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La Lune — 2.1866

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https://doi.org/10.11588/diglit.6785#0175

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LA LUNE

3

pensée dernière : « Le Panthéon, endroit élevé qui sert de
cible, dont on sort avec les honneurs militaires, et où Tonne
voit pas Rousseau... même avec un passe-port.»

Le soir môme, l'Anglais quitta Paris, gonflé d'un orgueil
légitime par cette demi-réalisation de la plus innocente des
turlutaines.

Henry Lecomte.

GAZETTE A LA MAIN

Il a plu — toute la nuit — des planches, des charpentiers et
des coups de marteau, et, ce matin, les boulevards se sont ré-
veillés déligurés par l'affreuse petite vérole des baraques du
jour de Van...

Ahl çà, il n'y aurait donc pas moyen de transporter ce!le foiio
aux élrenncs sur quelque point perdu, éloigné et désert de la
ville ou de la banlieue, — au milieu de la plaine Sainl-Deni?,
par exemple, dans la salle de l'Athénée, sur les buttes Chnumont,
ou bien encoie au balcon du cirque du Prince-Impérial, les soirs
de la Féte du Grand-Gayant ?

Je ne connais guère qu'une façon de rendre cette kermesse
supportable, amusante, pittoresque et spirituelle :

Ce serait d'en confier les échoppes à toutes nos illustrations de
la plume et de la robe...

La robe de velours, de satin ou de moire, bien enfendu.

* *

Regardez ce coin du tableau :

Ici Villemessant tient les plumes. N'a-t-il pas les meilleures
qui soient sur la place ?

Là le baron Brisse vend des ustensiles de cuisine; Nadar, des
ballons; Babinet, des almanachs; Villemain, des abat-jour; Gi-
rardin, des toupies, des sabres de fer-blanc, des jouets à système;
Lamartine, son piano; Veuillot, des Parfums de Rome et des
Odeurs de Paris; Ernest Blum, du Dan, et Hugclman, du Nouveau
dd...rt.

A la brioche de Nancy, telle est l'enseigne d'Adrien Marx.
Pour les théâtres de carton adressez-vous — vers la Bastille
— à M. Amédéc Rolland, directeur des Délassements.

Sous les fenêtres de Vachette, Victor Koning vous offre dis
poupées.

De l'autre coté, — en face du calé Véron, — Albert Woiff a la
spécialité de l'article d'Allemagne; André Gill, celle du crayon;
Alfred X..., celle des soufflets.

Plus loin, Timothéc Trimm débite des blagues.

Au coin de la rue Richelieu, Amédée de Jallais distribue des
prospectus.

Enfin, aux environs du bazar Frascati, M. A. Jaime fils répète :
— Monsieur, mon dernier aquarium!..,

*
* *

hayon des dames, interpellez Mlles Stily, Keller, Paurclle, Man-
Voy, Honorine ou Massin.

Pour peu que vous ayez l'air d'un acheteur sérieux, elles vous
feront volontiers les honneurs de leur boutique.

Tenez, voici un étranger qui s'approche du magasin de
Mlle Delval...

Celle-ci, pour mettre mieux en vue sa marchandise, a fait k s

frais d'un jet de lumière électrique...
Le superbe étalage !...

Pour la richesse, la forme et la couleur, il me rappelle les
luurèaUs du concours des Champs-Elysées...
Mais je voudrais qu'on me servît les truffes à part.

Le divan de l'Opéra était jadis le rendez-vous de la bande des
mystificateurs dont le vaudevilliste Ferdinand de V... s'était im-
provisé le chef. Un soir de bal, celui-ci remarqua, en entrant au
divan, un gros monsieur qui lisait le journal à l'écart, abrité der-
rière un énorme faux-nez.

Le vaudevilliste l'interpella:

— Ohé! Badoulard, ohé!

Le monsieur ne bougea pas. Le vaudevilliste s'en fut se planter
en face de lui...

— Ça va bien, Badoulard?

Le monsieur ne parut pas avoir entendu. Ferdinand s'adressant
alors à deux de ses amis :

— Regardez donc, messieurs : Badoulard, qui ne l'ait pas sem-
blant de nous reconnaître!...

— C'est vrai, dit le premier ami. Badoulard, tu es cruel !

— Badoulard, ajouta le second, pourquoi nous renies-tu ?
Puis, tous les trois en chœur :

— Badoulard ! Badoulard ! Badoulard !

