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Marx, Roger
Les médailleurs modernes à l'Exposition Universelle de 1900: recueil de 327 médailles Françaises et étrangères — Paris, 1901

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https://doi.org/10.11588/diglit.1251#0006
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Bovy, puis la réaction du romantisme apportant avec lui son amour, sa passion de la
vie, du mouvement; il faudra l'intervention des sculpteurs Gayrard, Barye, Pradier,
David d'Angers, auxquels il appartint de régénérer la médaille, soit par leurs innovations,
soit par leur enseignement.

Nous avons dit (i) ce que devinrent ensuite les destinées de la glyptique française,
comment Oudiné et Ponscarme, Chapu et Degeorge furent les précurseurs d'une renais-
sance dont l'Exposition universelle de 1900 a confirmé l'inégalable éclat. Cette suprématie
tient, on le sait, à ce que des maîtres tels que Chaplain, Roty, Alexandre Charpentier
ont formé école, et à ce que des artistes de tempéraments divers sont venus apporter à
l'art l'afflux de forces sans cesse rajeunies

Si à Paris l'efflorescence de la glyptique remonte à une date déjà assez lointaine,
c'est seulement au déclin du xixe siècle que les pays étrangers se sont piqués d'émulation
et qu'ils ont cherché à suivre l'exemple donné par la France. Or, les Salons annuellement
ouverts ne suffisent pas à éveiller une exacte conscience des efforts partout réalisés ; ils
n'en découvrent qu'une faible partie et interdisent par là même de s'élever aux considéra-
tions générales. Ce sont des fortunes rares, accidentelles, que les expositions internatio-
nales de médailles organisées à Bruxelles en 1897 et à Vienne en 1900 ; d'autre part, tout
chacun ne peut pas, pour s'instruire, aller visiter la Kunsthalle de Hambourg ou le
Cabinet royal de La Haye (2).

Qu'on ne s'avise cependant pas de conclure que l'exposition de Paris a présenté un
tableau rigoureusement complet de la glyptique contemporaine ; ce serait prendre avec
la vérité des libertés à coup sûr excessives. Certaine nation, la Belgique, par exemple, lais-
sait ignorer les créations, parfois excellentes, qu'on lui doit dans ce genre ; telle autre,
l'Allemagne, n'était représentée que par les ouvrages d'un seul de ses professeurs,
M. Rudolf Mayer, de Carlsruhe. Néanmoins, il était loisible de percevoir quelle était
l'orientation générale des activités. Tout d'abord se constatait l'étendue de l'influence
française sur les artistes étrangers, soit que ces artistes fissent de Paris leur lieu d'élec-
tion, d'habitation définitif, comme M. Kautsch de Prague, comme MM.Rasumny, Jam-
polsky, Troyanovski, soit qu'une fois leur éducation terminée dans la « métropole de la
médaille », ils s'en retournassent exercer leurs talents au pays natal, comme M. Throndsen
de Christiania, soit enfin qu'ils ne fussent devenus étrangers qu'à la suite d'une circons-
tance particulière, ainsi qu'il est arrivé pour Mme Lancelot-Croce.

Il est curieux d'observer chez Mme Vallgren à quel point l'âme est demeurée fin-
landaise, combien l'artiste a gardé, en dépit des années passées à Paris, les façons de
sentir et d'exprimer particulières au climat d'origine. De là vient l'intérêt qui s'attache à
ses portraits-plaquettes d'une troublante intimité. Cet accent de sincérité enthousiaste
était encore saisissant dans deux médailles qui offrent des sujets analogues, bien
qu'elles soient dues, celle-ci à un Danois, M. J. Skovgaard, l'autre à un Croate, M. R. Franges ;
elles échappent à la tutelle des conventions surannées et émanent de modeleurs qui
veulent, comme Jean-François Millet, l'expression avant tout ; inventions personnelles,
elles sont pour la médaille ce que sont pour la gravure les estampes de peintre et ne
suffisent pas à prouver chez un peuple une culture de la glyptique régulière et certaine.
On trouvait lindication dune pratique plus assidûment suivie en Espagne (M. Ruiz Mar-





(1) Voir Les Médailleurs français contemporains (32 planches, Henri Laurens, éditeur). En raison de la date récente de cet
album (1898) nous n'avons reproduit dans le présent recueil que les œuvres des trois médailleurs français (MM. Chaplain, A. Char-
pentier, O. Roty) auxquels un grand prix a été décerné par le jury international des récompenses.

(2) Jusqu'en 1900, les amateurs soucieux de parvenir à une vue d'ensemble avaient pour seules ressources de se référer à la
publication où M. H.-J. de Dompierre de Chaufepié a groupé un choix judicieux de Médailles et plaquettes modernes françaises,
autrichiennes, néerlandaises, belges, allemandes et suisses (Kleinmann et C'e, éditeurs à Harlem).
 
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