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Montfaucon, Bernard de
L' Antiquité Expliquée Et Représentée En Figures (Band 1,1): Les dieux des Grecs & des Romain: Les Dieux du premier, du second & du troisiéme rang, selon l'ordre du tems — A Paris: Chez Florentin Delaulne, Hilaire Foucault, Michel Clousier, Jean-Geoffroy Nyon, Etienne Ganeau, Nicolas Gosselin, Et Pierre-François Giffart, 1719

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https://doi.org/10.11588/diglit.67660#0104
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x ci j DISCOURS PRELIMINAIRE,
de crimes, ellen’auroit pas eu plus d’autorité pour la détourner du culte des
faux dieux.
La plus commune opinion est donc que l’idolâtrie ne s’est introduite dans
le monde qu’après le deluge. 11 y en a qui croient que Nemrod fut le premier
auquel on rendit les honneurs delà divinité que ce Nemrod est le même
que Bel, regardé comme dieu dans la plupart des payis de 1 Orient. Ce qui
est certain , est que Bel ou Baal ? car c’est la même chose, fut adoré chez
plusieurs nations Orientales, & particulièrement chez les Babyloniens & les
Assyriens. Les premières idoles dont nous ayions une connoissance certaine
sont celles qu’adoroit Tharé, & qui passerent dans la famille de Laban. Savoir
comment l’idolâtrie le répandit dans le monde , & quand toutes les especes
s’établirent dans l’univers, c’est ce qui est absolument impossible. Nous pou-
Vons dire que les hommes adorèrent des statues d’autres hommes qui avoient
la même forme qu’eux • que ce culte impie passa jusqu’aux plantes, aux sseu-
ves , aux montagnes, & dans certains payis jusqu’aux bêtes de toute espece,
aux oiseaux & aux poissbns ; mais nous ne savons pas par quelle gradation
l’impiété fit tous ces progrès dans le monde.
On s’étonne que l’aveuglement des hommes les ait pu porter a de tels
excès : mais si l’on vient à considerer la foiblesse humaine , & à faire atten-
tion sur les superstitions où tombent encore aujourd’hui des gens gressiers
& peu éclairez je ne voi pas qu’il y ait lieu d’être surpris que des hommes,
qui dépourvus de tout secours pour se tirer des tenebres où le genre hu-
main étoit plongé, n’avoient d’autre guide que leur imagination, tombas-
sent d’erreur en erreur. Aujourd’hui que le monde est éclairé des lumières
de l’Evangilenous ne lailsons pas de voir des gens simples , qui malgré
la voix des pasteurs , s’égarent dans des superstitions grossieres • faut il donc
s’étonner que dans ces anciens tems où personne ne prêchoit la véritable
religion , & où l’exemple journalier attiroit les hommes à des cultes abomi-
nables , l’idolâtrie fit tant de progrès ? Rien n’étoit alors plus facile que d’in-
venter quelque nouvelle divinité. L’homme est naturellement porté à cher-
cher la protection de Dieu , tel qu il le connoit, ou qu’il croit le connoitre,
&à se recommander dans ses dilgraces atout ce qu’il s’imagine avoir une
vertu divine : qu’un Egyptien malade, après avoir demandé inutilement la

tisque sceleribüs avertere : vix ac ne vix quidem
illos a vanorum numinum cultu avertisTet.
Ea igitur vulgatior opinio est, idololatriam post
diluvium in orbem invedam fuisse : sunt qui purent
primum Nemrodum divinis post mortem honoribus
cultum fuisie j eumque esse quem Beli nomine co-
lebant Orientales pene omnes. Quam circa rem illud
unum certe dicere possumus Belum aut Baalem in
Oriente pro deo habitum fuiste , maximeque a Ba-
byloniis & ab A ssyiiis. Prima» numinum simulacra,
quæ novimus, Tharæi erant Abrahæ patris, qui in
Labani familiam devenerunt. Quo pado autem ido-
lorum cultus primum in orbem invectus sit, & quan-
do semel induda superstitio in diversas religiones
proruperit ; id cognosci nullo modo potest. Illud
certe probe novimus : homines scilicet aliorum ejus-
dem naturæ hominum simulacra ut deos coluisie,
hinc ad plantas , ad siuvios , ad montes colendos pro-
gressam esie superstitionem ; in quibusdam etiam re-
gionibus , brutas animantes , aVes , pisces , & alia
in deorum numerum induda fuisie j sed quibus
gradibus hæc tanta impletas propagata fuerit > id
.prorsus ignoramur

Mirantur quidam adeo cæcos, adeo ineptos fuisie
illius ævi homines j ut talià sibi numina confinge-
rent j verum si quis humanam fragilitatem perpen-
dat ; si quis attendat in quam absurdas superstitio-
nes decidant hodieque homines rudes & agrestes ;
non video quid sit cur miretur viros in tenebris circa
religionem derstersos , quales tunc erant mortales
pene omnes , qui unam imaginationem ducem in re-
bus divinis habuere , in tantas circa religionem inep-
tias delapsos esie ? Cum enim hoc tempore , quo
orbis Evangelica luce perfusus est homines videa-
mus rudes , obnirentibus licet religionis dodoribus,
in absurdas superstitiones declinare j quid mirum si
illo aevo, quando nullus aderat veræ religionis præco,
quando exemplis quotidianis homines- ad deterrima
sacra alliciebantur , profanorum numinum religio
usque adeo propagaretur ? Nihil tunc facilius, quam
novos inducere deos : mortales quippe ipsa docente
natura , ad deum confugiunt, qualem agnoseunt,
vel agnoseere se putant : iliaque placare numina Au-
dent , quæ virtute quadam prædita sibi consingunt.
Si quis exempli causa Ægyptius æger , frustra ren-
tato gentilium deorum subsidio, una duce imagina-
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