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LeVieil, Pierre
L' art de la peinture sur verre et de la vitrerie — Paris, 1774 [Cicognara, 230]

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https://doi.org/10.11588/diglit.8249#0221
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III. Partie. De l'Art de Peindre sur Verre.

largeur de chaque panneau qu'il salloit exé-
cuter ; on déduisoit sur chacune de ces par-
ties la superficie de la verge de plomb qui
devoit servir à encadrer les pièces de verre
destinées à en former l'enfemble : sans cette
précaution que le Vitrier appelle la diminu-
tion du plomb , le panneau deviendroit &
trop haut & trop large. On distribuoit enfuite
à l'aide du compas cette hauteur & cette
largeur en autant de quarrés parfaits ou
oblongs, fuivant la façon de vitres acceptée
par le devis , en nombres pairs, fi la façon
de vitres le demandoit , comme dans la
lozange ôc la borne couchée &c, en nombre
impair, comme dans la borne en-pièce quarrée,
&c. Ces échiquiers , ( car c'eft ainsi qu'ils
nommoient cette distribution tracée dans
le quarré du panneau par des lignes très-
légérement décrites perpendiculairement &
horizontalement de chaque point de diftri-
bution parallèle ), fervoient de guides, lorf-
qu'il s'aghToit d'y figurer d'une manière plus
fenfible, les pièces qui dévoient compofer
l'enfemble du panneau par leur rapport entre-
elles, fuivant les fettions que demandoit la
façon de vitres.
Ainfi le delTein entier de leur panneau de
vitres tracé fur la table leur fervoit de
patron pour la coupe ôc la jointure des pièces
qui dévoient le composer.
Cet usage eft encore fuivi par les Alle-
mands ôc les Flamands , même dans les
façons de vitres qui ne sont affujetties à
aucune sigure circulaire ; mais les François
ont trouvé un moyen plus fur & plus expé-
ditis dans l'usage des calibres. Ils se conten-
tent de tracer avec la pierre blanche fur
leurs tables , qui n'ont d'autre couleur que
celle qui eft naturelle au bois, la hauteur
& la largeur de leur panneau ; ensuite ils
s'affùrent par le compas du nombre de quarrés
qui entreroit dans leur échiquier, s'ils le
traçoient en entier, suivant la saçon de.
vitres qu'ils doivent y exécuter ; en obfer-
vant néanmoins de diminuer la trace blanche
de toute la hauteur & celle de toute la lar-
geur de deux ou trois lignes, pour l'épais-
seur des cœurs du plomb qui doit les join-
dre , afin qu'il n'y ait rien à couper sur les
bords , lorsqu'on en mettra l'ensemble en
plomb. Ils portent ensuite fur une carte ou
carton mince ôc bien uni autant de ces
quarrés qu'il en saut pour sigurer la plus
grande pièce qui entre dans ladite saçon de
vitres. Dans le quarré que les dissérents petits
quarrés réunis leur donnent, ils arrêtent au
trait noir par sorme d'analyse toutes les diffé-
rentes pièces dont l'assortiment entre dans
l'harmonie proportionnelle de ces vitres, soit
pour les pièces entières, soit pour les demi-
pieees, soit ensin pour les quarts de pièces
qui doivent former le contour de chaque
panneau , le commencer ôc le terminer.

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C'eft fur ce quarré analytique, qu'ils appel-
lent calibre, qu'ils coupent, avec le plus de
justeffe qu'il leur est poffible, toutes les
pièces de leurs panneaux, qui, pour être
réguliers, doivent sormer perpendiculaire-
ment ôc horizontalement un accord exacl
dans l'harmonie qui doit régner entre toutes
les pièces du panneau , & tous les plombs
qui les joignent. C'eft de ce calibre que fort
comme de fa source dans nos plus grands
vitraux une multitude de vitres toutes égales
entre-elles, d'autant plus régulières quefup-
pofant dans chacun des panneaux une hau-
teur & une largeur égale, un feul panneau
de vitres devient la règle de tous les au-
tres , comme le calibre eft devenu celle du
panneau entier.
L'ancien usage de blanchir les tables est
encore ufité parmi nous dans l'exécution
de nos chef-d'ceuvres , qui font compofés
çx entrelacs, dont les différents contours, dans
les paffages d'une pièce à l'autre, forment
des pièces de verre fi différentes entre-elles ,
qu'on ne peut les bien couper ôc les joindre
en plomb qu'après les avoir lignées fur la
table, fur laquelle elles ont été tracées.
Nous nous fervons encore de tables blan-
chies dans ce qu'on appelle des vitres en
diminution.
On donne le nom de diminution aux pan-
neaux de vitres qui rempiiffant en partie un
vitrau circulaire dans fon entier, ou feule-
ment dans la partie cintrée d'un vitrau
quarré vers le bas, font rayonner la façon
de vitres en se raccourciffant ôc fe rétrécif-
sant par gradation vers le point de centre.
Cette diminution, dont l'effet eft très-agréa-
ble à la vue, a été particulièrement ôc sa-
vamment ordonnée dans quelques vitraux
de la Nef de l'Eglife Paroiffiale de Saint
Jacques-du-haut-Pas à Paris vers le milieu
du dix-feptieme fiecle , par le fieur Dulac
l'un des plus habiles Vitriers de son temps.
Or il y a en Vitrerie de deux sortes de
diminutions ; l'une plus compliquée, ôc l'autre
plus simple.
La diminution plus compliquée dont nous
allons donner les règles, ne se pratique
que dans des vitraux totalement circulaires.
Pour le faire d'une manière plus intelligi-
ble, prenons pour exemple un vitrau par-
saitement circulaire à remplir de panneaux
de vitres in pièces quarrées en diminution : sup-
pofons encore que nous voulions partager
ce vitrau en huit feclions ou panneaux :
ces sections arrêtées, nous diviserons cha-
cune d'elles, en commençant par la grande
ligne circulaire , en douze parties ou points
parsaitement égaux entre-eux ; de chaque
point donné par cette diftribution , nous
tirerons des lignes ou rayons dont chacun
aboutira au point de centre : puis étant
convenus de la hauteur que nous voulons

Des pan-
neaux de vi-
tres en dimi-
nution.

De la d'uni-'
nation plus
complique'e <
qui n'a lieu
que dans les
vitraux cir-3
cul aires.
 
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