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Galerie Moos (Genf); Hodler, Ferdinand [Ill.]
Exposition Ferdinand Hodler: 11 mai-30 juin 1918 — Genève: Galerie Moos, 1918

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https://doi.org/10.11588/diglit.72882#0013
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— 5 —

sans nombre de son ardeur, de son ambition, de son amour,
quand même, pour la terre choisie. De cette époque périlleuse
de son existence, où Genève commençant à comprendre l'œuvre
réalisée mais rebelle à l'œuvre en formation, menaçait l'artiste
de le laisser sombrer, il reste des symboles saisissants. Je n'en
cite qu'un, le terrible « Las de vivre», assis sur le banc des soli-
taires, désespéré et désespérant, et pourtant d'une réalisation
picturale à la fois pénétrante et subtile. La terreur d'une vie en
péril suprême — la finesse de la culture artistique reçue: quel
souvenir fascinant de la Genève, du Hodler d'alors !
Vraiment, Genève l'a bien serré entre ses bras, son enfant
adoptif... Elle a failli l'étouffer...
Mais il a résisté, il a persévéré et vaincu, obligeant sa cité à le
reconnaître et à admettre sa personnalité victorieuse. Elle a
boudé bien longtemps. Enfin souriante, elle lui a donné gain de
cause, libéralement...
A tout prendre, elle a été d'un grand bien pour Hodler. En
plus de l'éducation artistique et humaine qu'elle lui adonnée, en
plus des résistances qu'elle lui a opposées pour permettre à son
génie de s'épanouir, elle l'a fait jouir de ses vertus et qualités
incontestables, qui sont une compréhension large de l'existence
individuelle et une beauté inépuisable de sites et de souvenirs
évocateurs. De tout cela nous retrouverons ici une ample
moisson.
*
* *
Ils sont bien genevois, ces vieux messieurs des anciens portraits
sombres, et puis ce « Vibert » (vraie incarnation du sculpteur), ce
« Morhardt » aux pensées larges ; genevoises, cette « Femme
attachant sa jarretière » et celle qui, d'un geste si délicatement
simple, tient la petite fleur jaune à la main ; genevois ce « Las de
 
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