1 E S O L E I L iï7
CHAPITRE VL
J, On difpute fi le Soleil eftle meme qu Apollon : origine du Soleil. 1I. En quelles
maniérés onpeignoit le Soleil. II I. Médaillé de chio , ou le Soleil e(l repré'['enté,
asvec l'hifioire de Drimaque. IV. les chevaux du Soleil. K Image du Soleil dans
les médaillés d’Elagabale. VI. Autres images du Soleil. VII. La fable de
Ilhaeton. VIII. Les[œurs de Phaeton changées en peupliers > ou en Larices.
I, K T O u s mettons le Soleil après Apollon & les Muses j pareeque plusieurs
des anciens ont pris indifféremment Apollon pour le Soleil 5 & le So-
leil pour Apollon. Mais ce n’étoit pas la plus commune opinion : Homere &
les autres poëtes les reconnoissent comme deux divinitez differentes. Nous
avons dit ci-devant dans l’adultere de Mars & de Venus, qu Apollon assista au
Ipedacle, comme ignorant le fait& que le Soleil instruic de toute l’intrigue,
en donna avis au mari. Homere les a toujours distinguez ; mais Libanius
qui pourtant lisoit Homere , prend Apollon comme le donneur d’avis, &
blâme Vulcain de n’avoir pas reconnu ce service. Ammien Marcellin 1.19. dit
aussi qu’Apollon étoit estimé le même que le Soleil. Plutarque avoir ditlong-
tems avant lui, que prelque tous les Grecs croioient qu Apollon étoit le.mê-
me que le Soleil. Cependant non-seulement les poëtes, mais le commun des
Grecs & des Romains, regardoient le Soleil & Apollon comme deux divi-
nitez : chacun avoir ses temples & ses sacrifices à part. Apollon étoit fils de
Jupiter, & le Soleil fils d’Hyperion j quoique d’autres disent que le Soleil &
Hyperion étoient le même. Lucien qui distingue ailleurs Apollon du Soleil,
dit que le Soleil étoit un des Titans. Les marbres, les médaillés 6c tous les an-
ciens monumens les distinguent ordinairement ; ce qui n’empêche pas que les
Philosophes & les Physiciens, qui recherchent la nature des choses, n’aient
pris Apollon pour le soleil, comme Jupiter pour l’air, Neptune pour la mer,
Cerès pour les fruits de la terre, & Diane pour la lune. Pi-
11. On peint ordinairement le Soleil en jeune homme qui a la tête raion- LXIII;
nante. Tel1 est le premier que nous donnons tiré du cabinet de M.Foucault : il 1
est presque nû, son manteau retroussé sur le bras gauche ne le couvrant presque
CAPUT vi.
I. Sol an idem qui Apollo • ejus origo. II. Sol
quibus modis depingatur. III. Nummus So-
lis ex infula Chio , cum hiftoria Primaci.
1V, Equi Solis. V. Imago Solis in nummis
Elagabali. VI. Alia Solis imagines. VII.
Phaethontis fabula. VIII. Phaethontis fora-
res in populos vel in larices converfe.
I- QOlem poli: Apollinem Musasque locamus,
Oquia veterum plurimi Apollinem pro sole , so-
lemque pro Apolline indiseriminatim habuerunt. Ho-
merus aliique poetæ duo numina censebant Apollinem
& Solem. Jam diximus in adulterio Martis &: Vene-
ris Apollinem ad spebtaculum accessisie ceu rei antea
ignarum -, Solem vero non inseium rem aperuisse Vul-
cano conjugi : Homerus certe nunquam alium pro alio
habuit : attamen Libanius qui Homerum legebat,
Apollinem pro rei nuncio habet , Vulcanumque in-
grati ànimi accusat, qui, cum liceret, gratiam non
rependerit. Idipsum & Ammianus Marcellinus lib;
10. diuque ante illos Plutarchus dixerat omnes ferme
Græcos Apollinem Solem csie censere. Attamen non-
modo poetæ, sed etiam vulgus Græcorum Romano-
rumque Solem & Apollinem ceu duo numina cole-*
bant ; quisque templa sacrificiaque separatim habebat,
Apollo filius erat Jovis, Sol vero Hyperionis ; quam-
quam alii putaverint Solem ipsum elle Hyperionem.
Lucianus qui aliis etiam in locis Apollinem a Sole
distinxit, Solem alicubi dicit esfe ex Titanum nume-
ro. Marmora, nummi, cæteraque monumenta hæc ut;
plurimum numina distinguunt > at philosophi physi-
ci que qui rerum naturam serutabantur , Apollinem
pro sole habuerunt, ut Jovem pro aere, Neptunum
pro mari, Cererem pro frugibus tërræ, Dianam pre
luna, &c.
