4 SUPPLEMENT DE ÜANT. EXPLIQ. Liy. L
rasque qui soient antiques : le reste avec tous ses ornemens ont été ajoutez'pat
M. Girardon. La tête qui est de Porphyre est un chef-d’œuvre de l’Art. Malgré
la dureté de la matière , vous voyez , mais d’une maniéré qui frappe d’abord ,
cette fierté & cette intrépidité avec laquelle ce Heros affrontoit les périls. Il
est sans doute comparable à ces miracles de l’Art qu’on va voir en foule à
Rome & a Florence , aux Hercules Farnezes , aux Meleagres de Picchini y aux
Apollons& Laocoons de Belveder, aux Venus de Medicis, & même à ce beau Ju-
piter de Veriailles,qui auroitpeut-être été misa la tête des précedens, s’il n’avoir
été transporté de Rome peu après qu’il eut été connu , & porté à Besançon,
ou perionne n’étoit à portée de connoître ion merite. J’oserai même dire'que
cette tête d’Alexandre pailè tous ces miracles de l’Art, en un point oùl’onre-
connoit plus qu’en tout autre l’habileté du Sculpteur; on y voit une vivacité, un
eiprit,&une expressionsiheureuse,qu’elleenleve d’abord l’admiration du ipeéta-
teur. Nous donnons la tête & le buste d’après la gravure que M.Girardon en fit fai-
re. Il s’en faut beaucoup quelle n’arrive à la perfeftion de l’original. Il faudrait un
des plus grands maîtres de l’Art pour transmettre dans un dessein tout l’eiprit
& toutes les beautez de l’ouvrage tel qu’il est sorti des mains du premier ouvrier.
Pl. IL III. On voit à la tête du quatrième tome de l’Antiquité la figure du Roi
Pyrrhus deisiné d’après la statue coloisale qui est à Rome à la Cour du Palais du
Marquis de Massimis. En voici un autre fort relsemblant au premier pour les
traits du visage, mais dont l’armure & les ornemens sont fort differens. Il ne
faut pas croire que ces grands guerriers n’eussent qu’un habit militaire, ni qu’ils
n’admissent qu’une forme dans les armes qui les couvraient. Son calque à h
Greque a un panache qui différé de l’autre, mais assez iemblable à celui
d’Alexandre. Celui-ci tient une pique, & l’autre un bâton de commandement.
La cuirasse de celui-ci est beaucoup plus simple , & la chaussure de même. Le
bouclier qu’il tient comme l’autre appuyé contre terre, estovâle, au lieu que
celui-là est hexagone. Son bouclier étoît de cuivre, dit Pauianias 2. 21. ôc on
le voioit encore de son tems au-deilus des portes d’un Temple de Cerès. Il
n’en dit pas la forme ; mais quand il la dirait, il est à croire qu’un Roi & un
héros comme Pyrrhus pouvoir avoir plusieurs boucliers, &de differente forme.
nu profedba sunt. Peârus vero & brachia cum om-
nibus aliis ornamentis à Girardonio addita fuere. Ca-
put porro, quod porphyreticum est, insigne opus,om-
nibuique artis supremæ notis splendet. Quamquam
durissima est materia , in vultu animi magnitudinem
ingentemque in periculis quibusque subeundis au-
daciam perspicis & obstupeicis. Poteftque haud dubie
cum illis opificiis conferri, quæ ob præstantiam ar-
tificii omnes ad sili sipeclaculum evocant , cum Her-
culibus nempe Farnesiis , Meleagris Picchineis ,
Apollinibus & Laocoontibus quæ in ædibus Belvedere
didis siispiciuntur , Venere item Medicea; imo etiam
Jove illo Versaliensi , qui fortasiè cæteris præmiiïus
suisièt & agmen duceret , nisi antequam fama quam
certe merebatur , celebraretur , Roma Veibntionem
exportatus fuisièt, ubi nemo erat, qui & præstan-
tiam ejus advertere, & artificium intelligere pollet.
