DES MATIERES.
171
dans l'histoire que vers l'an du monde 3776 , et de la
fondation de Rome 5 a 1. 5
Guerre des Romains, commandés par Lucius-Cgecilius-
Metellus. —Motifs de cette guerre. — Les Romains, reçus
en Dalmatie plutôt en amis qu'en ennemis. —Les Dal-
mates se soumettent sans combattre. —Le prétendu vain-
queur reçoit à Rome les honneurs du triomphe, et le
surnom de Dalmaticus. o,
La Dalmatie échoit au sénat dans le partage qu'Au-
guste fait avec lui des provinces de l'empire romain.—
Cette distribution , semence de l'un des plus grands évé-
nements dont l'histoire fasse mention relativement à la
Dalmatie. 10
Quinze ou seize ans après le partage entre Auguste et
le sénat, l'excès des impôts, la barbarie de leur percep-
tion , la fierté, l'avarice et l'iniquité des gouverneurs exci-
tent des mouvements en Dalmatie. >—Auguste y fait mar-
cher des troupes sous la conduite de Tibère, et prend cette
province sous son administration. —Nombreuses levées
que Tibère y fait faire pour les conduire contre Maro-
boduus. 11
Une insurrection générale éclate, presque dans un seul
jour, dans la Pannonie et la Dalmatie. —Suites de cette
insurrection. —Elle retarde la marche de Tibère, qui se
hâte de conclure un traité avec Maroboduus. 12
Cecina-Severus, gouverneur de Mésie, marche le pre-
mier contre les révoltés. —Il attaque les Pannoniens , et
leur fait lever le siège do Girmich. — Bâton le Dalmate
défait Messalinus, commandant de l'avant-garde de l'ar-
mée de Tibère. —Inquiétude portée dans Rome à con
comble.—-Efforts extraordinaires qu'elle suggère. —-Mes-
salinus rétablit ses affaires , attire les Dalmates dans une
embuscade, et les bat à son tour. —Tibère arrive enfin
lui-même et prend le commandement général. —Il traîne
en longueur. ■—Aucune affaire d'importance ne signale
la fin de la première campagne. —Au commencement de
la seconde , Auguste envoie Germanicus à la tête de nou-
velles troupes, avec ordre de presser Tibère d'en finir. 13
Germanicus défait en bataille rangée les Mazéens, peuple
de la Dalmatie. —Les Dalmates, par la pacification des
Pannoniens, se voient en butte à toutes les forces de
Rome. —Il faut cependant quatre campagnes pour les
réduire. M*
Tibère partage son armée en trois corps , qui pénètrent
par trois points différents dans la Dalmatie, et se livrent
à. toutes sortes d'atrocités. —Les Dalmates, réduits au
désespoir, s'enferment dans leurs places les plus fortes ,
résolus de s'ensevelir sous leurs ruines. — Une de ces
villes, Andetrium , viHe considérable alors près de Sa-
lonnes , est emportée d'assaut après une longue et vigou-
reuse résistance, et la plUs grande partie de ses habitants
est passée au fil de l'épée. —p,e sort d'Jrduba, l'autre
place dans laquelle s'étoient retirés les Dalmates, pré-
sente des circonstances différentes. — Les habitants sont
partagés d'opinion. —Les uns veulent se rendre, et les
autres se défendre jusqu'à la dernière extrémité. —L'on
en vient aux mains, et les premiers ouvrent les portes
de la ville aux Romains. —Mais les femmes mettent le
feu à leurs asyles, se précipitent dans les flammes avec
leurs enfants, et s'ensevelissent sous les débris fumants
de leurs maisons incendiées. —Un grand nombre d'entre
elles se lance avec leur famille dans la rivière qui coule
sous les murs de la ville; elles y périssent. —Les Dal-
mates montrèrent plus de grandeur d'ame que les Panno-
niens. —Ils furent accablés, tués, détruits, mais non pas
vaincus. . i5 et 16
La permanence de la tyrannie avoit amené chez les
Romains la fréquence des conjurations. —La Dalmatie'
devient le théâtre d'une de ces conspirations célèbres.
—Ce fut là que les légions s'essayèrent, pour la première
fois, à briser un empereur pour vendre leur suffrage à
son successeur. 17
Dans les premiers jours de la révolte de l'armée ro-
maine en Dalmatie contre Camillus, le soldat s'aban-
donne au pillage et aux excès. (Voyez Camillus, lettre C.)
