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La Lune — 2.1866

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https://doi.org/10.11588/diglit.6785#0047

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LA LUlNE

gueur, el do là dans les coulisses des petits théâtres, au mi-
lieu des actrices aux jupes complaisantes. On l'accueille parce
qu'il est drôle, parce que du faubourg, sa première patrie,
il apporte un esprit gouailleur, sceptique, oseur, et surtout
parce qu'il.n'a pas de préjugés. Mais bientôt gavroche se
prend au sérieux; il a connu des femmes, il s'imagine qu'el-
les l'ont aimé; il a publié de petits articles, il s'imagine qu'il
est un écrivain ; il a fait jouer de petites pièces, il s'imagine
qu'il est un auteur dramatique. Ah! le triste gavroche que
cela fait : un gavroche prétentieux, un gavroche bouffi, un
gavroche qui dit à d'Knnery : « Ma petite vieille. »

tenez absolument à l'aire quelque chose, vous pourrez couper le
melon avec votre nez.

VII

I n journaliste qui s'est caché dans la peau d'un moine :
lace large, nez busqué, lèvres minces, sourire qui veut
jouer le bonhomme et qui raille, main de velours où l'on
sent pointer les grilles. Tin jour, au café des Varioles, j'en-
l"ndis un monsieur, qui devait être notaire dans son pays
ou quelque chose comme cela, dire en montrant Guillemot :
m Celui-là porte son passe-port sur sa figure; on n'a pas be-
soin de chercher d'où il vient. » Le notaire prenait Guille-
mot pour un brasseur flamand et ne devinait pas qu'il avait
(levant lui un vrai Parisien de Paris, un Parisien du bou-
levard Montmartre, spirituel souvent, paradoxal quand
même, et le roi des bêcheurs. Guillemot débine tous les
grands hommes, hormis Victor Hugo; Garibaldi lui donne
des attaques de nerfs, il a l'héroïsme en horreur parce que
l'héroïsme n'esl pas dans sa nature, et que ça l'humilie.

■ * (i. G.

1>AK FAITE ET MODESTE!

Il est bien évident que la chorégraphie va être réhabilitée.

.le crois pouvoir avancer que depuis le déluge ei même...
enfin mettons depuis le déluge, on n'avait pas vu une sœur
île charité entrer en concurrence pour le prix Montyon
avec une danseuse.

Je pense même que jusqu'à ce jour le corps du ballet et
l'école de danse avaient offert à l'Académie peu de sujets....
dignes d'une forte récompense.

Mais il y a un commencement à tout.

Mlle Rose, de la PorLe-Saint-Martin, va probablement
être couronnée comme lauréat du prix Montyon.

On ajoute que la jeune sylphide, en apprenant qu'une
religieuse était sur le même rang qu'elle, a voulu écrire une
lettre à l'Académie pour s'effacer devant la sainte fille.

Je ne sais si elle a mis cette pensée à exécution; mais je
suis convaincu que1 l'Académie, recevant une pareille lettre,
n'hésiterait plus.

Toutes les vertus et la modestie par-dessus le marché.

Allons, mesdames de l'Opéra, voilà un exemple h suivre, et
que dans vingt ans toutes les danseuses soienl des rosières.

.1.1!.

GAZETTE A LA MAIN

In jour qu'un régiment de hussards traversait une bolfrgade
de mon pays, je vis une bruyante émeute de curiosité et d'en-
thousiasme se masser autour de l'un des officiers.

Cet officier n'était cependant pus le colonel, avec son ai-
grette de verre lilé et sa pelisse écrasée de broderies :

le gros major — resplendissant sur son cheval comme un
saint-sacrement en procession ;

Xi aucun des chefs d'escadrons, au dolman goulache d'un qua-
druple étage de galons.

Ni même ce chirurgien privilégié dont, si j'en crois Tiniulhée,
les lectrices de Trimai règlent les honoraires en baisers par la
fenêtre....

Non.

C'était tout simplement un jeune capitaine qui portait sur la
manche trois minces fils d'argent entrelacés en trèfle...

Et, comme je demandais à un paysan la raison de cet empres-
seoiènt : ... .

— Ah! dame, me .repuiidit-il, c'est' gjtte le gare est de-xhatà
itum ! ' -,• i - I

* *

•Iules Noriac, lui aussi, est un gais de c/teux nous...
J'entends : de la petite presse.

Voilà pourquoi, ne m'étant occupé ni des Travailleurs de la mer,
ni des Apôtres, ni du deuxième volume de l'Histoire de Jules César,
je veux parler — un peu — du Capitaine Sauvaye.

Un homme aime une femme...

Lu fatalité les sépare : En» a beau aller nu-pieds, Anunki lui a
toujours marché dans les semelles !

L'homme, au lieu d'un froc de chartreux, endosse un uniforme
de soldat et s'en va se faire tuer quelque pari, en Italie dans ces
champs.héroïques où les morts semblent se réveiller aujourd'hui
pour crier aux vivants: AuSB armes'...

Les personnes qui s'intéressent à Rocambole n'ont rien à voir
là-dedans.

*
* *

A chaque page du Capitaine Sauvage étincelle, dans une phrase
nette, brève, imagée, mie pensée ingénieuse, philosophique ou
attendrissante...

