Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Mariette, Auguste
Les papyrus égyptiens du Musée de Boulaq (Band 1) — Paris, 1871

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.29502#0007
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Deux voies inégalement fécondes s’ouvrent devant celui qui se vouerait à la tâche utile de
former en Égypte une collection de papyrus. Ces deux voies sont les achats et les fouilles.

Il n’est pas si difficile qu’on le croit d’acheter des papyrus en Egypte. Quelques particuliers
en possèdent à Alexandrie aussi bien qu’au Caire, et l’affaire n’est le plus souvent qu’une question
d’opportunité et de prix. Sans doute les collectionneurs ne sont plus aussi nombreux que quand
le sol égyptien était ouvert aux investigations du premier venu. Je citerai pourtant la collection
de M. Harris pour montrer que, même de notre temps, on peut former et augmenter une collection
de papyrus qui égale en importance celles qui ont apporté un si notable accroissement de richesses
aux Musées de Paris, de Londres, de Leyde et de Turin. D’un autre côté, il n’est pas rare que
les fellahs trouvent des papyrus et qu’en sachant se présenter à temps on ne puisse les leur
acheter. Presque tous les sites des villes antiques sont occupés par des villes modernes, et chacun
sait que les ruines des temples sont quotidiennement exploitées par les fellahs qui viennent y
chercher du sébakh (1). Il ne faut pas oublier non plus que, malgré toutes les interdictions, des
fouilles clandestines sont faites, principalement à Thèbes. Or, il est certain que, de temps à autre,
dans une maison qu’on démolit, dans des fondations qu’on creuse, dans un temple dont on prend
le sébakh, dans un tombeau souterrain qu’on viole nuitamment, des papyrus sont trouvés. Ce qu
s’est passé depuis deux cents ans permet d’ailleurs de supposer que les mêmes trouvailles qu’on
faisait autrefois peuvent encore être faites aujourd’hui. On commit l’histoire du P. Sicard et du
colombier plein de papyrus qu’il fit brûler à Wardan, l’histoire des cinquante papyrus découverts
dans une boîte de sycomore à Gyzeh et brûlés par les Arabes « pour en respirer la fumée en
guise de tabac », l’histoire des cent papyrus découverts à Damiette vers la fin du siècle dernier
et également brûlés par ordre des cheikhs du Caire (2). De notre temps, quelques découvertes

(1) Le sébakh est la poussière provenant de la décomposition et de l’émiettement des briques antiques, lesquelles
contiennent, comme on le sait, beaucoup de détritus végétaux. Le sébakh est très-employé comme engrais dans toute
l’Égypte.

(2) Pour tous ces détails, voyez les Lettres édifiantes de la Foi, et les premières pages de la Notice sur les
Papyrus grecs clés collections du Louvre et de la Bibliothèque impériale, par M. W. Brunet de Presles.
 
Annotationen