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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 1) — Lyon, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.5426#0214
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FAUNE DE L'ANCIENNE ÉGYPTE

aux autres par un cordon longitudinal. D'autres fois, ce sont de véritables ficelles tordues, en
feuilles de palmier, ou des tiges de papyrus enroulées autour des toiles qui enveloppent
étroitement l'animal.

Lorsque ces momies sont dépouillées de leurs linges, on peut constater que tous ces pois-
sons, petits et grands, sont admirablement conservés. Beaucoup même, lorsqu'ils ont été
nettoyés de la vase salée dans laquelle ils ont été plongés, semblent presque sortir de l'eau,
les écailles présentant encore tout leur éclat et bien souvent même leurs vives couleurs. Quel-
quefois, le globe de l'oeil, presque intact, laisse voir à l'intérieur le reflet doré et argenté de
la membrane indienne. Tous les individus d'une taille un peu considérable montrent, sur un
des flancs, une section longitudinale, destinée à laisser pénétrer à l'intérieur de la région abdo-
minale la saumure dans laquelle on devait les plonger.

On rencontre aussi, placées à côté des poissons adultes, de singulières sphères, de la grosseur
des deux poings environ, formées de tiges de papyrus entrelacés à des fragments de bande-
lettes de linge. Ces sphères sont creuses et renferment chacune plusieurs centaines d'alevins de
Laies, venant à peine de sortir de l'oeuf et longs seulement de quelques millimètres. Sont-ce des

Fig. 80. — Momie du Laies niloticus d'Esnê.

offrandes? Ou bien plutôt ne sont-ce pas tout simplement des animaux naissants, dont parle
Hérodote, qui viennent de recevoir des âmes humaines en voie d'exécuter leurs pérégrinations
de trois mille ans dans les différentes espèces animales de la terre, de l'air et des eaux? Cer-
taines de ces pelotes ne renferment que de grandes écailles de Lates adultes. Ce sont peut-être
les offrandes de malheureux solliciteurs de la divinité, n'ayant pu se procurer les animaux com-
plets, nécessaires à leur acte de dévotion. Ou bien n'est-ce pas là une simple supercherie
pieuse semblable à celles que nous avons constatées à propos des fausses momies d'ibis.

Il était intéressant de connaître la composition chimique de ce liquide conservateur, si
habilement employé pour préserver de toute altération le corps d'un animal aussi facilement
putrescible.

Les anciens Égyptiens ne se sont jamais servis de leurs préparations d'asphalte pour
conserver ces animaux, tandis que le bitume joue toujours le plus grand rôle dans la momi-
fication de l'homme et des autres vertébrés.

Les analyses précises de M. Hugounenq, professeur à la Faculté de médecine de Lyon, ont
appris que les poissons subissaient tout simplement une macération plus ou moins prolongée dans
les eaux fortement saumàtres provenant des laesdenatron, situés dans les différentes parties de
 
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