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128

POMPÉI.

J’ai tâché de décrire le souper d’un riche Pom-
péien et de montrer sa maison reconstruite et re-
peuplée. En la resserrant et en la simplifiant le
plus possible par la suppression du péristyle, des
colonnes et des peintures, du tablinum, de l’exèdre
et de toutes les pièces consacrées au plaisir ou à la
vanité, vous aurez la maison d’un pauvre. En la dé-
veloppant, au contraire, et en l’enrichissant outre-
mesure, vous pourrez bâtir dans votre imagination
un de ces riches palais de Rome dont le luxe exor-
bitant s’accrut de jour en jour sous les empereurs.
Lucius Crassus, qui le premier avait introduit chez
lui des colonnes en marbre étranger, n’en érigea
que six, hautes de douze pieds. Plus tard, Marcus
Scaurus entoura son atrium d’une colonnade en
marbre noir s’élevant à trente-huit pieds au-dessus
du sol. Mamurra ne s’en tint pas là; ce chevalier
romain revêtit de marbre sa maison tout entière.
Celle de Lépidus était la plus belle de Rome, soixante-
dix-huit ans avant Jésus-Christ. Trente-cinq ans
après, elle n’était que la centième. Malgré quelques
essais de réaction tentés par Auguste, cette magni-
ficence devint insensée; un affranchi, sous Claude,
décora son triclinium de trente-deux colonnes
d’onyx. Je ne dis rien des esclaves qui se comptaient
par milliers dans les anciens palais, et par cen-
taines rien qu’à la cuisine et au triclinium. « O
dieux bons, que d’hommes employés pour un seul
 
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