CHAPITRE V.
ENSEVELISSEMENT.
Quoique Lionardo Buonarroti prît la poste, ce qui
était le moyen d’arriver le plus vite, tout était déjà fini
et même mis en ordre dans la maison de son oncle
quand il joignit Rome à la fin de février 1564.
Amis et artistes avaient déposé la dépouille de Michel-
Ange, avec tous les honneurs, dans l’église des Santi Apos-
toli et l’ambassadeur de Cosimo I, Averardo Serristori,
qui, sur l’ordre du Grand-Duc, veillait depuis un an
« afin que, s’il arrivait un accident, rien ne fût
emporté », s’était chargé de l’inventaire des affaires per-
sonnelles, ustensiles de ménage et argent, au lendemain
de la mort du vieillard. Désappointement général : sauf
une caisse scellée contenant huit mille quatre cents écus,
on ne trouva pas grand”chose, en fait d’art : dix
cartons, trois statues inachevées dont deux léguées
régulièrement à Antonio serviteur; presque aucun
dessin. Les familiers racontèrent alors que, peu avant
de mourir, l’incontentable artiste avait brûlé à deux
reprises une quantité d’esquisses et de dessins qu’il ne
jugeait pas dignes de lui survivre.
Désillusion du Grand-duc certain d’acquérir des tré-
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ENSEVELISSEMENT.
Quoique Lionardo Buonarroti prît la poste, ce qui
était le moyen d’arriver le plus vite, tout était déjà fini
et même mis en ordre dans la maison de son oncle
quand il joignit Rome à la fin de février 1564.
Amis et artistes avaient déposé la dépouille de Michel-
Ange, avec tous les honneurs, dans l’église des Santi Apos-
toli et l’ambassadeur de Cosimo I, Averardo Serristori,
qui, sur l’ordre du Grand-Duc, veillait depuis un an
« afin que, s’il arrivait un accident, rien ne fût
emporté », s’était chargé de l’inventaire des affaires per-
sonnelles, ustensiles de ménage et argent, au lendemain
de la mort du vieillard. Désappointement général : sauf
une caisse scellée contenant huit mille quatre cents écus,
on ne trouva pas grand”chose, en fait d’art : dix
cartons, trois statues inachevées dont deux léguées
régulièrement à Antonio serviteur; presque aucun
dessin. Les familiers racontèrent alors que, peu avant
de mourir, l’incontentable artiste avait brûlé à deux
reprises une quantité d’esquisses et de dessins qu’il ne
jugeait pas dignes de lui survivre.
Désillusion du Grand-duc certain d’acquérir des tré-
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