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Société des Antiquités <Kassel> [Hrsg.]
Mémoires de la Société des Antiquités de Cassel — 1.1780

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Recherches sur les honneurs, que les romains rendoient à leurs drapeaux
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https://doi.org/10.11588/diglit.5548#0292

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SUR LES HONNEURS &k Ä33

la bouche de ce Consul malheureux ces paroles :fai vu nos étendards
fujpendus dans tes temples de Cartilage. £s'ai vu défarmer nos citoyens,
fans qu'il y eut une goutte de fang répandu: je leur ai vu lier les mains
derrière le dos. Il y a quelques savants, qui ont cru que les Romains
avoient rendu par l'attouchement des Drapeaux, aux soldats décla-
rés infames, l'honneur perdu. Mais ils se sont bien trompés. Pas
-un ancien auteur ne fait mention de cette coutume. Au contraire
le Jurîsconsulte Arrius Menander, quia écrit sur les Loixmilitai-
res dit exprelsement dans le Corps de Droit de l'Empereur Justi-
nien, Livre XLTX. Titr. XVI. Loi 4. §. 6. Unsoldat chassé avec
infamie un doit jamais être■reçu de nouveau. Mais je sai bien que
cette coutume a été observée chez d'autres nations & principale-
ment chez les Allemands. Waga, Proseffeur en Droit à Königs-
berg a écrit une Disiertation sur la restitution de l'honneur par les
Drapeaux. Chez nous autres Heffbis nous trouvons le dernier
exemple dans le Regiment de Verschwr& la manière de procé-
dé. Un pipeur qui avoit été déclaré infame demanda la reftitu-
tion de son honneur. Il étoit brave homme & s'étoit sort distingué
dans quelques combats. On lui accorda sa demande. Tout le
Regiment sut assemblé, le coupable se mit à genoux à vingt pas
des drapeaux. Comme l'Auditeur lui avoit sait un ligne de s'ap-
procher, il rampa jusqu'aux drapeaux. Là les porte-enlëignes de-
mandèrent: Qui eß !a? Le coupable repondit: Un coquin. Que
demande-t-ily interrogea-t-on de nouveau? Son honneur perdu,
repondit le coupable. Nous te le rendons au nom de Son Altesfe
nôtre très gracieux Prince! repondirent les porte-enseignes & tou-
chèrent son corps des enseignes. Après ces demandes & ces re-
ponses l'Auditeur lut une ordonnance, laquelle desendoit sevérè-
ment de saire des reproches, ou d'insulter en aucune manière le
nouveau camarade, qui reçut par la main de son Colonel ses ar-
mes & son habillement, & se joignit à fa compagnie.
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