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Lenoir, Alexandre; Lavallée-Poussin, Etienne de [Ill.]
Nouvelle collection d'arabesques, propres à la décoration des appartemens — Paris, Straßburg, [1810] [Cicognara, 543]

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https://doi.org/10.11588/diglit.6868#0007
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D'ARABESQUES. 7
ment employé dans toutes les parties qui concernent les arts d'imitation.

Le célèbre peintre Pvaphaël n'a pas dédaigné de reproduire à Rome,
sous le pontificat du grand Léon, ce beau genre de décoration, et lés
belles peintures arabesques dont il a décoré le Vatican sont une preuve de
l'heureux emploi que l'on peut en faire. Non-seulement Raphaël a mis
à contribution les plantes les plus légères, les fleurs les plus agréables que
produit la nature, pour l'exécution de ses tableaux-, mais il a habilement
prouvé que la mythologie pouvait être savamment traitée par les peintres
d'arabesques, car les modèles qu'il nous a laissés sont des ouvrages parfaits.
En effet, la fable, celte science antique, le symbole écrit du monde supé-
rieur ou des cieux, ne saurait être mieux adaptée qu'à un genre de
peinture aussi agréable. Tantôt on voit une Vénus voguant sur les eaux,
blanchissant l'onde par une course rapide, à l'aide du char qui la porte.
Là, c'est l'Amour, ce dieu par qui tout respire et se meut, s'élançant
dans les airs à l'égal de la colombe qui le suit, et sa flèche en main ,
devenu puissant comme Jupiter même, il maîtrise ainsi l'univers.
Ailleurs, c'est le dieu Neptune peint avec une longue barbe verte et armé
de son trident. Ce dieu, couché mollement sur une conque marine, en-
touré d'un cortège de Nayades et de Tritons, commande en maître aux
aquilons déchaînés et impose silence aux flots indomptés de la mer.
Cependant des roseaux et des plantes marines relèvent la composition
sévère du grand peintre, et par un jeu agréable dans cette invention et
permis à ce genre de dessin, on voit ces plantes flexibles supporter une
large cuve de cristal, dont le surplus des eaux qu'elle contient tombe en
cascade, se perd à travers le feuillage, tandis que des poissons agiles
jouent autour d'un beau corail ou d'une coquille nacrée, et se plongent
ensuite dans la mer, la base principale du sujet qu'on a voulu peindre.
Dans un autre cadre, je vois un pâtre paré des formes coulantes de la
jeunesse-, dessiné debout auprès de son troupeau et à l'ombre d'un pal-
mier, il accorde la lyre à sa voix mélodieuse : c'est le dieu du jour qui
anime la nature de sa toute-puissance \ ce dieu descendu de l'Olympe
dans les plaines de Thessalie , chargé de la garde des moutons d'Ad-
mète, sait encore plaire à nos yeux par une peinture fidèle. C'est ainsi
que l'imagination des poètes, mise en action par un ait enchanteur,
devient doublement utile,
 
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