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https://doi.org/10.11588/diglit.9376#0047
CHARLES VIII. 15
guet en un certain poste. Il le tourna enfin sî bien, que moiennantune grande ,4g7-.
récompense , il lui promit de lui donner entrée dans la Ville un jour qu'il
seroit de garde. Ils complotèrent sur l'heure de la nuit où les François dévoient
venir 3 &sur les moyens de faire la chose le plus secretement qu'il sepourroit.
L'asfaire s'exécuta fort dextrement : cet homme donna son lignai. Les Fran-
çois qui étoient cachez, vinrent, montèrent par des échelles, entrèrent en si
grand nombre dans la Ville, avant que la garnison ni les habitans se fussent
apperçus de rien, que se trouvant les plus forts, ils appelierent M. Desquerdes,
qui étoit là auprès en embuscade. L'épouvante se mit dans la ville : la garnison
& les habitans ne penserent plus qu'à se sauver. Le Commandant établi par
Maximilien se barricada dans sa maison , de peur d'être tué dans la première
fougue du soldat, & pour pouvoir parlementer & se rendre la vie sauve. Il
fut ainsi fait prisonnier avec toute la garnison. Desquerdes donna des ordres
pour la garde de cette place , qui fut ainsî surprise quinze jours après Saine
Orner.
Philippe de Ravestein , qui commandoit en Flandre pour le Duc Maximi-
lien , voulut avoir sa revanche & surprendre ausïi des Villes sur les François : en
quoi il fut ou moins habile , ou moins heureux. Il tâcha de gagner par pro-
messe un Archer5 homme d'esprit, qu'il croioit pouvoir lui découvrir les
moiens de surprendre Bethune. L'Archer fît semblant d'y acquieseer , & lui I4g7
persuada qu'il pourroit par telle manière venir à bout de son entreprise ; ils
prirent le jour & l'heure : cependant l'Archer donna avis de tout à Desquer-
des & au Gouverneur de Bethune , & leur marqua le jour & l'heure , où l'en-
nemi devoit faire cette tentative. Ravestein ramassa un corps de troupes de
pied & de cheval, quimontoit à environ trois mille hommes , Se se mit en
marche , accompagné du Duc de Gueldres , du Comte de Nassau , du Sei- défaite
gneur de BosTu & de plusîeurs autres gens de qualité. Quand ils furent à deux deRaves.
lieuës de Bethune , ils se mirent en ordonnance pour marcher. Ravestein com- tein'
mandoit la cavalerie ; le Duc de Gueldres & le Comte de Nassau qui comman-
doient l'infanterie presque toute Allemande 3 mirent pied à terre , & mar-
unusex urbis eustodibus e(Tet, &alternatim quodam
in loco advigilaret. Tum Cordaeus ipsï adulatus eo
rem deduxit, ut ille magni prœmii promilsualle&us,
in urbem Francis ingressum pr^bere polliceretur, as-
signata quadam die qua ipse eustodia: urbis advigi-
laturus erat : tune & indicta no£tis hora , qua Franci
venturi essènt, 8c modi constituti queis tes secreto
fieri posset , rescum magna dexteritate peracta fuit.
Homo ille signum constitutum exhibuit. Franci qui
antea latuerant, venientes , sealas admoverunt , at-
que in urbem tanto numéro ingreiïî sunt antequam
nec prxsidiarii, nec cives rem petTentiscerent ; ut
cum se jam vhïbus potioresesse vidèrent, Cordœum
qui in insidiis haud procul erat, evocarent. Op'pida-
nos & prxsidiarios terror occupavit , ita ut unam
exinde salutis servandœ curam haberent. Qui prasi-
diariis a Maximiliano prrfedtus fuerat, domus sux
aditus munivit & obstiuxit, ut ne in primo impetu
a Francis interficeretur, atque ut ipsis pacto initoin-
columis sese dederet. Ipse itaque cum prasidiariis
captus, sub eustodia mansit. Cordsus vero urbem
prxsidio munivit, qua: sie quinto-decimo post cap-
tum Sanstum Audomarum , in Francorum potesta-
tem redaâa est.
Philippus Ravestenius qui in Flandria sub Maxi-
miliano imperabat} par pari referre curavit , &c ur-
bes Francorum astu capere tentavit : qua in re auc
imperitior aut infelicior fuit. Pollicitationibus ille
Sagittarium Francum pellicere voluit, qui vir inge-
nio valebat , sperabatque Ravestenius se illius opéra
polTe Bethuniam ex improviso capere. Sagittarius se
diâis & promillîs Ravestenii acquieseere simulavit ,
suasitque illi polse tali, quem promebat ille modo ,
rem suseeptam perfici , diesque & hora ad eam rem
assignatur. Interea vero Sagittarius rem totam Cor-
dïoaperitnecnon Prîefecto Bethunix , ipsisque indi-
dum diem&horam significavit, queis hostistalia at-
tentaturus erat. Ravestenius manumpugnatorum col-
legit3equitum peditumve numéro circiter trium mil-
lium , ac versus Bethuniam iter suseepit , comitanti-
bus Duce Gueldriensi , Comité Nassâvio 3 Boxudio
Toparcha , plurimisque aliis nobilibus viris. Cum ad
locumpervenissent duabusBethunixIeucisdistantem,
militâtes ordines disposuere , ut sie pugnaturi ince-
derent. Ravestenius équités ducebat. Gueldriensis
Dux & Nassavius peditatui , qui fere totus Ger-
manorum erat , prserant , & ex equis desilientes ,
pedites &c ipsi progressi sunt 3 hastam manu tenentes,
guet en un certain poste. Il le tourna enfin sî bien, que moiennantune grande ,4g7-.
récompense , il lui promit de lui donner entrée dans la Ville un jour qu'il
seroit de garde. Ils complotèrent sur l'heure de la nuit où les François dévoient
venir 3 &sur les moyens de faire la chose le plus secretement qu'il sepourroit.
