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Millin, Aubin L.
Dictionnaire des beaux-arts (Band 2): Dictionnaire des beaux-arts — Paris, 1806 [Cicognara, 2167B]

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https://doi.org/10.11588/diglit.23928#0115
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JAL

comme le linos chez le même peu-
ple , ët le manéros chez les Ægyp-
tiens.

Jalousie. Celte passion produit
des effels aussi funestes, que l’ému-
lation (Payez ce mot ) inspire de
senliinens honorables. Ou sait à
quel excès elle porta André Casta-
gna. Dominique , vénitien, étant
venu s’établira Florence, André
gagna sa confiance à force de ca-
resses , et le détermina à lui confier
le secret de peindre à l’huile. Dès
qu’il l’eut obtenu , ne regardant plus
son ami que comme un rival nui-
sible , il résolut dé s’en débarrasser,
et le poignarda. Michel-Ange, ja-
loux de la réputation de Léonard
de Vinci, lui attira tant, de dégoût
qu’il l’obligea de s’expatrier ; il s’ap-
pliqua aussià faire regarder Raphaël
comme son plagiaire, et à lui sus-
citer pour rival , Fra Bastian del
Yiombo. Le talent de Zampiéri dit
le Do/niniquin fut singulièrement
persécuté, sur-tout par Lanfranc.
Ayant quitté Rome , il se réfugia à
Naples, où il rencontra dans l’Espa-
gnole t un mortel ennemi. Succom-
bant au chagrin , il se laissa mourir
de faim et de langueur , dans la
crainte d’être empoisonné.On soup-
çonne que Balthasar Peruzzi le fut
par ses rivaux , et Pordenoneà l’ins-
tigation de Dossi. La mort violente
et prématurée de Chenda est aussi
attribuée à la jalousie. Les dégoût/
que le Brun donna au Poussin le
forcèrent à quitter la France , où
il étoit appelé par son roi. Quoi-
que Lebrun admirât en secret le
sublime pinceau de Le sueur, il
étoit jaloux aussi de sa réputa-
tion et de sa gloire. Tout le monde
commît les tableaux de ce dernier
pour le cloître des chartreux. Les
plus belles tètes , les plus savantes
expressions furept détruites avec le
couteau , et rendues absolument
ridicules. On a remarqué que l’ins-
trument avoit été employé avec
art, et par de^maùiÿ exercées au

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dessin. La jalousie de Lebrun ayant
pu passer dans lame de ses élèves,
on croit que l’un d’eux se sera
porté , par un zèle coupable et mal-
entendu , à détruire le chef-d’œuvre
de Lesueur. C’est à tort qu’on voit»
droit également imputer à Lebrun,
la mort de son rival, quoiqu’il ait dit
oyéelle lui tirait une grosse épine
hors du pied. Sa jalousie étoit la
jalousie d’un grand homme, d’un,
grand artiste. Cette passion n’a pas
toujours une énergie atroce : elle est
plus souvent basse et mesquine. Les
manœuvres, les petites intrigues ( V.
ce mot), les manèges humilians,
soûl alors les moyens qu’elle em-
ploie pour étouffer le talent nais-
sant, ou avilir un nom justement
célèbre.

Jambage de porte. Les anciens
rendoient une sorte de culte aux
jambages des portes des temples; ils
y appendoient les armes et les clé—
pouiLies des ennemis vaincus. Ils
les baisoieul aussi en signe de res-
pect. Des chefs de pirates passant
par une ville où s’éloit retiré Sci-
pion l’Africain, voulurent le voir.
Arrivés à sa maison , ils saluèrent
avec respect les jambages de la
porte , comme ils auroientfait, dit
Valère-Maxime , à un autel sacré
ou à un temple auguste. Dans la
douleur , les anciens se frappoient
la tète contre les jambages des
portes sacrées. A Rome , les nou-
velles mariées frottoient avec de
la graisse et essuyoient avec d&
la laine les jambages de la porte
qui leur donnoit entrée chez leur
époux.

Jambes. Les artistes grecs cher-
çhokent à exprimer les idées de di-
gnité et de grandeur jusque dans,
l’attitude du repos qu’ils dounoient
aux figures placées debout. La
jambe Droite, portée ordinairement
en avant, paroi&soil se mouvoir , et
l’attitude entière en recëvoit de îa
grâce sans perdre de son à-pluipbi
11 est connu que , suivant cçüe con-
 
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