*

* *

Le monsieur, — impatienté, — se leva et bc dirigea vers la
porte... Ferdinand de V... lui barra le passage..,

— Voyons, Badoulard, ne fais pas ta tête...

— Mais, s'écria l'inconnu, vous vous trompez, monsieur!.,.

— Je me trompe, Badoulard ?...

— Je ne suis pas la personne que vous croyez...

— Tu n'es pas Badoulard, peut-être?...

— Non ! non ! non ! millo fois non ! Et si vous en voulez une
preuve ? ..

— Certainement, je la veux, cette preuve, Badoulard...

Le monsieur enleva son faux-nez et démasqua une physiono-
mie complètement étrangère au mystificateur...
Mais celui-ci, sans sourci !er !

— Eh bien , qu'est-ce que je disais ? Tu es Badoulard, parbleu !
Bonsoir, Badoulard; bonsoir, cher ami,,, Comment se porte fa
femme?

Le monsieur voulut se précipiter sur Ferdinand...
La police intervint...

Et victime et bourreau furent emmenés chez le commissaire,
Le vaudevilliste fut introduit le premier dans le cabinet du
magistrat.

— lié quoi! fit celui-ci avec étonnement, c'est vous, monsieur
de V..., qui avez causé tout ce tapage?

— Moi? jamais! C'est Badoulard. Figurez-vous que, quoique
marié, Badoulard a une maîtresse. Il a voulu l'espionner ce soir,
sous un faux-nez, à l'Opéra. Je l'ai reconnu, on l'a appelé par
son nom, il s'est fâché, et, ma foi...

j — Ce monsieur Badoulard me paraît, en effet, d'une suscepti-
bilité exagérée... Je vais lui adresser quelques observations à cet
endroit... Faites entrer le sieur Badoulard.

* *

Le monsieur fit son apparition entre une parenthèse de sergents
de ville.

— Badoulard, lui dit sévèrement le magistrat, vous avez eu
grand tort de vous montrer si vif...

— Mais je ne suis pas Badoulard, monsieur le commissaire !...

— Comment, malheureux! interrompit Ferdinand, tu nies ton
identité devant l'autorité ! Elle est forte, celle-là, par exemple !

Puis se tournant vers le magistrat :

— Pardnnnez-lui, de grâce. Quand il a un peu bu, sa tête dé-
ménage...

— Ah! brigand, tu prétends que je suis fou, à présent!...

Et le mystifié s'élança de nouveau sur le mystificateur. Les
sergents de ville le continrent à grand'peine.

— Agents, commanda le commissaire, conduisez cet obstiné
au violon. Demain, lorsqu'il sera plus calme, il ne refusera pas,
j3 pense, d'avouer qu'il est Badoulard.

FolleeVUarigny

Un grand succès, Les canards l'ont bien passé!

Un point de départ original, — un excellent compère, — de
l'esprit à foison, — une mise en scène cossue, — des couplets
hardiment troussés — et des fillettes qui sont comme les cou-
plets, — voilà la pièce de M. William Busnach !

Montrouge et sa femme sont décidément deux des meilleurs
artistes de Paris.

Quant à leurs pensionnaires, on n'a pas d'idée de l'imperti-
nence de leurs toilettes.

Je demandais à l'une d'elles :

— Combien gagnez-vous?

— Cent francs par meis.

— Comment diable faites-vous pour vous entretenir avec cela?

— Oh ! ce n'est pas moi que ça regarde.

Mmo de M... a été aperçue — dimanche matin — au moment
où elle traversait le boulevard pour se rendre de l'Opéra au café
Ang'ais.

Afin que son domino de moire mauve n'encanaillât point ses
dentelles dans la boue, elle avait pris le ténor C... pour gentil-
homme caudatairc.

Quelqu'un qui rencontra le groupe s'écria :

— Oh ! ces artistes! ils tirent toujours le diable par la queue !

Au bal masque du Casino

— Si nous invitions cette petite qui danse la, en Haydce?

— En Haydce? — Jamais. — Elle ne doit aimer que Lorédan.

Terminons par une anecdote qui se morfond sur le marbre —
à l'imprimerie — depuis l'affaire Martin Réau...

Aussi bien, je ne veux pas attendre, pour la caser convenable-
ment, qu'un mari ait aqitatofanisé sa femme, ou qu'une femme
ait fait prendre à son mari un bouillon d'une heure avant midi...

Un médecin bien connu desservait, il y a quelques années,
une commune des environs de Paris.