Imo audacter dicam ea in re Alexandri caput cætera
jam memorata opificia antecellere , quæ maxime arti-
ficiis præftantiam celebrare possit, in vivida illa auda-
ci spiricusque plena vultus imagine , quæ statim ipec-
tatorem quemvis in sui admirationem rapiat. Er ca-
put & humeros atque pedtus hic proferimus ad sidem
imaginis, quam in ære incidi curavit iple Girardo-
nius. Quæ tamen ad archetypi nativam elegantiam
minime pertingit,imo eam nonnisi imperfede referr.
Nam summum artificium in delineatore illo require-
retur, qui vellet in delinearam imaginem suam totum
archetypi artificium , totam elegantiam transfundere.
III. Initio quarti Antiquitatis explanatæ tomi vi-
situr Pyrrhi Epirotharum Regis imago,qualis expresi-
ià fuit ex Pyrrho illo Colosièo, qui in ædibus Mar-
chionis de Maximis Romæ visitur. En alium Pyr-
rhum priori admodum similem , quantum ad vul-
tus lineamenta pertinet ; ièd cujus armatura atque
ornamenta cætera admodum diilimilia siint. Ne cre-
das enim heroas illos uno ièmper processisiè cultu ,
nullamque unquam in armis varietatem admisisiè.
Castis ejus Græco more concinnata > cristam habet ab
alterius imaginis casiide diveriàm ; led callidi Ale-
xandri Magni quæ in superiore tabula visitur simi-
lem. Hic hastam tenet, alter sceptrum. Hujus lorica
longe simplicior , necnon & militaris caliga. Clipeus,
quem terra nixum tenet } ONatæ formæ est , alter vero
est hexagonus. Ejus clipeus ex ære erat, inquit Pau-
sanias 2. 2,1. & ipsius Pausaniæ ævo adhuc visebatur
supra portas templi cujusdam Cereris. Cujus autem
figuræ esièt non dicit : at etiamsi diceret, Regem &
heroem 3 qualis erat Pyrrhus t non uno usum Juisie
clipeo , sed plurimis, &diversæ formæ verilimileest4
rasque qui soient antiques : le reste avec tous ses ornemens ont été ajoutez'pat
M. Girardon. La tête qui est de Porphyre est un chef-d’œuvre de l’Art. Malgré
la dureté de la matière , vous voyez , mais d’une maniéré qui frappe d’abord ,
cette fierté & cette intrépidité avec laquelle ce Heros affrontoit les périls. Il
est sans doute comparable à ces miracles de l’Art qu’on va voir en foule à
Rome & a Florence , aux Hercules Farnezes , aux Meleagres de Picchini y aux
Apollons& Laocoons de Belveder, aux Venus de Medicis, & même à ce beau Ju-
piter de Veriailles,qui auroitpeut-être été misa la tête des précedens, s’il n’avoir
été transporté de Rome peu après qu’il eut été connu , & porté à Besançon,
ou perionne n’étoit à portée de connoître ion merite. J’oserai même dire'que
cette tête d’Alexandre pailè tous ces miracles de l’Art, en un point oùl’onre-
connoit plus qu’en tout autre l’habileté du Sculpteur; on y voit une vivacité, un
eiprit,&une expressionsiheureuse,qu’elleenleve d’abord l’admiration du ipeéta-
teur. Nous donnons la tête & le buste d’après la gravure que M.Girardon en fit fai-
re. Il s’en faut beaucoup quelle n’arrive à la perfeftion de l’original. Il faudrait un
des plus grands maîtres de l’Art pour transmettre dans un dessein tout l’eiprit
& toutes les beautez de l’ouvrage tel qu’il est sorti des mains du premier ouvrier.
Pl. IL III. On voit à la tête du quatrième tome de l’Antiquité la figure du Roi
Pyrrhus deisiné d’après la statue coloisale qui est à Rome à la Cour du Palais du
Marquis de Massimis. En voici un autre fort relsemblant au premier pour les
traits du visage, mais dont l’armure & les ornemens sont fort differens. Il ne
faut pas croire que ces grands guerriers n’eussent qu’un habit militaire, ni qu’ils
n’admissent qu’une forme dans les armes qui les couvraient. Son calque à h
Greque a un panache qui différé de l’autre, mais assez iemblable à celui
d’Alexandre. Celui-ci tient une pique, & l’autre un bâton de commandement.
