PRESTRES DES GRECS.
Veriailles. Ce n est pas la première fois que deux statues, ou deux figures an-
tiques repreientent la même choie, & le ressemblent presque entièrement»
Le Cavalier Maffei habile Antiquaire, dit que l’opinion commune est que
c’est un Camille, & qu’on se fonde pour le dire tel, iur ce que l’inscription qui
est sur la base,le dit Camille · mais cette inscription est de main moderne. Le
Cavalier ne faisant pas grand compte de l’inscription, hazarde quelques con-
jectures : ce pourroit être , dit il, un de ces jeunes garçons qui étoient en ser-
vice chez les anciens Romains, qu Horace appelle Prœcinttireiïe jwvenes. A
quoi on répondra peut-être, quelle apparence qu’on ait ainsi érigé une sta-
tue à un jeune domestique. Mais les anciens faisoient si facilement ces sortes
de statues, bronzes, bas reliefs pour representer tout ce qui leur venoit dans
la pensée, tout ce qu’ils aimoient, tout ce qu’ils voioient volontiers, qu’il ne
faudroit pas s’étonner si quelque Sénateur, ou quelqu autre personne puis-
sance avoit fait ainsi representer en statue quelque jeune garçon qui étoit à
son service. Sans s’arrêter beaucoup à tout ceci, le même Cavalier dit que
{es cheveux liez , & disposez comme ceux d’une femme, & la forme de ses
jambes le porteroient adiré que c’est véritablement une femme, s’il n’avoic
peur de lutter contre le torrent qui veut à force que ce soit un jeune homme.
On pourroit peut-être dire la même chose de la statue de Veriailles : mais le
sein tel que le represente l’image > paroit être d’un homme.
IV. La Prêtreise qui vient apres a été donnée & expliquée par le même ρχ
Cavalier Maffei qui la prend pour une Prêtreise de Bacchus , ou pour une
Menade ; les Menades étoient des femmes consacrées à Bacchus, ou des Bac-
cantes, qui par un enthousiasme apparemment volontaire, devenoient fu-
rieuses. C’est une vieille des plus surannées , coëffée négligemment, ridée
jusqu’aux aiiselles, qu’elle montre d’un côté. Elle regarde le Ciel comme ex-
tasiée, assise sur une belle base ronde, ornée de pilastres. Elle tient un grand
vase couvert de pampres & de corymbes qui la font reconnoître pour Bac-
cante. Ce vaie jette des ssammes, ce qui revient à ce que dit Apulée, lors.
qu’il décrit la lampe que portoit le premier des Prêtres, qui marchoit dans
Romanus tamen vas illud magnum non habet, ut
Versalianus. Neque hoc tantum loco, duo sche-
mata antiqua eamdem ipsam rem eodem prorsus
modo repræsentant. Eques MassFeius,. qui antiqua-
riae rei peritiilimus erat, dicit eam vulgarem opinio-
nem fuiiEe hunc eiEe Camillum , idque ex sola in-
icriptionis ad basin positæ audoritate , quæ tamen
inscriptio antiqua non est, ideoque nullius ea in re
momenti. Idem vero ipse eques inscriptionem illam
nihili faciens conjeduras aliquas profert. Est for-
taise, inquit, ex numero servorum illorum juve-
num , apud veteres Romanos ministrantium , quos
vocat Horatius 1. 2. Sat. 6.
Pr&cin&i rette juvenes
Forte respondebitur , quis credat iic statuam ser-
vo aut vernæ politam ? At veteres tam facile hu-
jusmodi monumenta , statuas, ænea ligna , Ana-
glypha erigebant, ut quidquid primum in mentem
venerat, quidquid amabant, quidquid libenter ob
oculos ponebant , reprælentarent : ut mirandum
omnino non esset, st quis Senator ,sive alius quis-
piam opibus admodum valens, iic quempiam vel
lervum vel vernam juvenem repræsentari curalset.
Hisce tamen omnibus quasi levioribus relidis, lau-
datus eques , demum sic suam aperit sententiam :
coma, inquit, retro ligata , muliebrique forma dis*
polita, crurumque feminea species, eo me induce-
rent,ut mulierem else putarem, nili contra omnium
opinionem ludari viderer, qui virum juvenem hac
in statua vult conspici. Idem fortalEe de Versalienli
statua dici pollet. At linus, ut quidem hic repræsa-
tur , non muliebris, sed virilis eiEe videtur.
