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Cassas, Louis François ; Lavallée, Joseph [Hrsg.]; Née, François Denis [Hrsg.]
Voyage pittoresque et historique de l'Istrie et de la Dalmatie — Paris, 1802

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https://doi.org/10.11588/diglit.4786#0079
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SECONDE PARTIE.

Une société d'amateurs des beaux arts, des magnifiques tableaux de la
nature, et des pompeux débris de l'antiquité, avoit conçu le projet de faire
dessiner quelques uns des sites piquants que présentent les environs de
Trieste, et ces dessins dévoient être gravés à Vienne par les ordres de l'em*
pereur Joseph IL Ce fut en 1782 que cette société jeta les yeux sur le citoyen
Cassas, alors à Rome, pour exécuter ce plan. En conséquence, le 10 mai de
la même année il partit de Rome pour se rendre à Trieste. Le 15 il arriva
à Ancone; le 16 il s'embarqua à Pesaro, et un vent favorable le fit touclier
à Venise le lendemain 17.

Le mauvais temps avoit fait différer la cérémonie du Bucentaure, et pendant
neuf jours que notre voyageur se vit contraint à rester à Venise pour faire les
derniers préparatifs de son voyage, il fut témoin de cette fête, la plus pom*
peuse de celles de cette république, et la plus puérile pour le fond, puisqu'elle
avoit pour objet les noces du doge avec la mer. Tous les ans, sur une grande
galère ornée de sculptures dorées assez grossièrement faites, et dont la
chambre de pouppe étoit couverte d'un grand tapis de velours cramoisi
bordé d'un large galon d'or et de crépines pareilles , le doge , accompagné
du sénat, suivi de trois galères de la république et de deux ou trois mille
gondoles, qui, si je puis me servir de cette expression, tiennent lieu dans
cette ville de carrosses aux particuliers, s'avançoit jusqu'au-delà du rocber
de Lido, à-peu-près un mille; et là, avec une gravité tant soit peu comique,
jetoit un anneau d'or dans la mer en prononçant avec emphase ces paroles
latines : Sponsamus le, mare, in signum verietperpetuidominii. Le patriarche,
pour rendre cette comédie plus imposante aux yeux du peuple, donnoit alors
la bénédiction nuptiale à l'épouse et à l'époux au bruit des canons, des mors
tiers et de la mousqueterie. Tout le cortège alloit ensuite entendre la messe
à Lido; et comme il n'y a point de bonnes fêtes sans festins, le doge donnoit
 
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