La cuirasse de celui-ci est beaucoup plus simple , & la chaussure de même. Le
bouclier qu’il tient comme l’autre appuyé contre terre, estovâle, au lieu que
celui-là est hexagone. Son bouclier étoît de cuivre, dit Pauianias 2. 21. ôc on
le voioit encore de son tems au-deilus des portes d’un Temple de Cerès. Il
n’en dit pas la forme ; mais quand il la dirait, il est à croire qu’un Roi & un
héros comme Pyrrhus pouvoir avoir plusieurs boucliers, &de differente forme.
nu profedba sunt. Peârus vero & brachia cum om-
nibus aliis ornamentis à Girardonio addita fuere. Ca-
put porro, quod porphyreticum est, insigne opus,om-
nibuique artis supremæ notis splendet. Quamquam
durissima est materia , in vultu animi magnitudinem
ingentemque in periculis quibusque subeundis au-
daciam perspicis & obstupeicis. Poteftque haud dubie
cum illis opificiis conferri, quæ ob præstantiam ar-
tificii omnes ad sili sipeclaculum evocant , cum Her-
culibus nempe Farnesiis , Meleagris Picchineis ,
Apollinibus & Laocoontibus quæ in ædibus Belvedere
didis siispiciuntur , Venere item Medicea; imo etiam
Jove illo Versaliensi , qui fortasiè cæteris præmiiïus
suisièt & agmen duceret , nisi antequam fama quam
certe merebatur , celebraretur , Roma Veibntionem
exportatus fuisièt, ubi nemo erat, qui & præstan-
tiam ejus advertere, & artificium intelligere pollet.
Imo audacter dicam ea in re Alexandri caput cætera
jam memorata opificia antecellere , quæ maxime arti-
ficiis præftantiam celebrare possit, in vivida illa auda-
ci spiricusque plena vultus imagine , quæ statim ipec-
tatorem quemvis in sui admirationem rapiat. Er ca-
put & humeros atque pedtus hic proferimus ad sidem
imaginis, quam in ære incidi curavit iple Girardo-
nius. Quæ tamen ad archetypi nativam elegantiam
minime pertingit,imo eam nonnisi imperfede referr.
Nam summum artificium in delineatore illo require-
retur, qui vellet in delinearam imaginem suam totum
archetypi artificium , totam elegantiam transfundere.
III. Initio quarti Antiquitatis explanatæ tomi vi-
situr Pyrrhi Epirotharum Regis imago,qualis expresi-
ià fuit ex Pyrrho illo Colosièo, qui in ædibus Mar-
chionis de Maximis Romæ visitur. En alium Pyr-
rhum priori admodum similem , quantum ad vul-
tus lineamenta pertinet ; ièd cujus armatura atque
ornamenta cætera admodum diilimilia siint. Ne cre-
das enim heroas illos uno ièmper processisiè cultu ,
nullamque unquam in armis varietatem admisisiè.
Castis ejus Græco more concinnata > cristam habet ab
alterius imaginis casiide diveriàm ; led callidi Ale-
xandri Magni quæ in superiore tabula visitur simi-
lem. Hic hastam tenet, alter sceptrum. Hujus lorica
longe simplicior , necnon & militaris caliga. Clipeus,
quem terra nixum tenet } ONatæ formæ est , alter vero
est hexagonus. Ejus clipeus ex ære erat, inquit Pau-
sanias 2. 2,1. & ipsius Pausaniæ ævo adhuc visebatur
supra portas templi cujusdam Cereris. Cujus autem
figuræ esièt non dicit : at etiamsi diceret, Regem &
heroem 3 qualis erat Pyrrhus t non uno usum Juisie
clipeo , sed plurimis, &diversæ formæ verilimileest4