i74. L'ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. I.
» excellence manière d'embaumer est telle. Ils ont un certain fer crochu avec
» lequel ils font sortir la cervelle par les narines, & infusenc ehsuite en sa place
■> un certain baume ; ils fendent le ventre avec une pierre d'Ethiopie fort airnie
» & font sortir les intëstins i ils les vuident, les lavent avec du vin de palme
» Ôc les parfument avec des aromates : après quoi ils les remplisïcnt de myrrhe
« pilée & de plusieurs autres aromates, jamais d'encens. Eniuite ils silent le
» cadavre dans du nitre , & le laislent ainst pendant soixante-dix jours ■ il ne
» leur est pas permis de pasTer ce terme ; après lequel ils lavent le corps, 1- en-
» velopenc avec des bandes de toile, & l'oignent avec de la gomme. Les parens
» reprennent ensuite ce-corps , & le mettent dans une caisse qui a la. figure du
» corps humain, &c le font tenir de bouc appuie contre la muraille.
» Pour ceux qui n'y veulent faire qu'une dépense médiocre, ils embaument
'= le corps sans le vuider, en lui rempluTant le ventre d'un baume composé de
» poudre de cèdre qu'ils font entrer par le fondement. Ils le mettent dans le
» nitre pendant soixante-dix jours ; après quoi ils font éeoùlër cette liqueur de
. » cèdre qui dissout les intëstins, de manière qu'ils sorcent avec la liqueur ; &
» le nitre ayant deÏÏèche les chairs, il ne relie plus que lapeau.&Ies os. La troi-
» siérne manière d'embaumer est pour les pauvres ; ils lavent les intëstins par
>■■ le fondement, & font deisccher le corps dans le nitre pendant soixante-dix
» jours.
»111. Si quelqu'un , soit e'tranger soit Egyptien , se noie dans le Nil, ou est
» tue par un crocodile , la ville à laquelle le corps notant sur l'eau s'arrête 3 est
» obligée de l'cnsevelir honorablement, & de le mettre dans des bières sacre'es.
» Il n'est permis à aucun d'entre le peuple , ni même à ses parens, de faire les
» funérailles; les seuls prêtres doivent rcn(evelir3 comme un mort qui est quel-
» que chose de plus précieux que les cadavres ordinaires.
I V. Diodore ajoute quelque chose à ce qu'Hérodote dit des funérailles des
Egyptiens. » Quand quelqu'un est mort, dit il, ses parens -ôeses amis se bar-'
« bouillent le visage de boue, ils vont par la ville de côcc & d'autre pleurant le
» défunt ; ils s'abitiennent des bains, ne boivent point de vin , &ne mangent
» que des viandes groiïieres , ils ne portent point d'habits (omptueux. Ils ont
.« trois manières d'ensevelir le corps ; l'une magnifique, l'autre médiocre, $c
"latroisième (impie. La magnifique coûte un talent d'argent ; la médiocre
M hi in estihus suis relttTt diligtntijsimt condiunt cor- vum atqite 'mésiait tabtsà&a edi1c.1t, NUritm aut m
pus. Ame émnia incurva serra ctrebrum per nares edn- cames lalrcsacit , mortuiqùt tatmmt cutis & ojsa rt-
cunt, & dam educunt pharmacA insunduht : dchinc ncn~ sinquiintur. Ttrtia cou dit un ratio , quà âdomantur
tijsimo lapide t/£tbiopico ilia consçtndiait, atque illac eorum mortsti qui tenuiore fmit sortùna 3 hujustmdi
çmticm alvnm protrahunt> quant iilii repitrgarunt & efs : ablutionibus vanrem absiergum\ttrcsàciïiniqtu sait
vino ptilmco cliierunt, rursus odorivits conntps freinant : per siptuaginta dits.
