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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0838

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814 Histoire des Turcs,


I î/,9y. consideration^stoicnt allez à Albe,&:sçachan$ que l'armée des Transsiluainsestoît éloi-s
gnéede Ià,riranc son chemin deuersCaransebesse, qui ne pourroitempescher l'exécution
deleur dessein,ayans en diligence asfemblé leurs forces en vn,ils entrent inopinément eii
laTranisiluanie, prennent lofe auec sept villages aux enuirons, où ils mettent tout à feu &S
àsang,emmenans le reste en scruitude.Cela irrita tellementles paysans,qu'ayans entendis
qu'il se faisoitvn grand conuoy de viures pour l'armée qui cstoit en Hongrie, de chariots
& de chameaux chargez de toutes choses neceslaires^&r ne menans pas moins de quarante
mille bestes blanches, partie en vie ; & partie désia salées, ils firenrsi secrettement leur
complot, qu'il-attendirent lev Turcs en vn pasTage où ilspensoient deuoir cheminer en
toute seureté de l'ennemy , &: les prenant au dépourueu , les attaquèrent si furieusement,
qu'ils les taillèrent en pièces, au moins la meilleure partie : car on tient qu'il en demeura
plus demille sur la place, & emmenèrent leur butin,
rofuara de ^R Sigismond ayant este aduerty de ce qui s'estoit passe à lofe, choisitlcs meilleurs de
pris parte ° ceux qui s estoient retirez ce lofe, & se reso'nt d'aller surprendreTotuaradge,vne petite
ïu'JïUaii, ville de la domination des Tares : commandant aux siens de nes'amuser ny entreprendre
autre faction que celle là, asin que par leur diligence ils peussentpreuenir les aduertilTe-
mens qui s'en pouuoient donner aux T urcs , ausquels il vouloit rendre la pareille de ce.
qu'ils auoient fait à lofe. Ce quelesautres seeurent exécuter si dextrement, qu'ils arriue-
rent à La pointe du lour à Totuaradge, &c en mesmetemps forcèrent la place, taillans era
pièces deux cens Turcs qui estoient dedans en garni son, sîx exceptez, qui se précipitèrent
du hautenbas des murs, esperans sesauuer par le sseuue Maruse jinais ils furent poursui-
uis dési prés par les victorieux,qu'ilsy demeurerentauec leurs compagnons.Cette villette
ainsi conquise,ces troupes ià s'en allerentioindre incontinent après Georges Barbely, le-
quel voulant approficer son aduantage,&: ne perdre point, l'occasion deses troupes qui s'e-
stoientainsi rassemblées, il les mena à Fadsat pour l'assiegcr ; ce qu'entendans ceux de la
garnison, comme ils auoient esté pris àl'impourueu ,ne sçachans à qui demander secours
en vne affaire si importante &:si inopinée , ils pensercntque le meilleur conseil qu'ils eus-
sent seeu prendre, estoit de se rendre: ils enuoyerent donc vers Barbely quelques députes
pour se rendre vie & bagues sauues : ce que leur ayant esté accordé , ils rendirent la place;
mais le Haiducs , gens de guerre , desquels il a esté parlé ailleurs,ne pouuans souffnr que
ceux-cy qui estoient leurs ennemis^chapaiTent ainsi de leurs mains si à leur ayse^e resolu-
rent de se mettre secrettement en embuscade,&: lors qu'ils sortiroient du chasteau,de leur
courir sus, & leur oster les armes Ôc la vie, mais Barbely nepouuant sousfrir cette perfidie,
retint les Haiducs occupezaux fortifications de dehors,& le lendemain donna bonne es-
corte aux Turcs pour les conduire en lieu de seureté,afin qu'on ne l'accusast point d'auois
violé sa foy.
Ces nouuelles furent bien-tost portées au BaiTa de Themisvvar, lequel s'estantioint
auec les Gouuerneurs de Lippe, de Gmle, de Czanade & de Ienéeauec de grandes for-
tié deceax cesjesquels ayansrencontré la garnison de adsat, s'acheminèrent pour reprendre cette*
de Fackt place : dequoy les habitans furent incontinent aduertis , &C s'imaginans que les leurs de-
cttestiens meureroient victorieux,s'encouragèrent les vns les autres de se ruer contre les Chrestiens,
lesquels estans d'oresnauant en asseuranee, &c tenans le dedans du chasteau sans se defriee
d'aucun ennemy ; ceux- cy s'éleuerent contre eux auecques vne grandeimpetuositésfai-
sans au mesme temps ioùer vne mine, qu'ils auoienc faite secrettement sous terre, SC
remplie de poudre à canon , afin de donner en vn mesme temps tant d'asfaires ÔC d'eston-
ncmentà leurs aduersaires, qu'ils neseeussenr auquel entendre; toutesfois cela n'auoit
pas esté dressé comme il falloir, pour auoiresté trop précipité, 8c fit fort peu de mal aux
Chrestiens : lesquels voyans la peifldie & l'infidélité de ceux-cy , qu'ils auoient traitiez sî
courtoisement s car ils n'auoient point esté pillez ) furent tellement animez contre eux,
que les trouuans mal armez &sans ordre,comme gens qui estoient allez plustost aumas-
sacre qu'au combattis les forcerentpremie'rement de reculer , puis tout à coup seiettans
sur eux/ans leur donner temps de se reconnoistre, ils les taillèrent en pièces iusquesà vn5
&: d'vne mesme furie marchèrent contre leurs ennemis,lesquels auoient désia rangé leurs
gens en bataille; lî qu'ils vinrent bien-tost aux mains ; mais les Chrestiens animez par
l'indignité qu'ils vendent de receuoir5sirent tant d'armes,qu'ils forcèrent lesTurcs de re-
culer, &: mirent enfin toute cette armée à vau de route,vne b5ne partiefut taillée en pie-
ces, èntr'autres les Gouuerneurs de Giule, & Canad:pusieurs aussi demeurèrent captifs^
principalement de ceux de J-ipge & dé lenée ? le Bassa mesme deThemisv var tout blesse
ayans
 
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