Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
30 L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889

moindre grain imparfaitement séché ne manquerait point de se corrompre et de donner à
un lot, quelquefois à la récolte entière, ce goût saumâtre que tout le monde connaît.
Cependant, le caféier est d'un bon rapport ; d'ailleurs, son produit est d'écoulement facile.
Aussi peut-on le classer parmi les cultures les plus importantes et les plus productives de
l'Amérique.

Le Brésil, qui cultive beaucoup de caféiers, avait une très belle exposition de ces grains
dont une dégustation permettait également d'apprécier la saveur.

Le maté, ou plus exactement yerba maté, figurait avantageusement aussi à l'exposition
brésilienne. Nous aurons occasion de reparler plus en détails de ce produit, en décrivant
la section du Paraguay.

La culture du blé est maintenant très répandue au Brésil, bien que pendant longtemps
on l'ait, pour ainsi dire, totalement négligée. La province de Rio-Grande du Sud avait
envoyé à l'Exposition de merveilleux épis. Il est à remarquer que par suite de la faveur
nouvelle et très marquée dont jouit cette culture aujourd'hui, le manioc qui formait aupa-
ravant la base de l'alimentation des classes pauvres, ne servira bientôt plus qu'à la fabri-
cation du tapioca.

Les diverses variétés de maïs, rouge, jaune, blanc présentaient aussi de superbes
échantillons. '

L'exposition brésilienne avait également une exposition vinicole de quelque importance,
surtout celle de Sao-Paulo et celle de Rio-Grande. Plus spécialement riche était la section
pharmaceutique avec les nombreux spécimens de la flore médicinale; parmi les plantes les
plus utiles on distinguait, en dehors des quinquinas, la salsepareille, l'ipécacuanha, le jabo-
randi ou pilocarpe dont on extrait la pylocarpine, le cubèbe, le copahier, qui donne le
baume de copahu, la stnjchnos castelmena et la strychnos toxifera dont les Indiens retiraient
le curare, la noix vomique et des quantités de solanacées et de loganiacées employées en
médecine. '

Les expositions séricicoles étaient peu nombreuses. Citons cependant, comme assez
remarquables, celles de la Bolivie, du Salvador (soies du Bombyx salvatorensis), du Vene-
zuela, de l'Argentine et de l'Uruguay; dans ce dernier pays, comme au Brésil, on commence
seulement à faire l'éducation des vers.

Au Brésil, au Guatemala, au Honduras, à l'Equateur, au Salvador et au Paraguay, le
vanillier (plante grimpante de la famille des Orchidées) donne,un bon rendement; son
exposition montrait des gousses de plus de 20 centimètres de longueur sur 2 centimètres
de largeur, toutes recouvertes de blancs et odorants cristaux en aiguilles d'acide benzoïque.
A l'exposition mexicaine également, un élégant coffret de cristal, bondé de belles gousses,
répandait, malgré son hermétique fermeture, une odeur délicieuse.

Dans tous les pavillons américains, on trouvait le tabac sous toutes ses formes : cigares,
cigarettes, tabac à fumer, à priser et à chiquer. L'Amérique est la vraie patrie du tabac;
donc, il est inutile d'insister sur la qualité des produits du Mexique, du Brésil (Bahia), où le
gouvernement français fait d'importants achats pour ses manufactures : cigares du Vene-
zuela, dont les tabacs émigrent en masse à la Havane, où ils sont baptisés et reçoivent des
noms fameux; de l'Argentine, du Paraguay, du Guatemala, de la Bolivie, de l'Equateur, de
la République Dominicaine, du Salvador et du Honduras, qui cultivent en grand le tabac;
du Mexique, qui avait ouvert un débit à l'une des portes de son palais.
 
Annotationen