L'asfaire s'exécuta fort dextrement : cet homme donna son lignai. Les Fran-
çois qui étoient cachez, vinrent, montèrent par des échelles, entrèrent en si
grand nombre dans la Ville, avant que la garnison ni les habitans se fussent
apperçus de rien, que se trouvant les plus forts, ils appelierent M. Desquerdes,
qui étoit là auprès en embuscade. L'épouvante se mit dans la ville : la garnison
& les habitans ne penserent plus qu'à se sauver. Le Commandant établi par
Maximilien se barricada dans sa maison , de peur d'être tué dans la première
fougue du soldat, & pour pouvoir parlementer & se rendre la vie sauve. Il
fut ainsi fait prisonnier avec toute la garnison. Desquerdes donna des ordres
pour la garde de cette place , qui fut ainsî surprise quinze jours après Saine
Orner.
Philippe de Ravestein , qui commandoit en Flandre pour le Duc Maximi-
lien , voulut avoir sa revanche & surprendre ausïi des Villes sur les François : en
quoi il fut ou moins habile , ou moins heureux. Il tâcha de gagner par pro-
messe un Archer5 homme d'esprit, qu'il croioit pouvoir lui découvrir les
moiens de surprendre Bethune. L'Archer fît semblant d'y acquieseer , & lui I4g7
persuada qu'il pourroit par telle manière venir à bout de son entreprise ; ils
prirent le jour & l'heure : cependant l'Archer donna avis de tout à Desquer-
des & au Gouverneur de Bethune , & leur marqua le jour & l'heure , où l'en-
nemi devoit faire cette tentative. Ravestein ramassa un corps de troupes de
pied & de cheval, quimontoit à environ trois mille hommes , Se se mit en
marche , accompagné du Duc de Gueldres , du Comte de Nassau , du Sei- défaite
gneur de BosTu & de plusîeurs autres gens de qualité. Quand ils furent à deux deRaves.
lieuës de Bethune , ils se mirent en ordonnance pour marcher. Ravestein com- tein'
mandoit la cavalerie ; le Duc de Gueldres & le Comte de Nassau qui comman-
doient l'infanterie presque toute Allemande 3 mirent pied à terre , & mar-
unusex urbis eustodibus e(Tet, &alternatim quodam
in loco advigilaret. Tum Cordaeus ipsï adulatus eo
rem deduxit, ut ille magni prœmii promilsualle&us,
in urbem Francis ingressum pr^bere polliceretur, as-
signata quadam die qua ipse eustodia: urbis advigi-
laturus erat : tune & indicta no£tis hora , qua Franci
venturi essènt, 8c modi constituti queis tes secreto
fieri posset , rescum magna dexteritate peracta fuit.
Homo ille signum constitutum exhibuit. Franci qui
antea latuerant, venientes , sealas admoverunt , at-
que in urbem tanto numéro ingreiïî sunt antequam
nec prxsidiarii, nec cives rem petTentiscerent ; ut
cum se jam vhïbus potioresesse vidèrent, Cordœum
qui in insidiis haud procul erat, evocarent. Op'pida-
nos & prxsidiarios terror occupavit , ita ut unam
exinde salutis servandœ curam haberent. Qui prasi-
diariis a Maximiliano prrfedtus fuerat, domus sux
aditus munivit & obstiuxit, ut ne in primo impetu
a Francis interficeretur, atque ut ipsis pacto initoin-
columis sese dederet. Ipse itaque cum prasidiariis
captus, sub eustodia mansit. Cordsus vero urbem
prxsidio munivit, qua: sie quinto-decimo post cap-
tum Sanstum Audomarum , in Francorum potesta-
tem redaâa est.
Philippus Ravestenius qui in Flandria sub Maxi-
miliano imperabat} par pari referre curavit , &c ur-
bes Francorum astu capere tentavit : qua in re auc
imperitior aut infelicior fuit. Pollicitationibus ille
Sagittarium Francum pellicere voluit, qui vir inge-
nio valebat , sperabatque Ravestenius se illius opéra
polTe Bethuniam ex improviso capere. Sagittarius se
diâis & promillîs Ravestenii acquieseere simulavit ,
suasitque illi polse tali, quem promebat ille modo ,
rem suseeptam perfici , diesque & hora ad eam rem
assignatur. Interea vero Sagittarius rem totam Cor-
dïoaperitnecnon Prîefecto Bethunix , ipsisque indi-
dum diem&horam significavit, queis hostistalia at-
tentaturus erat. Ravestenius manumpugnatorum col-
legit3equitum peditumve numéro circiter trium mil-
lium , ac versus Bethuniam iter suseepit , comitanti-
bus Duce Gueldriensi , Comité Nassâvio 3 Boxudio
Toparcha , plurimisque aliis nobilibus viris. Cum ad
locumpervenissent duabusBethunixIeucisdistantem,
militâtes ordines disposuere , ut sie pugnaturi ince-
derent. Ravestenius équités ducebat. Gueldriensis
Dux & Nassavius peditatui , qui fere totus Ger-
manorum erat , prserant , & ex equis desilientes ,
pedites &c ipsi progressi sunt 3 hastam manu tenentes,