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Cohn, Albert; List und Francke; Sobolevskij, Sergej A. [Bearb.]
Catalogue de la collection précieuse de livres anciens et modernes formant la bibliothèque de feu M. Serge Sobolewski (de Moscou): dont la vente se fera le lundi 14 Juillet 1873 et jours souvants à Leipzig, dans la salle de vente de MM. List & Francke — Leipzig: List & Francke, 1873

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https://doi.org/10.11588/diglit.55320#0009
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Pendant une longue série d’années j’ai eu l’honneur d’entretenir des
relations amicales .avec l’homme aimable, dont la bibliothèque, environ
3 ans après sa mort, va être livrée aux enchères des amateurs. C’est
donc un vrai plaisir pour moi, de satisfaire à la demande qu on m’a
adressée, d’ajouter quelques mots préliminaires au catalogue. Lorsque je
fis la connaissance de Mr. Sobolewski, il avait déjà commencé la
formation de sa bibliothèque, mais depuis cette époque j’ai assisté pour
ainsi dire à sa progression sans cesse et toujours florissante, car l’état
et l’augmentation de sa collection étaient constamment le sujet de notre
correspondance et de nos conversations.
En 1865 j’allai voir Mr. Sobolewski à Moscou. Il avait alors
l’intention de quitter la Russie, pour aller demeurer dans un climat plus
doux. Mais l’idée d’abandonner sa chère bibliothèque, ces trésors qui
faisaient la joie de sa vie, lui était tellement pénible, qu’il lui sacrifia
plutôt tout son projet. Au moment de prendre une résolution définitive
il s’était convaincu, que ses livres étaient son existence et qu’il ne pour-
rait supporter une séparation à jamais.
Mr. Serge Sobolewski, esprit des plus fins et des plus distingués, ami
intime de Pouchkine, connu en Russie de tous ceux qui occupaient un
rang dans la société ou qui possédaient un nom dans les arts et les lettres,
aimé et vénéré de tous ceux qui le connaissaient, s’était consacré de très
bonne heure aux études littéraires et scientifiques, études qui faisaient
naître en lui l’amour, je dirai plus, la passion des livres. Etant dans
une heureuse position de fortune, il pouvait s’y adonner sans scru-
pule, sans hésitation, mais aussi sans l’arrière-pensée, hélas trop fréquente
de nos jours, de faire une bonne spéculation en formant une . belle col-
lection pour la revendre après.
Sa passion des livres ne fut égalée que par celle des voyages.
Sans cesse il visitait les pays étrangers et à peine rentré dans ses
foyers, il ne faisait que se préparer à une nouvelle excursion. L’Alle-
magne, la France, l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne, il les a parcourues
dans toutes les directions et à plusieurs reprises, et nulle part il ne
perdait de vue son amour des livres et l’envie d’enrichir sa bibliothèque.
Sa première visite dans un endroit étranger était toujours destinée aux
bibliothèques publiques et particulières, aux bibliophiles et aux bibliopoles.
En effet il connaissait tout le monde et tout le monde le connaissait
personnellement. Ses connaissances bibliographiques étaient aussi solides que
variées et l’axiome de Goethe ,,jedei' Mensch treibt seine Liebhabereien
sehr ernsthaft“ ne s’appliquait à personne mieux qu’à lui. Plus il avan-
çait en âge, plus la bibliophilie devenait pour ainsi dire le but de sa vie;
non pas cette manie stérile du collectionneur qui, pareil à l’avare, amasse
 
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