— Des troupes marchent pour ramener dans le devoir
les troupes égarées ; et la Dalmatie se voit également vic-
time et de l'indiscipline des révoltés et de la vengeance
du parti triomphant. —Depuis lors , l'histoire parcourt
une longue suite de Césars , sans que I'Istrie et la Dal-
matie reparaissent sur le théâtre des événements poli-
tiques. Ce n'est qu'à l'avènement de Dece à la pourpre
impériale, que l'illyrie sort de cette obscurité où l'his-
toire la laisse plongée pendant tant d'années. 18
Les Goths s'étant tout-à-coup débordés dans l'illyrie,
sous l'emjîire de Gallien, s'étoient principalement em-
paré de l'illyrie et de toute la Dalmatie. —lngenuus,
Regilhen et Auréole avoient chacun été proclamés em-
pereurs par leurs armées; et, quoique divisés entre eux,
quoiqu'armés contre Gallien , qui se prétendoit seul lé-
gitime souverain, ils avoient un intérêt égal à ne point
se laisser dépouiller par les Goths. — Ils les chassent de
la Dalmatie , et les forcent à repasser le Danube. —Il est
difficile de se faire une idée de l'oppression sous laquelle
dévoient gémir les infortunés habitants de I'Istrie et de
la Dalmatie, pressés tour-à-tour par des généraux avides
qui se disputaient la souveraineté. —Peut-être l'abjection
dans laquelle ces peuples semblent se traîner encore au-
jourd'hui prend-elle son origine dans ces temps désas-
treux.
*9
Dioclétien , natif de Diocléa ou Docléa, ville de la Dal-
matie , qui n'existe plus aujourd'hui, mais qui n'étoit
pas loin de Narona, maintenant appelée Narenta. 20
Son indifférence pour sa patrie. —Il la traite même en
ennemie, en la classant dans le département de Galerius
César, le plus méchant des hommes. Il ne se souvient de
la Dalmatie que dans sa vieillesse. 22
Il se retire à Salones.— Il édifie le palais deSpALATRO,
le dernier de ses ouvrages, dans lequel il se laisse mourir
de faim pour échapper aux poignards de ses succes-
seurs. 2^
(Voyez au mot Diocliîtiex. )
171
dans l'histoire que vers l'an du monde 3776 , et de la
fondation de Rome 5 a 1. 5
Guerre des Romains, commandés par Lucius-Cgecilius-
Metellus. —Motifs de cette guerre. — Les Romains, reçus
en Dalmatie plutôt en amis qu'en ennemis. —Les Dal-
mates se soumettent sans combattre. —Le prétendu vain-
queur reçoit à Rome les honneurs du triomphe, et le
surnom de Dalmaticus. o,
La Dalmatie échoit au sénat dans le partage qu'Au-
guste fait avec lui des provinces de l'empire romain.—
Cette distribution , semence de l'un des plus grands évé-
nements dont l'histoire fasse mention relativement à la
Dalmatie. 10
Quinze ou seize ans après le partage entre Auguste et
le sénat, l'excès des impôts, la barbarie de leur percep-
tion , la fierté, l'avarice et l'iniquité des gouverneurs exci-
tent des mouvements en Dalmatie. >—Auguste y fait mar-
cher des troupes sous la conduite de Tibère, et prend cette
province sous son administration. —Nombreuses levées
que Tibère y fait faire pour les conduire contre Maro-
boduus. 11
Une insurrection générale éclate, presque dans un seul
jour, dans la Pannonie et la Dalmatie. —Suites de cette
insurrection. —Elle retarde la marche de Tibère, qui se
hâte de conclure un traité avec Maroboduus. 12
Cecina-Severus, gouverneur de Mésie, marche le pre-
mier contre les révoltés. —Il attaque les Pannoniens , et
leur fait lever le siège do Girmich. — Bâton le Dalmate
défait Messalinus, commandant de l'avant-garde de l'ar-
mée de Tibère. —Inquiétude portée dans Rome à con
comble.—-Efforts extraordinaires qu'elle suggère. —-Mes-
salinus rétablit ses affaires , attire les Dalmates dans une
embuscade, et les bat à son tour. —Tibère arrive enfin
lui-même et prend le commandement général. —Il traîne
en longueur. ■—Aucune affaire d'importance ne signale
la fin de la première campagne. —Au commencement de
la seconde , Auguste envoie Germanicus à la tête de nou-
velles troupes, avec ordre de presser Tibère d'en finir. 13