I I. Vulgo depingitur Sol * ut juvenis , capite ra-
dios emittente. Talis in primo schemate Sol comparet,’
quod sehema ex Museo illustrissimi D. Foucault pro-
diit, pallium gestat, quo nuditas ejus nullo fere mod$
CHAPITRE VL
J, On difpute fi le Soleil eftle meme qu Apollon : origine du Soleil. 1I. En quelles
maniérés onpeignoit le Soleil. II I. Médaillé de chio , ou le Soleil e(l repré'['enté,
asvec l'hifioire de Drimaque. IV. les chevaux du Soleil. K Image du Soleil dans
les médaillés d’Elagabale. VI. Autres images du Soleil. VII. La fable de
Ilhaeton. VIII. Les[œurs de Phaeton changées en peupliers > ou en Larices.
I, K T O u s mettons le Soleil après Apollon & les Muses j pareeque plusieurs
des anciens ont pris indifféremment Apollon pour le Soleil 5 & le So-
leil pour Apollon. Mais ce n’étoit pas la plus commune opinion : Homere &
les autres poëtes les reconnoissent comme deux divinitez differentes. Nous
avons dit ci-devant dans l’adultere de Mars & de Venus, qu Apollon assista au
Ipedacle, comme ignorant le fait& que le Soleil instruic de toute l’intrigue,
en donna avis au mari. Homere les a toujours distinguez ; mais Libanius
qui pourtant lisoit Homere , prend Apollon comme le donneur d’avis, &
blâme Vulcain de n’avoir pas reconnu ce service. Ammien Marcellin 1.19. dit
aussi qu’Apollon étoit estimé le même que le Soleil. Plutarque avoir ditlong-
tems avant lui, que prelque tous les Grecs croioient qu Apollon étoit le.mê-
me que le Soleil. Cependant non-seulement les poëtes, mais le commun des
Grecs & des Romains, regardoient le Soleil & Apollon comme deux divi-
nitez : chacun avoir ses temples & ses sacrifices à part. Apollon étoit fils de
Jupiter, & le Soleil fils d’Hyperion j quoique d’autres disent que le Soleil &
Hyperion étoient le même. Lucien qui distingue ailleurs Apollon du Soleil,
dit que le Soleil étoit un des Titans. Les marbres, les médaillés 6c tous les an-
ciens monumens les distinguent ordinairement ; ce qui n’empêche pas que les
Philosophes & les Physiciens, qui recherchent la nature des choses, n’aient
pris Apollon pour le soleil, comme Jupiter pour l’air, Neptune pour la mer,
Cerès pour les fruits de la terre, & Diane pour la lune. Pi-
11. On peint ordinairement le Soleil en jeune homme qui a la tête raion- LXIII;
nante. Tel1 est le premier que nous donnons tiré du cabinet de M.Foucault : il 1
est presque nû, son manteau retroussé sur le bras gauche ne le couvrant presque
CAPUT vi.
I. Sol an idem qui Apollo • ejus origo. II. Sol
quibus modis depingatur. III. Nummus So-
lis ex infula Chio , cum hiftoria Primaci.
1V, Equi Solis. V. Imago Solis in nummis
Elagabali. VI. Alia Solis imagines. VII.
Phaethontis fabula. VIII. Phaethontis fora-
res in populos vel in larices converfe.
I- QOlem poli: Apollinem Musasque locamus,
Oquia veterum plurimi Apollinem pro sole , so-
lemque pro Apolline indiseriminatim habuerunt. Ho-
merus aliique poetæ duo numina censebant Apollinem
& Solem. Jam diximus in adulterio Martis &: Vene-
ris Apollinem ad spebtaculum accessisie ceu rei antea
ignarum -, Solem vero non inseium rem aperuisse Vul-
cano conjugi : Homerus certe nunquam alium pro alio
habuit : attamen Libanius qui Homerum legebat,
Apollinem pro rei nuncio habet , Vulcanumque in-
grati ànimi accusat, qui, cum liceret, gratiam non
rependerit. Idipsum & Ammianus Marcellinus lib;
10. diuque ante illos Plutarchus dixerat omnes ferme
Græcos Apollinem Solem csie censere. Attamen non-
modo poetæ, sed etiam vulgus Græcorum Romano-
rumque Solem & Apollinem ceu duo numina cole-*
bant ; quisque templa sacrificiaque separatim habebat,
Apollo filius erat Jovis, Sol vero Hyperionis ; quam-
quam alii putaverint Solem ipsum elle Hyperionem.
Lucianus qui aliis etiam in locis Apollinem a Sole
distinxit, Solem alicubi dicit esfe ex Titanum nume-
ro. Marmora, nummi, cæteraque monumenta hæc ut;
plurimum numina distinguunt > at philosophi physi-
ci que qui rerum naturam serutabantur , Apollinem
pro sole habuerunt, ut Jovem pro aere, Neptunum
pro mari, Cererem pro frugibus tërræ, Dianam pre
luna, &c.
I I. Vulgo depingitur Sol * ut juvenis , capite ra-
dios emittente. Talis in primo schemate Sol comparet,’
quod sehema ex Museo illustrissimi D. Foucault pro-
diit, pallium gestat, quo nuditas ejus nullo fere mod$