i7o L’ANTIQUITE1 EXPLIQUEE, &c. Liv.III.
y main, & une épée de l’autre. Une ï autre avec les symboles précedens, tient
de même l’épée, tandis que Cupidon soûcient le casque. La figure qui vient
après est plus singuliere.6 Venus tient une épée delà gauche, le petit Cupi-
don porte le casque sur la tête, & entre Venus & Cupidon paroit une cuirasse,
III. Venus alloit quelquefois couronnée de myrte, plante qui lui étoit con-
sacrée. Cette couronne s’appelloit Naucratite,pour la raison que Polycharme
apporte dans Athenée. En la vingt-troisiéme Olympiade, Herostrate mar-
chand Naucratien , qui voiageoit souvent sur mer , aborda une fois à Pa-
phos ville de Cypre, & y acheta une petite statue deVenus, haute d’une
ïpithame, mesure qui fait environ neuf pouces, pour l’apporter à Naucra-
te. Etant arrivé auprès de l’Egypte, il s’éleva une si grande tempête qu’il ne
savoit où il étoit ; tous ceux du navire eurent recours à la statue deVenus,
pour la prier de les garantir du péril où ils se trouvoient. Ladéesse, quipro-
tegeoit les Naucratiens, fit naître tout autour du navire des myrtes verds,
qui répandirent une odeur agréable. Les voiageurs qui deseïperoient de leur
vie, & que des vomisiemens continuels avoient réduits à l’extrémité, com-
mencèrent à jouir de la lumière du soleil : ils virent leur terroir, & arrivèrent
à Naucrate. Herostrate sorti du navire, consiera au temple de Venus la peti-
te statue & les myrtes verds ; & après avoir lacnfié, il fit un festin à ses parens
6e à ses amis, & donna à chacun une couronne de myrte , qui depuis ce tems-
là fut appellée Naucratite. Pausanias raconte que Venus avoit à Temnos une
statue de myrte vivant & verdoiant, que Pelops lui avoit faite pour pouvoir
épouser Hippodamie.
Venons aux histoires de Venus. Son adultéré avec Mars a été décrit dans le
chapitre de Vulcain, le principal & le plub imeresie des aefteurs de la fable. Les
Gentils honteux des vices & des desordres de leurs divinitez, ont quelquefois
changé en allégories & en moralicez ces aélions indignes, je ne dis pas des
dieux j mais des plus vils d’entre les hommes. C’est dans cet esprit apparem-
ment qu’on a gravé une pierre,où Mars & Venus qui usent de quelque familia-
rité , ont entre-eux un Cupidon, une étoile & un papillon. L’étoile le met asfez
souvent avec Venus celeste ; & le papillon symbole de l’ame, est ordinairement
mis pour marquer quelque moralité.Cela nous fait entrevoir quelque mystere,
& semble écarter de nôtre imagination les idées sales qu’excitent les caresses
stamque altera , gladium altera tenet manu. Præter
memorata viétoriæ symbola , quæ scquitur 5 ensem
etiam manu tenendum Cupido cassidem gestat. Quod
his additur sehema si, singularius est -, sinistra Venus
gladium tenet, Cupido galeam capite sustinet, inter-
que ambos lorica visitur.
III. Venus aliquando myrteam coronam gestat,
quæ planta ipsi consecrata erat. Hæc planta Naucra-
tites vocabatur hac de caufa a Polycharmo apud
Athenæum 1.15. p.675. sic memorata ’.Vigesima tertia
Olympiade Herostratus Naucratites mercaturæ gra-
tia multas regiones adire solitus , aliquando ad Cypri
Paphon navem cum applicuistet, Veneris imaguncu-
lam vetustam , magnitudine spithames emit Naucra-
tim asportandam. Cum autem propiusÆgyptum cur-
ium teneret, ingruente subira tempestate , cum ubi
locorum essent neseirent, ad Veneris simulacrum
omnes confugiebant, precantes ut ejus ope servaren-
tur. Tum dea Naucratitis alioquin propitia , repente
myrto viridi complevit quidquid in ambitu fuit,
odoremque jucundissimum per totam navem sparsit :
ve&oribus jam de salute desperantibus ob astiduam
nauseam qua post crebros vomitus deficiebant, exor-
tus sol illuxit, adeo ut conspe&is finibus suis Naucra-
tim incolumes pervenerint. Herostratus tum e navi
prosilions , in Veneris æde statuam viridesque myrtos
consecravit ; cognatos amicosque ad epulum vocavit,
& singulis coronam myrteam dedit, quæ exinde Nau-
cratites vocata est. Pausanias refert in Eliacis lib. 5.
p. 311. Temno fuilse Veneris simulacrum ex myrto
virente , quod fecilse dicebatur Pelops ut Hippoda-
mia potiretur.
Jam ad historias Venerem speiftantes properemus.
