Société des Antiquités <Kassel> [Hrsg.]: Mémoires de la Société des Antiquités de Cassel (1.1780)

i66 MEMOIRE: SUR LE DIEU PAN.

portoît pas un œil trop philosophique sur les secrets de la My-
thologie, où Ton ne joignoit pas à l'examen de la raison, les
lumières, que l'histoire a sournies depuis ! Les meilleurs esprits
d'egarans, dans le valle champ des hypothèses avoienfc sou-
vent besoin d'indulgence.
En respe'&ant les savantes conjectures de l'ingénieux Huet,
on peut se dispenser de croire, que tous les personnages my-
thologiques sont tirés de la Bible. Il a pris Pan pour Moyse.
Gay ton, attaqué de la même manie, a cm trouver Pan; dans
la personne de Cham. On sait aujourd'hui, que de"''que "les li-
vres saints offrent à nôtre créance , n'a pas inspiré la mê-
me confiance aux Egyptiens & aux Grecs.
Il seroit également ridicule aujourd'hui, de réfuter ces idées,
ou de les reproduire sous une forme nouvelle. Bannier lui mê-
me, trop prévenu en faveur de la Mythologie historique l'a sen-
ti, ■ ■ & est convenu , qu'il n'y aucun personnage dans l'Anti-
quité , dans lequel on pmsTe réconnoître le Dieu Pan. Ho-
mère , dans ses deux ouvrages authentiques , & Hefiode n'en
disent rien ; ainsi dans les tems 1 es plus reculés de la Grèce
Pan n'exiitoit pas, ou son culte étoit presque ignoré,,
Le plus ancien des monumens, qui atteste son exîstence;
c'est un h}anne attribué à Homère, il fournit l'origine de ce
Dieu fabuleux.
Mercure vint en Arcadie chez la Nymphe Dryope, & en
eut un fils, qui naquit avec des pieds de chèvre, deux cornes
& une longue barbe; le père vêtit cet enfant de peaux de liè-
vres , & le présenta à Jupiter & aux autres Dieux ; ils s'en amu-