IV. Sacerdos illa mulier quæ sequitur ab eodem
equite Mafteio data explicataque fuit, qui Bacchi
SacerdotilEam seu Maenadem elle putat. Erant porro
Mænades mulieres Baccho sacræ , quæ ^ουπασμιω
ut videtur, fido , in furorem adæ videbantur. Est
autem annosissima vetula , negledo capitis ornatu,
rugis ad usque axillas labefadata , nam ex uno la-
tere usque ad axillas nuda visitur. Cælum respicit,
quasi mentis excelEu duda. Bail porro insidet ro-
tundae, parastatis circum ornatae. Vas magnum te-
net Pampinis, Corymbisque opertum , queis Bac-
chatis mulier eiEe deprehenditur. Vas porro illud
ssammas emittit , id quod apprime consonat iis
quæ Apuleius Metamorphos. 1. 11. p. 372. dicit de
lucerna loquens, quam gestabat is qui primus Sa-
cerdos erat in pompa Ilidis. Lucernam promican-
Veriailles. Ce n est pas la première fois que deux statues, ou deux figures an-
tiques repreientent la même choie, & le ressemblent presque entièrement»
Le Cavalier Maffei habile Antiquaire, dit que l’opinion commune est que
c’est un Camille, & qu’on se fonde pour le dire tel, iur ce que l’inscription qui
est sur la base,le dit Camille · mais cette inscription est de main moderne. Le
Cavalier ne faisant pas grand compte de l’inscription, hazarde quelques con-
jectures : ce pourroit être , dit il, un de ces jeunes garçons qui étoient en ser-
vice chez les anciens Romains, qu Horace appelle Prœcinttireiïe jwvenes. A
quoi on répondra peut-être, quelle apparence qu’on ait ainsi érigé une sta-
tue à un jeune domestique. Mais les anciens faisoient si facilement ces sortes
de statues, bronzes, bas reliefs pour representer tout ce qui leur venoit dans
la pensée, tout ce qu’ils aimoient, tout ce qu’ils voioient volontiers, qu’il ne
faudroit pas s’étonner si quelque Sénateur, ou quelqu autre personne puis-
sance avoit fait ainsi representer en statue quelque jeune garçon qui étoit à
son service. Sans s’arrêter beaucoup à tout ceci, le même Cavalier dit que
{es cheveux liez , & disposez comme ceux d’une femme, & la forme de ses
jambes le porteroient adiré que c’est véritablement une femme, s’il n’avoic
peur de lutter contre le torrent qui veut à force que ce soit un jeune homme.
On pourroit peut-être dire la même chose de la statue de Veriailles : mais le
sein tel que le represente l’image > paroit être d’un homme.
IV. La Prêtreise qui vient apres a été donnée & expliquée par le même ρχ
Cavalier Maffei qui la prend pour une Prêtreise de Bacchus , ou pour une
Menade ; les Menades étoient des femmes consacrées à Bacchus, ou des Bac-
cantes, qui par un enthousiasme apparemment volontaire, devenoient fu-
rieuses. C’est une vieille des plus surannées , coëffée négligemment, ridée
jusqu’aux aiiselles, qu’elle montre d’un côté. Elle regarde le Ciel comme ex-
tasiée, assise sur une belle base ronde, ornée de pilastres. Elle tient un grand
vase couvert de pampres & de corymbes qui la font reconnoître pour Bac-
cante. Ce vaie jette des ssammes, ce qui revient à ce que dit Apulée, lors.
qu’il décrit la lampe que portoit le premier des Prêtres, qui marchoit dans
Romanus tamen vas illud magnum non habet, ut
Versalianus. Neque hoc tantum loco, duo sche-
mata antiqua eamdem ipsam rem eodem prorsus
modo repræsentant. Eques MassFeius,. qui antiqua-
riae rei peritiilimus erat, dicit eam vulgarem opinio-
nem fuiiEe hunc eiEe Camillum , idque ex sola in-
icriptionis ad basin positæ audoritate , quæ tamen
inscriptio antiqua non est, ideoque nullius ea in re
momenti. Idem vero ipse eques inscriptionem illam
nihili faciens conjeduras aliquas profert. Est for-
taise, inquit, ex numero servorum illorum juve-
num , apud veteres Romanos ministrantium , quos
vocat Horatius 1. 2. Sat. 6.
Pr&cin&i rette juvenes
Forte respondebitur , quis credat iic statuam ser-
vo aut vernæ politam ? At veteres tam facile hu-
jusmodi monumenta , statuas, ænea ligna , Ana-
glypha erigebant, ut quidquid primum in mentem
venerat, quidquid amabant, quidquid libenter ob
oculos ponebant , reprælentarent : ut mirandum
omnino non esset, st quis Senator ,sive alius quis-
piam opibus admodum valens, iic quempiam vel
lervum vel vernam juvenem repræsentari curalset.
Hisce tamen omnibus quasi levioribus relidis, lau-
datus eques , demum sic suam aperit sententiam :
coma, inquit, retro ligata , muliebrique forma dis*
polita, crurumque feminea species, eo me induce-
rent,ut mulierem else putarem, nili contra omnium
opinionem ludari viderer, qui virum juvenem hac
in statua vult conspici. Idem fortalEe de Versalienli
statua dici pollet. At linus, ut quidem hic repræsa-
tur , non muliebris, sed virilis eiEe videtur.
IV. Sacerdos illa mulier quæ sequitur ab eodem
equite Mafteio data explicataque fuit, qui Bacchi
SacerdotilEam seu Maenadem elle putat. Erant porro
Mænades mulieres Baccho sacræ , quæ ^ουπασμιω
ut videtur, fido , in furorem adæ videbantur. Est
autem annosissima vetula , negledo capitis ornatu,
rugis ad usque axillas labefadata , nam ex uno la-
tere usque ad axillas nuda visitur. Cælum respicit,
quasi mentis excelEu duda. Bail porro insidet ro-
tundae, parastatis circum ornatae. Vas magnum te-
net Pampinis, Corymbisque opertum , queis Bac-
chatis mulier eiEe deprehenditur. Vas porro illud
ssammas emittit , id quod apprime consonat iis
quæ Apuleius Metamorphos. 1. 11. p. 372. dicit de
lucerna loquens, quam gestabat is qui primus Sa-
cerdos erat in pompa Ilidis. Lucernam promican-