Car — don rare et merveilleux — l'esprit de Jules Noriac esl
plein de cœur...

Kl, chez ce succulent garçon, le ventre n'est pas encore l'ar-
moire de l'ésoïsme.

Colombine — une feuille pour dames — a publié, dans son
dernier numéro, un pastel de Suzanne Lagier sur la joue duquel
je voudrais placer une mouche, - - les mouches s'étant, de tout
temps, posées volontiers sur la viande.

Suzanne Lagier esl bourrée de mots jusqu'à la... bouche.

Mlle B..., dont le nez en lame de rouleau a été célèbre au Vau-
deville, arrive, cet automne, chez l'Alboni de l'Eldorado.

Celle-ci et plusieurs camarades allaient partir pour la cam-
pagne.

— Venez-vous avec nous? demande Suzanne.

— Ma foi non...

— Pourquoi ?

— Je suis souffrante, je n'ai pas d'appétit, je m'ennuie...
Suzanne insiste.

Mademoiselle 11... continue à se défendre avec la même ma-
ladresse. •..''.i i'iyX,' ' '.>-»-
i:ile finit par s'écrier assez dédaigneusement :
--- Mais qu'est-ce que j'y ferais avec vous, à la campagne "?
—i Mon Dieu, ma chère, réplique Suzanne impatientée, si vous

Hliylock. llai-pa^on, iii-»iidcl, et c

Le général X..., qui a été cité vingt fois à l'ordre de l'armée
pour ses beaux faits... d'avarice, fut obligé de réunir en ua.repas
de corps les ofliciers de sa division.

Après le dessert, l'amphitryon interpella ses convives ;

— Messieurs, vous avez sans doute'l'habitude de prendre du
café...

— Certainement, général.

— Eh bien, je ne suis point un lyran, moi. Je ne vous retiens
pas..Allez le prendre!

Je connais un poète lyrique fort copieusement renié, lequel ap-
porte dans sa tenue la plus ssuveraine incurie.
L'n de ses amis l'interroge :

— Vous ne mettez pas de pommade 1

— Jamais.

— Mais vos cheveux sont très-secs...

— Bast.

— Si secs qu'ils casseront!...

— Tant mieux. Cela me dispensera de les faire couper.

Ouelqu'un rencontre — BUT le boulevard des Italiens — un cé-
lèbre financier de lettres...

Son nez, se cabrant de colère, semblait vouloir désarçonner
ses lunelles...

— Qu'avez-vous, mon cher maître"?

— Je suis furieux! Ce brigand de M....

— M... '?

— Oui; je le prie à dîner pour ce soir...
H?— Alors?...

— C'est d'une inconvenance, d'une indélicatesse, d'une impu-
deur !...

— Il refuse".'...

— Au contraire : il accepte !

— Eh bien'?

— Eh bien, du moment ([Lie je l'invitais, il devait refuser,
sacrebleu! Que diable! une politesse en vaut une autre!

.Vu Salon

une pktitb ville, tirant sa mère par le jupon. — Maman, mène-
moi voir la Femme au perroquet.

la mekk. — Voulez-vous bien rester ici, mademoiselle''... La
Femme au perroquet n'est pas assez habillée pour votre âge...
Regardiez plutôt cette madone...

la petite, arec aplomb.—Ça, une madone"? Allons donc ! Quand
je suis venue sans toi dimanche, avec petit père, petit père a dit
à mon oncle : « Tu la reconnais, n'est-ce pas, Alfred'? C'est ma
cocotte de chez Brêbant. »

ï'ii type curieux

C'eal celui du monsieur qui, dès qu'un grand crime esl expié
par un grand châtiment, l'ait la complainte du condamné...

Jusqu'à présent, j'avais cru que ce mirliton funèbre n'était
guère embouché que par les rapsodes du ruisseau, que par les
trouvères des champs, désireux de réparer les lézardes de leur
toilette ou démettre du foin dans leurs sabots...

Funeste erreur! fatal délire! comme on fredonne dans Robert.

Le coMplaintier actuel est un jeune col-cassé, qui se targue de
poésie, hante les cafés littéraires et paye son absinthe, sa maî-
tresse et ses tailleurs avec le cuivre taché de sang qu'il rainasse
sous l'échafaud !...
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Ma première jeunesse (suite) par Gédéon
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Johann Christian Senckenberg
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14

Objektbeschreibung

Objektbeschreibung
Bildunterschrift: "Quand il y avait soirée chez mon père, je souffrais énormément." "Que j'étais donc malheureux!" "Je me jetais à corps perdu dans les A + B, afin d'oublier mes souffrances." "Pour briser mon corps et calmer ma pauvre âme, je me livrais à L'escrime." Signatur: "G." Sonstige Angaben: "(La suite au prochain numéro.)

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Gédéon
Entstehungsdatum
um 1866
Entstehungsdatum (normiert)
1861 - 1871
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Ablenkung
Erwachsenwerden
Traurigkeit
Frankreich
Jugend
Junger Mann <Motiv>
Karikatur
Lernen
Kleidung <Motiv>
Junge Frau <Motiv>
Fechten <Motiv>
Satirische Zeitschrift
Thema/Bildinhalt (normiert)
Soirée

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La Lune, 2.1866, Nr. 12, S. 12_3
 
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