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Institut Egyptien <al-Qāhira> [Hrsg.]
Mémoires présentés à l'Institut Egyptien — 2.1889

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Amélineau, Émile: Un évêque de Keft au VIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.11322#0274
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— 262 —

miné par la disparition presque complète du christianisme en
Egypte. L'intervention maladroite et cruelle du pouvoir séculier
dans une question qui relevait de la seule conscience ne devait
qu'envenimer la blessure déjà faite à l'Eglise d'Egypte. La nullité
presque complète des divers empereurs qui succédèrent àMarcien,
les révoltes intérieures du palais de Constantinople, les révolu-
tions politiques qui en furent la suite jusqu'au règne d'Héraclius
dont les commencements donnèrent de si heureuses espérances
sitôt démenties, la faiblesse générale de l'administration et par
conséquent la tyrannie des gouverneurs de province, tout devait
concourir à élever de plus en plus entre Constantinople et Ale-
xandrie ce mur de séparation dont il est parlé dans le prophète
hébreu : de plus en plus il devenait évident que l'Egypte prenait
ses maîtres en haine. Comme autrefois les proconsuls romains, les
gouverneurs grecs d'Alexandrie et de la Thébaïde n'avaient qu'un
seul but, amasser des richesses immenses. Grâce à l'admirable
fertilité de la vallée du Nil, la chose leur était facile. Laissés à
eux-mêmes jusqu'à ce qu'une intrigue de palais vînt leur apporter
leur révocation, ils s'efforçaient de mener rondement leur affaire :
le meilleur moyen pour réussir était de laisser à l'élément grec
tout pouvoir sur l'élément indigène de la population. Depuis la
mort de Marcien, d'abord sous le prétexte d'imposer la confession
de Chalcédoine, plus tard pour nulle autre raison que d'amasser le
plus possible, l'Egypte fut soumise à une coupe réglée : du plus
petit au plus grand des fonctionnaires ou soldats de l'empereur,
chacun faisait sentir de son mieux aux malheiireux Egyptiens
combien il est amer d'être sous le joug de l'étranger après avoir
connu la gloire et l'indépendance. C'est qu'en effet, comme devait
le dire plus tard le poète florentin, il n'y a pas de plus grande
douleur que de se rappeler dans le malheur la félicité dont on a
joui autrefois. Encore, si les Grecs n'avaient pas pris à tâche
 
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