EXPLICATION DES PLANCHES.
PLANCHE PREMIERE.
La planche qui sert de frontispice à ce volume offre un monument curieux, qui doit
servir à éclaircir plusieurs passages des anciens auteurs sur lesquels on était peu d'accord,
et qui révèle un fait intéressant pour la connaissance des usages antiques : cet ajustement,
composé de deux pilastres, dune corniche et d'encadrements d'un goût gracieux, exécuté
en stuc, faisait partie d'une longue décoration formée de vingt-trois divisions semblantes
à celle-ci (i), et appliquée extérieurement au mur d'enceinte du collège des ouvriers en
laine. Les panneaux du milieu sont couverts d'inscriptions peintes en rouge et en noir;
Ion en voit même de tracées en blanc sur le fond noir du soubassement. C'est là ce
que les anciens appelaient X album, sur lequel on écrivait les annonces publiques et
particulières. Accurse, dans ses commentaires, avait deviné que Xalbum était une muraille
blanchie destinée à recevoir des annonces et autres inscriptions; mais on n'adopta pas
son opinion, qui semblait justifiée par un vers de Plaute (2), et mieux encore par le texte
de Suidas : Awxw^a, hoc est, album, parietem fuisse gypso inunctum ad inscriptionem civi-
lium rerum aptum : Leucoma, c'est-à-dire, album : c'était une muraille enduite de plâtre, propre
a recevoir des inscriptions sur les choses civiles.
Tous les album n'étaient pas aussi richement décorés. On en a trouvé plusieurs à Pompéi qui
l^i) Les frontons sont alternativement ronds et carrés, comme aux petits autels du Panthéon.
fa) Si id fiât, ne isti faxim usquam adpareaht,
Qui hic ulbo rete aliéna obopngnant bona.
/'huit, in IVrs. act. 1, se. II, v. 11