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Jondet, Gaston: Les ports submergés de l'ancienne île de Pharos
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terrain; les intendanls des travaux mirent alors a la disposition des archi-
tectes une partie de la farine destinee a la nourriture des ouvriers, et ce fut
avec celte farine que fut tracee une bonne partie des alignements des rues,
et 1c fait fut inlerprete sur 1'heure, parait-il, comme un tres heureux pre-
sage.
Les avantages qu'Alexandrie tire de sa situation sont de plus d'une sorte :
et d'abord elle se trouve situec par le fait entre deux mers, baignee comme
elle est, an nord, par la mer d'Egypte, et an midi, par le lac Mare'a. Ce lac,
qu'on nomine aussi Mareotis, est alimente par un grand nombre de canaux,
tons derives du Nil, et qu'il recoil a sa partie superieure ou sur ses cotes, et,
comme il arrive plus de merchandises par ces canaux qu'il n'en vient pal-
mer, le port d'Alexandrie situe sur le lac est devenu vite plus riclie que le
port maritime. Mais ce dernier port lui-meme exporte plus qu'il n'importe :
quiconque aura ete a Alexandrie et a Dicaearcbie aura pu s'en convaincre en
voyant la difference du chargement des vaisseaux a 1'aller et au retour, et
combien ceux qui sont a destination de Dicaearchie sont plus lourds et ceux a
destination d'Alexandrie plus legers. Outre cet avantage de la richesse qu'A-
lexandrie doit au mouvement commercial de ses deux ports, de son port
maritime et de celui qu'elle a sur le lac Mareotis, il faut nofer aussi 1'in-
comparable salubi'ile dont elle jouit et qui parait tenir non seulement a cette
situation entre la mer et un lac, mais encore a ce que les crues du Nil se
produisent juste a 1'epoque la plus favorable pour elle. Dans les villes situees
au bord des lacs, 1'air qu'on respire est en general lourd et etouffant quand
viennent les grandes cbaleurs de 1'ete; par suite de l'evaporation que provo-
que 1'ardeur des rayons solaires, les bords des lacs se changent en marais, et
la fange de ces marais degage une telle quantite de vapeurs m^phitiques, que
1'aii' en est bientot vicie et ne tarde pas a engendrer la peste et autres affec-
tions epidemiques. A Alexandrie, au contraire, precisement quand 1'ete com-
. mence, les eaux debordees du Nil remplissent le lac et ne laissent subsisler
sur ses bords aucun depot vaseux de nature a produire des miasmes delete-
res. Enfin, c'est a la meme epoque que les vents etesiens soufllcnt du nord,
et, comme ils viennent de traverser toute cette vaste etendue de mer, ils pro-
curent toujours aux habitants d'Alexandrie un ete delicieux.
Le terrain sur lequel a ete batie la ville d'Alexandrie affecte la forme d'une
terrain; les intendanls des travaux mirent alors a la disposition des archi-
tectes une partie de la farine destinee a la nourriture des ouvriers, et ce fut
avec celte farine que fut tracee une bonne partie des alignements des rues,
et 1c fait fut inlerprete sur 1'heure, parait-il, comme un tres heureux pre-
sage.
Les avantages qu'Alexandrie tire de sa situation sont de plus d'une sorte :
et d'abord elle se trouve situec par le fait entre deux mers, baignee comme
elle est, an nord, par la mer d'Egypte, et an midi, par le lac Mare'a. Ce lac,
qu'on nomine aussi Mareotis, est alimente par un grand nombre de canaux,
tons derives du Nil, et qu'il recoil a sa partie superieure ou sur ses cotes, et,
comme il arrive plus de merchandises par ces canaux qu'il n'en vient pal-
mer, le port d'Alexandrie situe sur le lac est devenu vite plus riclie que le
port maritime. Mais ce dernier port lui-meme exporte plus qu'il n'importe :
quiconque aura ete a Alexandrie et a Dicaearcbie aura pu s'en convaincre en
voyant la difference du chargement des vaisseaux a 1'aller et au retour, et
combien ceux qui sont a destination de Dicaearchie sont plus lourds et ceux a
destination d'Alexandrie plus legers. Outre cet avantage de la richesse qu'A-
lexandrie doit au mouvement commercial de ses deux ports, de son port
maritime et de celui qu'elle a sur le lac Mareotis, il faut nofer aussi 1'in-
comparable salubi'ile dont elle jouit et qui parait tenir non seulement a cette
situation entre la mer et un lac, mais encore a ce que les crues du Nil se
produisent juste a 1'epoque la plus favorable pour elle. Dans les villes situees
au bord des lacs, 1'air qu'on respire est en general lourd et etouffant quand
viennent les grandes cbaleurs de 1'ete; par suite de l'evaporation que provo-
que 1'ardeur des rayons solaires, les bords des lacs se changent en marais, et
la fange de ces marais degage une telle quantite de vapeurs m^phitiques, que
1'aii' en est bientot vicie et ne tarde pas a engendrer la peste et autres affec-
tions epidemiques. A Alexandrie, au contraire, precisement quand 1'ete com-
. mence, les eaux debordees du Nil remplissent le lac et ne laissent subsisler
sur ses bords aucun depot vaseux de nature a produire des miasmes delete-
res. Enfin, c'est a la meme epoque que les vents etesiens soufllcnt du nord,
et, comme ils viennent de traverser toute cette vaste etendue de mer, ils pro-
curent toujours aux habitants d'Alexandrie un ete delicieux.
Le terrain sur lequel a ete batie la ville d'Alexandrie affecte la forme d'une