Uni nuit, la femme du maître de poste tombe malade; On vient
réveiller le docteur. Il se lève, et, à moitié endormi, il libelle
une ordonnance de lavement au laudanum. Seulement, il met un
zéro de trop à la suite du chiffre de la dose :

Au lieu de 25 grammes, il écrit 2Ô0 grammes!

*

* *

On porte l'ordonnance au pharmacien
Celui-ci manipule la substance.
La femme l'ingère et meurt.

*

* *

Le médecin et le pharmacien sont traduits en police correc-
tionnelle comme prévenus à'Iiomicide par imprudence.
Le premier prouve — qu'il s'est trompé.

Quant au second, il exhibe l'ordonnance à laquelle il n'a fait
que se conformer.

Et comme on lui objecte qu'il devait bien s'apercevoir de l'er-
reur matérielle, — du lapsus calami du médecin :

— Sachant, répondit-il, que cette médecins m'était.commandée
parla maison de poste, j'ai dû croire tout naturellement qu'elle
était destinée à un cheval,

Emile Blondet.

PRIME DE LA LUNE

Toute personne qui prendra un abonnement d'un
an à la Lune, recevra gratuitement, en prime, tous les
numéros parus depuis le 15 septembre jusqu'au 31 dé-
cembre 1866.

Envoyer directement le montant de l'abonnement
n mandat ou timbres-poste, à M. Daniel Lévy, direc-
teur du journal, 5, cité Bergère, à Paris.

Photographie <lo lMicu/.or, 10, • faubourg Poissonnière. —
Pierre Durât. — Nouveau portrait do Gustave Doré. Envoi du.por-
trait-carte contre 80 centimes en timbres-poste. Envoi du portrait grand
format contre 3 francs en timbres-poste.

Do la guérison des douleurs articulaires par la soie
tloloi-lfugie I.eolielle, 3o, rue Lamartine. (Notices franco.)

■ lai» «le l'Opéra. — Samedi Jfl décembre, troîsfenre bal masqué.
Les portes ouvriront à minuit; Strauss et son orchestre. — Entrée : 10 fr.
— Abonnements pour la saison : 14 bals, :>0 fraHcs. — S'adresser-pour
la location et les abonnements, 3, rue Drouot.

Le directeur-gérant : Daniel Lëvt.

Crac!

Et c'eût été le plus beau rêve
de ma vie. Si j'avais eu l'occa-
sion de dessiner pour le Pâtis-
sier ce petit emblème.

Mais hélasl... hélas!... le vi-
comte ne l'a pas voulu.

Ce n'était qu'un beau rêve!

Les murs de la pagode s'éteignirent

Et.....

le Vàtiisier descendit dans Paris, toujours et bncoh» la rage

dans le cœur, altéré de vengeance !...

Toujours et encore!... c'est le vicomte qui le dit. >

Aïe ! aïe ! aïe ! aïe ! aïe! aïe! vicomte, vous êtes sans pitié

Le Pâtissier prit la barrière de la Vitlette, la rue la Fayette, la

place Saint-V incent de Paul, le faubourg Poissonnière, la rue

Bellefond, olc, etc.. tout Paris, quoi !

Nous ne nous y recon-
naîtrons jamais si je ne
prends soin de placer sous
les yeux du lecteur un
plan de Paris depuis les
nouveaux embellisse-
ments.

Maintenant, continuons :
tout va bien.

Le Pâtissier s'arrêta à la
porte d'un pavillon suspen-
' du dans les airs...

Étrange! étrange!

Mit deux doigts dans sa bouche.

Euh! Pâtissier, mon cher ami?

El siffla d'un façon particulière.
Aïe ! aïe ! aïe!

Et siffla une seconde fuis. . . .

4

En mettant sans doute une seconde fois ses
doigts dans sa bouche.

Horrible ! horrible !

l'n homme sortit. (Aïe! aïe! aïe!
Cet homme !!!..........

Cet homme, c'était lui!
C'était TiMoi.ÉoN.....

Connais pas! — El vous?........

(la suite au prochain numéro.)

And. Gill.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
La dernière mort de Rocambole par Gill
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La Lune
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Johann Christian Senckenberg
Inv. Nr./Signatur
S 25/T 14

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Künstler/Urheber/Hersteller (GND)
Gill, André
Entstehungsdatum
um 1866
Entstehungsdatum (normiert)
1861 - 1871
Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Mann <Motiv>
Herz <Motiv>
Frankreich
Mund <Motiv>
Rocambole <Fiktive Gestalt>
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La Lune, 2.1866, Nr. 43, S. 43_3
 
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