De ejus cum Marte adulterio supraacftum est in Vul-
cano , qui præcipuas fabulæ partes gessit. Veteres illi
profani de vitiis sceleribusque deorum suorum pude-
facti , turpisiima quæque gesta eorum in allegorias
sensusque morales commutaverunt, quod ea facinora
non diis modo, sed etiam hominum vilissimis indigna
viderentur. Hac scilicet mente sculptor gemmæ Mar-
tem Veneremque simul sibi mutuo , intermedio Cu-
pidine, adblandientes exhibuit : verum inter ambos
stellam posuit atque papilionem : stella Venerem cæ-
lestem comitari lolet j papilio autem animæ symbolum
ad sensum moralem exprimendum pingi solet. Hæc
ceu mysterium quodpiam subindicanc, Veneriqus
y main, & une épée de l’autre. Une ï autre avec les symboles précedens, tient
de même l’épée, tandis que Cupidon soûcient le casque. La figure qui vient
après est plus singuliere.6 Venus tient une épée delà gauche, le petit Cupi-
don porte le casque sur la tête, & entre Venus & Cupidon paroit une cuirasse,
III. Venus alloit quelquefois couronnée de myrte, plante qui lui étoit con-
sacrée. Cette couronne s’appelloit Naucratite,pour la raison que Polycharme
apporte dans Athenée. En la vingt-troisiéme Olympiade, Herostrate mar-
chand Naucratien , qui voiageoit souvent sur mer , aborda une fois à Pa-
phos ville de Cypre, & y acheta une petite statue deVenus, haute d’une
ïpithame, mesure qui fait environ neuf pouces, pour l’apporter à Naucra-
te. Etant arrivé auprès de l’Egypte, il s’éleva une si grande tempête qu’il ne
savoit où il étoit ; tous ceux du navire eurent recours à la statue deVenus,
pour la prier de les garantir du péril où ils se trouvoient. Ladéesse, quipro-
tegeoit les Naucratiens, fit naître tout autour du navire des myrtes verds,
qui répandirent une odeur agréable. Les voiageurs qui deseïperoient de leur
vie, & que des vomisiemens continuels avoient réduits à l’extrémité, com-
mencèrent à jouir de la lumière du soleil : ils virent leur terroir, & arrivèrent
à Naucrate. Herostrate sorti du navire, consiera au temple de Venus la peti-
te statue & les myrtes verds ; & après avoir lacnfié, il fit un festin à ses parens
6e à ses amis, & donna à chacun une couronne de myrte , qui depuis ce tems-
là fut appellée Naucratite. Pausanias raconte que Venus avoit à Temnos une
statue de myrte vivant & verdoiant, que Pelops lui avoit faite pour pouvoir
épouser Hippodamie.
Venons aux histoires de Venus. Son adultéré avec Mars a été décrit dans le
chapitre de Vulcain, le principal & le plub imeresie des aefteurs de la fable. Les
Gentils honteux des vices & des desordres de leurs divinitez, ont quelquefois
changé en allégories & en moralicez ces aélions indignes, je ne dis pas des
dieux j mais des plus vils d’entre les hommes. C’est dans cet esprit apparem-
ment qu’on a gravé une pierre,où Mars & Venus qui usent de quelque familia-
rité , ont entre-eux un Cupidon, une étoile & un papillon. L’étoile le met asfez
souvent avec Venus celeste ; & le papillon symbole de l’ame, est ordinairement
mis pour marquer quelque moralité.Cela nous fait entrevoir quelque mystere,
& semble écarter de nôtre imagination les idées sales qu’excitent les caresses
stamque altera , gladium altera tenet manu. Præter
memorata viétoriæ symbola , quæ scquitur 5 ensem
etiam manu tenendum Cupido cassidem gestat. Quod
his additur sehema si, singularius est -, sinistra Venus
gladium tenet, Cupido galeam capite sustinet, inter-
que ambos lorica visitur.
III. Venus aliquando myrteam coronam gestat,
quæ planta ipsi consecrata erat. Hæc planta Naucra-
tites vocabatur hac de caufa a Polycharmo apud
Athenæum 1.15. p.675. sic memorata ’.Vigesima tertia
Olympiade Herostratus Naucratites mercaturæ gra-
tia multas regiones adire solitus , aliquando ad Cypri
Paphon navem cum applicuistet, Veneris imaguncu-
lam vetustam , magnitudine spithames emit Naucra-
tim asportandam. Cum autem propiusÆgyptum cur-
ium teneret, ingruente subira tempestate , cum ubi
locorum essent neseirent, ad Veneris simulacrum
omnes confugiebant, precantes ut ejus ope servaren-
tur. Tum dea Naucratitis alioquin propitia , repente
myrto viridi complevit quidquid in ambitu fuit,
odoremque jucundissimum per totam navem sparsit :
ve&oribus jam de salute desperantibus ob astiduam
nauseam qua post crebros vomitus deficiebant, exor-
tus sol illuxit, adeo ut conspe&is finibus suis Naucra-
tim incolumes pervenerint. Herostratus tum e navi
prosilions , in Veneris æde statuam viridesque myrtos
consecravit ; cognatos amicosque ad epulum vocavit,
& singulis coronam myrteam dedit, quæ exinde Nau-
cratites vocata est. Pausanias refert in Eliacis lib. 5.
p. 311. Temno fuilse Veneris simulacrum ex myrto
virente , quod fecilse dicebatur Pelops ut Hippoda-
mia potiretur.
Jam ad historias Venerem speiftantes properemus.
De ejus cum Marte adulterio supraacftum est in Vul-
cano , qui præcipuas fabulæ partes gessit. Veteres illi
profani de vitiis sceleribusque deorum suorum pude-
facti , turpisiima quæque gesta eorum in allegorias
sensusque morales commutaverunt, quod ea facinora
non diis modo, sed etiam hominum vilissimis indigna
viderentur. Hac scilicet mente sculptor gemmæ Mar-
tem Veneremque simul sibi mutuo , intermedio Cu-
pidine, adblandientes exhibuit : verum inter ambos
stellam posuit atque papilionem : stella Venerem cæ-
lestem comitari lolet j papilio autem animæ symbolum
ad sensum moralem exprimendum pingi solet. Hæc
ceu mysterium quodpiam subindicanc, Veneriqus