tum alvitm complet/tes eonmsa myrrhtt para, & c.isia III. Si qtiis aiitem vêl ipsorum tsSgyptiorum vel
ty aliis, excepta thure , odoribus , itermtt cotisuimt. externorumdeprehtnfttssnerit rnortiius ssivp aicrocodi-
Vbi bac secere, faliunt vitro abditum septuàgima dies: io rapt us ,sue ab ipsa s mairie fnsfoatms , ta urbs ad
rtam diutius salire no» Hcet. Exuélis sepiiaginta die. quant corpus ejelïitm ftterit, ad ipfuin conàiendtm > ba-
bas cadavirstbi ahlnerttnt, sindojic byjfitiû tamm iircifïs ncssissimoque, sunert sspelie>it!wn hecessario teneur ; id-
lorh involvunt, çut/imi illhientes, quo tyEgyptii glati- que m sacrh loculh : quod cadaver ne comingerje stii-
vh kco pleruntqtte Httmtur. Eo deinde rteepto propin- dan fus est alteri aut proximor/tm aut âmteorum. Sed
qui ligiitam bominis essigicm faciunt, in qtut mox i»se- Utud sitcerdoift ipfî Ni!i, vchtti m.ijus qitiddam quant
runi mortiiitïn , inclnsitinquc ita , reponunt in tocnlp , & hnm.wum cada ve>-} manibm contrée unes scpeliunt.
rcBum siatuùm adparietem. IV. Diodorus Siculùs iis <ju« de jEgy.pcio-i
Clrca cas iiutem qui mediocri stanttt rem agerevalant, mm Funcre Hcrodoms dixerat , quxdâ.m .ïdjicit :
ita cpndittîram apparant :clystcrent imguento qitod ex Si quis apud ipfos merieth obierit , cognait & amici
eedro exprinthur comptent ; deinde ex hoc iilvum mor- ovines , conspersh liuo cnpitib.ts lamentantes, per itrbir»,
tut, ipsam neque feindentts heque extrahentes , sed per quoad çdâaversmeratum sit circuntsuiri. Intérim r. bd-
secejsiivi, prebenso vU poserions btatu , hsscrciunt : & »eis & vino omnique Imtihre etbo absiinent- : sed née
tôt ejuot dixi diebus sait cottdiunt • quorumdierum itllï- vtscs dégantes inhtunt. Sepidturtt triplex est coiiditia ,
mo cedrinnm ttngttemum, cjttod prias inge/serdm , ex al- siiwwofîssim.i, med-acris & vilissim*. !» prhmâm argenti
va cgenint : qnad tantam b.ibet v'm, ut.una [ecuvral- tàlentum in/itmifHr.j ihsecnndam viginti œim , in ni-
» excellence manière d'embaumer est telle. Ils ont un certain fer crochu avec
» lequel ils font sortir la cervelle par les narines, & infusenc ehsuite en sa place
■> un certain baume ; ils fendent le ventre avec une pierre d'Ethiopie fort airnie
» & font sortir les intëstins i ils les vuident, les lavent avec du vin de palme
» Ôc les parfument avec des aromates : après quoi ils les remplisïcnt de myrrhe
« pilée & de plusieurs autres aromates, jamais d'encens. Eniuite ils silent le
» cadavre dans du nitre , & le laislent ainst pendant soixante-dix jours ■ il ne
» leur est pas permis de pasTer ce terme ; après lequel ils lavent le corps, 1- en-
» velopenc avec des bandes de toile, & l'oignent avec de la gomme. Les parens
» reprennent ensuite ce-corps , & le mettent dans une caisse qui a la. figure du
» corps humain, &c le font tenir de bouc appuie contre la muraille.
» Pour ceux qui n'y veulent faire qu'une dépense médiocre, ils embaument
'= le corps sans le vuider, en lui rempluTant le ventre d'un baume composé de
» poudre de cèdre qu'ils font entrer par le fondement. Ils le mettent dans le
» nitre pendant soixante-dix jours ; après quoi ils font éeoùlër cette liqueur de
. » cèdre qui dissout les intëstins, de manière qu'ils sorcent avec la liqueur ; &
» le nitre ayant deÏÏèche les chairs, il ne relie plus que lapeau.&Ies os. La troi-
» siérne manière d'embaumer est pour les pauvres ; ils lavent les intëstins par
>■■ le fondement, & font deisccher le corps dans le nitre pendant soixante-dix
» jours.
»111. Si quelqu'un , soit e'tranger soit Egyptien , se noie dans le Nil, ou est
» tue par un crocodile , la ville à laquelle le corps notant sur l'eau s'arrête 3 est
» obligée de l'cnsevelir honorablement, & de le mettre dans des bières sacre'es.
» Il n'est permis à aucun d'entre le peuple , ni même à ses parens, de faire les
» funérailles; les seuls prêtres doivent rcn(evelir3 comme un mort qui est quel-
» que chose de plus précieux que les cadavres ordinaires.
