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POMPÉ I.

Encore un usage qui s’est conservé dans le pays
jusqu’à nos jours. Seulement, au lieu de serpents,
les Napolitains peignent des croix sur les murs
qu’ils veulent préserver. Ges serpents se retrouvent
partout; il y en a de magnifiques dans les rues dé-
blayées par les nouvelles fouilles. A chaque pas,
nous trouvons un nouveau rapport entre l’ancienne
et la nouvelle religion des Italiens. Ainsi1, ces
images de madones, ces niches ou ces petits repo-
soirs consacrés aux divinités catholiques existaient
déjà du temps des païens; des autels s’élevaient au-
trefois dans les rues pour les sacrifices aux dieux
lares, « qui protégeaient les carrefours, dit Ovide,
et qui veillaient dans les maisons. » Ces autels ser-
vaient de refuge aux persécutés, comme les croix
de nos légendes. M. Breton rappelle une comédie
J. Toutes les religions admettent des démons intermédiaires
flottant entre les hommes, et les dieux. Les Romains croyaient à
l’existence des esprits séparés des corps après la mort; ils les
appelaient lemures. Si les lemures s’installaient dans les maisons
et les habitaient pour les protéger, ils prenaient le nom de lares:
si, au contraire, ils ne trouvaient à se fixer nulle part, et qu’ils
fussent condamnés, pour les péchés de leur vie, à un vagabon-
dage éternel, ils prenaient le nom de larves. Mais, comme on
ne savait jamais au juste si le défunt était lare ou larve, on
comprenait tous ces esprits sous le nom de mânes, qui, dans le
vieux latin, voulait dire bons. Les lares étendaient leur protec-
tion des maisons aux rues, aux carrefours, aux campagnes, aux
pays entiers : lares violes, compitales, rurales, patrii, etc. Tel
était en deux mots le spiritisme antique. On confond souvent les
lares avec les pénates, et l’on a tort; ces derniers étaient des
divinités tutélaires, les autres de simples revenants,
 
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