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https://doi.org/10.11588/diglit.9169#0249
MOMIE ÉGYPTIENNE
RENFERMÉE DANS UN DOUBLE SARCOPHAGE
orné cle peintures niérocrlypnictvies (3,000 environ)
ET DÉPOSÉE CHEZ LE GARDIEN DU MUSÉUM1
PRIX D'ENTRÉE : 50 C.
Le monument se compose de deux sarcophages, en bois de cèdre ou de
sycomore, revêtus de peintures en dedans et en dehors pour les coffres, et
en dehors seulement aux couvercles, ainsi que c'est l'usage; plus, le corps
du possesseur de ce tombeau.
Ce monumenl vient d,es caveaux de la vallée de Biban-el-Molouck, dans
la Thébaïdè ou Haute-Egypte. 11 a été expédié pour le compte et par l'ordre
de M. V. Denon, qui l'a reçu intact et l'a cédé au père du propriétaire actuel,
il y a 18 ans environ. Il esi resté ignoré jusqu'en 1825. Le grand sarcophage,
qui est le plus grand connu, avait un peu souffert. Un vernis, les teintes
nécessaires, des ferrures, ainsi que quelques bandes de toile, ont assuré la
conservation ultérieure de celte pièce dont le mérite est réel.
Le corps est tellement bien conservé que l'on voit encore les cheveux, les
cils, les sourcils, les dents et la barbe. La teinte de la peau tient à la prépa-
ration, et peut-être aussi au long espace de temps écoulé depuis l'embau-
mement. D'ailleurs, les momies asphaltites sont tomes noires même aux
pieds, aux mains était visage, quoique clans les momies de cette classe, qui
vient après celle des prêtres et des souverains, toujours les parties précitées,
le visage surtout, soient dépourvues de bitume, sans doute pour que les
traits lie soient pas altérés. La conformation du crâne et les traits sont de
belle forme : la beauté de ce monument indique la richesse de la famille;
tout porte à croire que l'individu était d'une, classe élevée.
MM. V. Denon, et aussi plus tard Champollion jeune, plaçaient ce monu-
ment au temps de Rhampsès (1511 ans acant Jésus-Christ), car les cer-
cueils de l'époque Grgeco-Egyplienne étaient beaucoup moins vastes et
leurs peintures n'étaient plus que la parodie burlesque de l'écriture de ces
temps plus reculés et plus graves, où l'on donnait aux rites l'importance la
plus étendue.
Les momies que nous voyons de temps à autre dans les cabinets publics
et particuliers, sont celles des scribes (classe si nombreuse) ; ces monuments
sont si mal peints qu'ils sont inutiles aux savants et d'un intérêt trop faible
pour les curieux. Ensuite viennent les milliers de cercueils monochromes,
presque tous à fonds noirs, le plus souvent uniques, c'est-à-dire à un seul
coffre, contenant un lingot de bitume où l'on ne retrouve que les contours
extérieurs des corps.
Enfin aucune momie du Louvre,dit Champollion, n'est aussi volumineuse,
ni plus ornée.
Telle est l'acquisition importante que fera le Muséum de Boulogne, si,
comme nous n'en doutons pas, chaque habitant de notre ville vient mettre son
obole et seconder les louables désirs de personnes qui songent sans cesse à
la prospérité de leur ville natale.
Nota. — Indépendamment du prix d'entrée fixé à 50 c, une souscription
pour l'acquisition de ce monument est ouverte chez le gardien du muséum,
où les souscripteurs à 5 francs et au-dessus auront la faculté de le voir tout
le temps qu'il y restera déposé (5 mois environ).
1. Sur les circonstances où ce placartl fut rédigé et publié, voir ce qui est au début de la Notice
sur Mariette. 11 fut imprimé, en 1837, à Boulogne-sur-Mer, chez Biré.
RENFERMÉE DANS UN DOUBLE SARCOPHAGE
orné cle peintures niérocrlypnictvies (3,000 environ)
ET DÉPOSÉE CHEZ LE GARDIEN DU MUSÉUM1
PRIX D'ENTRÉE : 50 C.
Le monument se compose de deux sarcophages, en bois de cèdre ou de
sycomore, revêtus de peintures en dedans et en dehors pour les coffres, et
en dehors seulement aux couvercles, ainsi que c'est l'usage; plus, le corps
du possesseur de ce tombeau.
Ce monumenl vient d,es caveaux de la vallée de Biban-el-Molouck, dans
la Thébaïdè ou Haute-Egypte. 11 a été expédié pour le compte et par l'ordre
de M. V. Denon, qui l'a reçu intact et l'a cédé au père du propriétaire actuel,
il y a 18 ans environ. Il esi resté ignoré jusqu'en 1825. Le grand sarcophage,
qui est le plus grand connu, avait un peu souffert. Un vernis, les teintes
nécessaires, des ferrures, ainsi que quelques bandes de toile, ont assuré la
conservation ultérieure de celte pièce dont le mérite est réel.
Le corps est tellement bien conservé que l'on voit encore les cheveux, les
cils, les sourcils, les dents et la barbe. La teinte de la peau tient à la prépa-
ration, et peut-être aussi au long espace de temps écoulé depuis l'embau-
mement. D'ailleurs, les momies asphaltites sont tomes noires même aux
pieds, aux mains était visage, quoique clans les momies de cette classe, qui
vient après celle des prêtres et des souverains, toujours les parties précitées,
le visage surtout, soient dépourvues de bitume, sans doute pour que les
traits lie soient pas altérés. La conformation du crâne et les traits sont de
belle forme : la beauté de ce monument indique la richesse de la famille;
tout porte à croire que l'individu était d'une, classe élevée.
MM. V. Denon, et aussi plus tard Champollion jeune, plaçaient ce monu-
ment au temps de Rhampsès (1511 ans acant Jésus-Christ), car les cer-
cueils de l'époque Grgeco-Egyplienne étaient beaucoup moins vastes et
leurs peintures n'étaient plus que la parodie burlesque de l'écriture de ces
temps plus reculés et plus graves, où l'on donnait aux rites l'importance la
plus étendue.
Les momies que nous voyons de temps à autre dans les cabinets publics
et particuliers, sont celles des scribes (classe si nombreuse) ; ces monuments
sont si mal peints qu'ils sont inutiles aux savants et d'un intérêt trop faible
pour les curieux. Ensuite viennent les milliers de cercueils monochromes,
presque tous à fonds noirs, le plus souvent uniques, c'est-à-dire à un seul
coffre, contenant un lingot de bitume où l'on ne retrouve que les contours
extérieurs des corps.
Enfin aucune momie du Louvre,dit Champollion, n'est aussi volumineuse,
ni plus ornée.
Telle est l'acquisition importante que fera le Muséum de Boulogne, si,
comme nous n'en doutons pas, chaque habitant de notre ville vient mettre son
obole et seconder les louables désirs de personnes qui songent sans cesse à
la prospérité de leur ville natale.
Nota. — Indépendamment du prix d'entrée fixé à 50 c, une souscription
pour l'acquisition de ce monument est ouverte chez le gardien du muséum,
où les souscripteurs à 5 francs et au-dessus auront la faculté de le voir tout
le temps qu'il y restera déposé (5 mois environ).
1. Sur les circonstances où ce placartl fut rédigé et publié, voir ce qui est au début de la Notice
sur Mariette. 11 fut imprimé, en 1837, à Boulogne-sur-Mer, chez Biré.