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Lefébure, Eugène
Les hypogées royaux de Thèbes (Band 3): Tombeau de Ramses IV — Paris, 1889

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.6321#0314
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LE STYLE COPTE.

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que pour l'unir à l'ancienne, sans jamais abandonner cette dernière. Cette
manière de procéder, semble même la loi fondamentale de toute l'Egypte,
ailleurs que dans les arts : partout on en retrouve le système, qu'il s'agisse de
religion, d'institutions politiques, de grammaire ou de littérature.

Pourtant, avec la fin de l'empire romain et le commencement de celui de
Byzance, l'art national était, de Memphis à Thèbes, arrivé à un degré de décré-
pitude tel, que l'on sentait sa prochaine disparition : aussi, quand le pays lassé,
épuisé, appauvri par les luttes sans fin dont, depuis la XXIIe dynastie, il
avait été le théâtre, eut embrassé le christianisme et cherché une formule nou-
velle pour exprimer sa nouvelle croyance, il ne songea plus à se reporter vers
la tradition artistique du passé. Cependant, pour ardente que fût la foi des néo-
phytes, le vieux fond conservateur de leurs sentiments ne put se résoudre à une
abdication complète; il conduisit l'artiste à des assimilations singulières, telles
que celle de la Vierge (pl. LXI) représentée assise sur le siège d'Isis, et tenant
sur ses genoux l'Enfant divin ainsi que l'on avait coutume de représenter la
déesse antique allaitant Horus. Ailleurs, sur l'enveloppe peinte des deux grandes
momies (pl. A et B), la confusion est tout aussi grande : des scarabés, des ser-
pents symboliques, des éperviers, des Apis, des ibis alternent avec l'image de
l'âme s'envolant au ciel, de la bête de l'Apocalypse et de figures d'anges, ou bien
encore, la figure de l'âme s'envolant au ciel sera représentée planant au-dessus
du groupe servant à écrire le nom de Nephthys. La croix, cet emblème essentiel
de la religion nouvelle, n'est autre que la croix ansèe, le ônlih antique, plus ou moins
transformé à l'usage des nouveaux croyants. La colombe tenant dans son bec
le rameau de paix paraît être quelque peu parente du vautour étendant ses
ailes, oh ! bien déformé, sans doute, bien rudimentaire; mais dans les grandes
pennes de ses ailes, dans son corps strié de lignes en demi-cercle, il semble bien
que l'on retrouve la facture des anciens vautours.

Tout, du reste, devait s'en tenir à l'état rudimentaire pendant cette période
troublée et incertaine, traversée de révoltes et de répressions. La littérature
n'arrive jamais à donner à la prière la forme élevée, solennelle et même empha-
tique des hymnes de l'ancienne croyance. Presque tout ce qui nous en reste
consiste en récits extatiques et mystiques et se rapporte à la vie d'un saint ou
d'un prophète. Ces récits eux-mêmes ne sont que des séries de visions où
 
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