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Laonicus <Chalcocondyles>; Vigenère, Blaise de [Übers.]; Artus, Thomas [Übers.]; Mézeray, François Eudes de [Übers.]
L' Histoire De La Decadence De L'Empire Grec Et Establissement De Celvy des Turcs (Band 1) — 1662

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https://doi.org/10.11588/diglit.9068#0930

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po6 Hisloire des Turcs*
Qvtni miscrc encore, que laTransTlluanie,quiauoit si henreusementsecoiié le joug
de i'tmpirc Othoman, pour s'y remettre plus auant qu'elle n'estoit auparauant, ay testé
rechercher Ton secours, & aymé mieux, les vnspour s'agrandir,les autres pour se venger,
souffrir l'csclaiiage Se toutes sortes de miseres ,piller 5c ruiner eux-mesmes leur pays , que
de se maintenir en paix Tous l'obcïssance de ceux à qui ils s'estoient volontairement don-
îiezjmais ce iuste luge qui ne laisic rien d'impuny ,sceut bien prendreau passage Botscaie,
qui estoit le chef des rebelles &: des seditieux, permettant qu'il fut empôisonné par celuy
en qui il auoit toute confiance : mais encore de l'auoir pris en vne saison où il l'espcroit
le moins : car si ce Chancelier l'cust empoisonné auparauant qu'il eust fait la paix auec-
ques rEmpercur,sa mort eust osté alors toute occasion de réconciliation 3 mais cela arri-
vant après , c'estoit prendre le chastirnent en son temps de eeluy quil'auoic bien mérité,
pour les grâds maux desquels il aùoit esté cause,qui est vn traiâ de laProuidcnce éternel-
le fort remarquable, comme encore celuy de sa Iustice, en la punition du Chancelier.
Ne fut-ce pas encore vn grand mal- heur ,quc les quereles des deux freres^'Empcreur
à sçauoir, & son frere l'Archiduc^ qui donna grand sujet aux seditieux d'exécuter leurs
mesehans dcîscins contre toutes ces pauures&desoléesProuinccs, chacun voulant tirera
soy, tandis que l'cnnemy faisoit ses affaires: il est vray que ceux-cy ne commencèrent à se
destruirc, qu'après auoii fait la paix auccques Tennemy : mais celan'cstoit-il pas encore
plus pitoyable,de sçauoir que lacause de cet accord auoitesté pour les grands affaires que
ies Turcs auoient lors sur les bras, & non pour destr de viure en repos, auecques inten-
tion qu'a la première occasion qui se presen teroit de bien faire leurs affaires,&: de ne pas
épargner ceux à qui ils faisoient si bon visage,sçachans bien qu'ils seraient astez. de fautes
pour se plaindre Se pour couurir leur infidélité : car en cela le rossignol île manque iamais
de chanson,Ceux-cy,dis-je.au lieu dese munir de tout ce qui est necesiaire pour la guer-
re , & d'épargner leurshommes pouropposer aux desseins de leurs ennemis ■ dillipenc
c5mc des prodigues^toute leur substance^& trempent les mains dans le l'ang de ceux qui
deuoientcstre en vnbesoin le bouleuert & la derîenccde leur patrie.Quoy que ce soit.on
void clairement qu'il n'a tenu qu'à eux qu'ils n'ayent tres-bien fait leurs affaires,&: que lî
les Turcs ont regagné quelques places , cela est arriué plustost par la négligence \ ias-
cheté,malicc & trahi son des autres bien souuent,que par leur propre valeur,laquelle sem-
i>loit leurauoir esté ostéc depuis plusieurs années ; si que le plus souuentils ont esté vain-
cus,lors qu'ils deuoient vaincre,&:ont fuy quand ils deuoient mettre en fuitte.Mais pour
reprendre tousiours la première maxime,par laquelle nousauons commencé les Conside-
rations sur cette histoire,c'est que rien ne s'est fait en l'establissement de cetteMonarchic
Turquesque,sans vue tres-grandelustice &Prouidence admirable,qui aosté à ceux-cvcc
qu'ils estoient indignes de posseder , Se l'a donné aux autres qui les ont seeu rigoureuse-
ment chastier du mépris qu'ils auoit sait de sa Maiesté.
Lesquels toutesfois n'ont pas laisse de sentir ses verges , quand ils se sont éloignez de
leur deuoir , bien que non si rigoureusement, pour l'autre raison qui a esté ditte ailleurs,
à sçauoir qu'ils n'ont pas tant receu de grâce,&ainsi semblcnt en quelque façon auoir aussi
moins d'obligation , joint qu'ils n'aspirent qu'aux grandeurs Se aux voiuptez de la terre ,
Se cela sélon leur îoy,au contraire desChrestiens,qui disent ne desirer que le ciel,lesioyes
Se contentems ns d'vn Paradis,ainsi que leur loy leur commande^ ncantmoins font tout
autrement qu'ils ne parlenr.mais afin qu'on voye tousiours que le grandDiEvn'estpoinc
accepteur de personn es,si tost que les Turcs ont décliné de leur deuoir , ausfi ont-ils di-
minué en bon-heur,& ont sourfertmaints chastimens,tant du ciel que de leurs voysins.
"Voyez ce qu'ils ontperdu souslesEmpereurspreCedens pour leurs vices,ils ont continué
encore sous cettuy-cy : car son enr'ance,quisembla du commencementestre conduite par
l'esprit de son predecesfeur & les Magistrats Se gens de guerre éieuez durant les débau-
ches de ces voluptueux Princes, ne pouuoient pas estre autres que de l'humeur de ceux
qui leur commandoient; car on dit que les Prouinces se conforment sur le modelle de
leur Prince,si on n'aime mieux dire que lesPrinces nous sont donnez d'en-haut,selon les
inclinations des peuples, lesquelsseretenoient de faire paroistre en dehors ce qu'ils ca-
choientenleur intérieur^ qu'ils commettoient en leur particulier,mais quand le Prin-
ce y ost adonné comme eux5alors ils se licencient de tout faire,l'huypocritc estant si enne-
my du ciel, que quoy qu'il tarde , il faut à la fin qu'il paroilTe ce qu'il est,ainsi ont esté aux
Turcs Babylone, Tauris , Se prcsque toutes leurs conquestes, qu'ils auoientfaites sur Jes
Perses iusques alors, pour les remettre entre les mains de leurs anciens polîblîeurs qui les
meritoienc
 
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