I V. Diodore ajoute quelque chose à ce qu'Hérodote dit des funérailles des
Egyptiens. » Quand quelqu'un est mort, dit il, ses parens -ôeses amis se bar-'
« bouillent le visage de boue, ils vont par la ville de côcc & d'autre pleurant le
» défunt ; ils s'abitiennent des bains, ne boivent point de vin , &ne mangent
» que des viandes groiïieres , ils ne portent point d'habits (omptueux. Ils ont
.« trois manières d'ensevelir le corps ; l'une magnifique, l'autre médiocre, $c
"latroisième (impie. La magnifique coûte un talent d'argent ; la médiocre
M hi in estihus suis relttTt diligtntijsimt condiunt cor- vum atqite 'mésiait tabtsà&a edi1c.1t, NUritm aut m
pus. Ame émnia incurva serra ctrebrum per nares edn- cames lalrcsacit , mortuiqùt tatmmt cutis & ojsa rt-
cunt, & dam educunt pharmacA insunduht : dchinc ncn~ sinquiintur. Ttrtia cou dit un ratio , quà âdomantur
tijsimo lapide t/£tbiopico ilia consçtndiait, atque illac eorum mortsti qui tenuiore fmit sortùna 3 hujustmdi
çmticm alvnm protrahunt> quant iilii repitrgarunt & efs : ablutionibus vanrem absiergum\ttrcsàciïiniqtu sait
vino ptilmco cliierunt, rursus odorivits conntps freinant : per siptuaginta dits.
tum alvitm complet/tes eonmsa myrrhtt para, & c.isia III. Si qtiis aiitem vêl ipsorum tsSgyptiorum vel
ty aliis, excepta thure , odoribus , itermtt cotisuimt. externorumdeprehtnfttssnerit rnortiius ssivp aicrocodi-
Vbi bac secere, faliunt vitro abditum septuàgima dies: io rapt us ,sue ab ipsa s mairie fnsfoatms , ta urbs ad
rtam diutius salire no» Hcet. Exuélis sepiiaginta die. quant corpus ejelïitm ftterit, ad ipfuin conàiendtm > ba-
bas cadavirstbi ahlnerttnt, sindojic byjfitiû tamm iircifïs ncssissimoque, sunert sspelie>it!wn hecessario teneur ; id-
lorh involvunt, çut/imi illhientes, quo tyEgyptii glati- que m sacrh loculh : quod cadaver ne comingerje stii-
vh kco pleruntqtte Httmtur. Eo deinde rteepto propin- dan fus est alteri aut proximor/tm aut âmteorum. Sed
qui ligiitam bominis essigicm faciunt, in qtut mox i»se- Utud sitcerdoift ipfî Ni!i, vchtti m.ijus qitiddam quant
runi mortiiitïn , inclnsitinquc ita , reponunt in tocnlp , & hnm.wum cada ve>-} manibm contrée unes scpeliunt.
rcBum siatuùm adparietem. IV. Diodorus Siculùs iis <ju« de jEgy.pcio-i
Clrca cas iiutem qui mediocri stanttt rem agerevalant, mm Funcre Hcrodoms dixerat , quxdâ.m .ïdjicit :
ita cpndittîram apparant :clystcrent imguento qitod ex Si quis apud ipfos merieth obierit , cognait & amici
eedro exprinthur comptent ; deinde ex hoc iilvum mor- ovines , conspersh liuo cnpitib.ts lamentantes, per itrbir»,
tut, ipsam neque feindentts heque extrahentes , sed per quoad çdâaversmeratum sit circuntsuiri. Intérim r. bd-
secejsiivi, prebenso vU poserions btatu , hsscrciunt : & »eis & vino omnique Imtihre etbo absiinent- : sed née
tôt ejuot dixi diebus sait cottdiunt • quorumdierum itllï- vtscs dégantes inhtunt. Sepidturtt triplex est coiiditia ,
mo cedrinnm ttngttemum, cjttod prias inge/serdm , ex al- siiwwofîssim.i, med-acris & vilissim*. !» prhmâm argenti
va cgenint : qnad tantam b.ibet v'm, ut.una [ecuvral- tàlentum in/itmifHr.j ihsecnndam viginti œim , in ni-