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POMPÉI.
vainqueur, l’a saisi par la ceinture et lui a mis un
pied sur la jambe, mais le trident ne suffisant pas
pour l’achever, survient un second sécutor, Hippo-
lytus qui, lui aussi, remporta déjà cinq victoires.
Hippolytus appuie une main sur le casque du vaincu
qui lui embrasse en vain les genoux, de l’autre main
il lui coupe la gorge.
La mort, toujours la mort! Dans les peintures,
dans les bas-reliefs que je décris, dans les scènes
qu’ils reproduisent, dans l’arène où ces combats
durent se livrer, je ne vois que des malheureux qu’on
assassine. L’un, tenant son bouclier derrière lui, ne
songe qu’à tomber avec grâce ; l’autre, agenouillé,
serre d’une main sa blessure et tend l’autre au
peuple; ceux-ci paraissent suppliants, d’autres
stoïques, mais tous vont rouler dans l’arène, con-
damnés par l’inexorable caprice d’un peuple affamé
de sang. « La vierge modeste, dit Juvénal, retour-
nant son pouce, ordonne qu’on ouvre la poitrine à
cet homme couché dans la poussière. « Et tous, le
Samnite, pesamment armé, le Gaulois, le Thrace, le
sécutor, le dimachère, armé de deux épées, le mir-
millon coiffé d’un casque surmonté d’un poisson,
(celui que le réliaire poursuivait avec son filet, en lui
chantant cette ritournelle : « Ce n’est pas à toi que
j’en veux, mais à ton poisson, pourquoi me fuis-tu?) »
— tous devaient tomber tôt ou tard, fût-ce après la
centième victoire, dans cette arène où un employé
POMPÉI.
vainqueur, l’a saisi par la ceinture et lui a mis un
pied sur la jambe, mais le trident ne suffisant pas
pour l’achever, survient un second sécutor, Hippo-
lytus qui, lui aussi, remporta déjà cinq victoires.
Hippolytus appuie une main sur le casque du vaincu
qui lui embrasse en vain les genoux, de l’autre main
il lui coupe la gorge.
La mort, toujours la mort! Dans les peintures,
dans les bas-reliefs que je décris, dans les scènes
qu’ils reproduisent, dans l’arène où ces combats
durent se livrer, je ne vois que des malheureux qu’on
assassine. L’un, tenant son bouclier derrière lui, ne
songe qu’à tomber avec grâce ; l’autre, agenouillé,
serre d’une main sa blessure et tend l’autre au
peuple; ceux-ci paraissent suppliants, d’autres
stoïques, mais tous vont rouler dans l’arène, con-
damnés par l’inexorable caprice d’un peuple affamé
de sang. « La vierge modeste, dit Juvénal, retour-
nant son pouce, ordonne qu’on ouvre la poitrine à
cet homme couché dans la poussière. « Et tous, le
Samnite, pesamment armé, le Gaulois, le Thrace, le
sécutor, le dimachère, armé de deux épées, le mir-
millon coiffé d’un casque surmonté d’un poisson,
(celui que le réliaire poursuivait avec son filet, en lui
chantant cette ritournelle : « Ce n’est pas à toi que
j’en veux, mais à ton poisson, pourquoi me fuis-tu?) »
— tous devaient tomber tôt ou tard, fût-ce après la
centième victoire, dans cette arène où un employé