Germanicus défait en bataille rangée les Mazéens, peuple
de la Dalmatie. —Les Dalmates, par la pacification des
Pannoniens, se voient en butte à toutes les forces de
Rome. —Il faut cependant quatre campagnes pour les
réduire. M*
Tibère partage son armée en trois corps , qui pénètrent
par trois points différents dans la Dalmatie, et se livrent
à. toutes sortes d'atrocités. —Les Dalmates, réduits au
désespoir, s'enferment dans leurs places les plus fortes ,
résolus de s'ensevelir sous leurs ruines. — Une de ces
villes, Andetrium , viHe considérable alors près de Sa-
lonnes , est emportée d'assaut après une longue et vigou-
reuse résistance, et la plUs grande partie de ses habitants
est passée au fil de l'épée. —p,e sort d'Jrduba, l'autre
place dans laquelle s'étoient retirés les Dalmates, pré-
sente des circonstances différentes. — Les habitants sont
partagés d'opinion. —Les uns veulent se rendre, et les
autres se défendre jusqu'à la dernière extrémité. —L'on
en vient aux mains, et les premiers ouvrent les portes
de la ville aux Romains. —Mais les femmes mettent le
feu à leurs asyles, se précipitent dans les flammes avec
leurs enfants, et s'ensevelissent sous les débris fumants
de leurs maisons incendiées. —Un grand nombre d'entre
elles se lance avec leur famille dans la rivière qui coule
sous les murs de la ville; elles y périssent. —Les Dal-
mates montrèrent plus de grandeur d'ame que les Panno-
niens. —Ils furent accablés, tués, détruits, mais non pas
vaincus. . i5 et 16
La permanence de la tyrannie avoit amené chez les
Romains la fréquence des conjurations. —La Dalmatie'
devient le théâtre d'une de ces conspirations célèbres.
—Ce fut là que les légions s'essayèrent, pour la première
fois, à briser un empereur pour vendre leur suffrage à
son successeur. 17
Dans les premiers jours de la révolte de l'armée ro-
maine en Dalmatie contre Camillus, le soldat s'aban-
donne au pillage et aux excès. (Voyez Camillus, lettre C.)
— Des troupes marchent pour ramener dans le devoir
les troupes égarées ; et la Dalmatie se voit également vic-
time et de l'indiscipline des révoltés et de la vengeance
du parti triomphant. —Depuis lors , l'histoire parcourt
une longue suite de Césars , sans que I'Istrie et la Dal-
matie reparaissent sur le théâtre des événements poli-
tiques. Ce n'est qu'à l'avènement de Dece à la pourpre
impériale, que l'illyrie sort de cette obscurité où l'his-
toire la laisse plongée pendant tant d'années. 18
Les Goths s'étant tout-à-coup débordés dans l'illyrie,
sous l'emjîire de Gallien, s'étoient principalement em-
paré de l'illyrie et de toute la Dalmatie. —lngenuus,
Regilhen et Auréole avoient chacun été proclamés em-
pereurs par leurs armées; et, quoique divisés entre eux,
quoiqu'armés contre Gallien , qui se prétendoit seul lé-
gitime souverain, ils avoient un intérêt égal à ne point
se laisser dépouiller par les Goths. — Ils les chassent de
la Dalmatie , et les forcent à repasser le Danube. —Il est
difficile de se faire une idée de l'oppression sous laquelle
dévoient gémir les infortunés habitants de I'Istrie et de
la Dalmatie, pressés tour-à-tour par des généraux avides
qui se disputaient la souveraineté. —Peut-être l'abjection
dans laquelle ces peuples semblent se traîner encore au-
jourd'hui prend-elle son origine dans ces temps désas-
treux.
*9
Dioclétien , natif de Diocléa ou Docléa, ville de la Dal-
matie , qui n'existe plus aujourd'hui, mais qui n'étoit
pas loin de Narona, maintenant appelée Narenta. 20
Son indifférence pour sa patrie. —Il la traite même en
ennemie, en la classant dans le département de Galerius
César, le plus méchant des hommes. Il ne se souvient de
la Dalmatie que dans sa vieillesse. 22
Il se retire à Salones.— Il édifie le palais deSpALATRO,
le dernier de ses ouvrages, dans lequel il se laisse mourir
de faim pour échapper aux poignards de ses succes-
seurs. 2^
(Voyez au mot Diocliîtiex. )