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Mulot, François Valentin; David, François Anne [Ill.]; Ludwig [Honoree]
Le Museum De Florence Ou Collection Des Pierres Gravées, Statues, Médailles et Peintures: Qui se trouvent à Florence, principalement dans le Cabinet du Grand Duc de Toscane; Dédié & présenté à Monsieur, Frère du Roi (Band 1): Pierres Antiques — Paris: David, 1787

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https://doi.org/10.11588/diglit.75293#0047
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DE FLORENCE

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Impérial , elle fe tourna vers la multitude & lui adreffa ces paroles mémo-
rables, telle j'entre ici, telle je veux en fortir , & fa promeffe ne fut pas
vaine. Réfervée dans fa conduite, fa fortune ne changea point fes mœurs:
elle voulut épargner auffi la moindre tache à la gloire de Trajan. Ne fe
mêlant jamais de l’adminifiration de l'Empire que pour contribuer à fon
bonheur, elle avertit fon augufte époux des rapines que fes Intendans exer-
çoient dans les Provinces , & bientôt elle les vit reprimées. Pline fait l’éloge
le plus étendu de cette Princefl'e. Crevier croit qu'il eft fufceptible de quelques
reftriétions , les Auteurs de la defeription des Pierres gravées d’Orléans voyent
avec peine que Dion l’affdibliflè. Nous ne prononcerons pas entre ces Sçavans;
mais jaloux d’être toujours les échos de la vérité, fi nous ne difons pas avec
Dion, qu’un amour criminel a porté Plotine à ufer de fupercheries pour
conduire Adrien au trône , quoique cet Auteur paroiffe bien infiruit (i); d’accord
avec Eutrope (2), nous conviendrons que c’eft Plotine, elle feule, qui a fait
Adrien Empereur; elle feule a figné la lettre écrite au Sénat pour lui faire
part de la prétendue adoption de ce Prince , &, fuivant une opinion reçue
du tems d’Ælius Spartien,Trajan étoit mort lorfqu’elle conduifit cette intrigue (3).
Pourquoi n'avouerions-nous pas une foibleflè dans une Princeffe en qui
l’on trouve tant à louer ? Mife au rang des Dieux après fa mort, elle eut
à Nîmes un temple que lui fit élever Adrien, & dans les infcriptions con-
fervées par Grutter on fait mention des Prêtreffes confacrées à cette Divinité.

(1) Voici la traduction latine du paffage de Dion.
Hadrianus à Trajano adoptatus non ejl. . .. fed cum defuncto Trajano fine liberis ,
attianus , qui municeps ejus erat , curatorque fuerat , & Plotina quœ amore ipfus
capta erat , Imperatorem defignaverunt , quod non procul abeffet, quod que magnas
copias haberet. Apronianus enim pater meus , qui Ciliciœ prœfuit , qui que res ejus
omnes certo cognovit , mihi fingula recenfuit , atque illud imprimis , mortem Trajani
per aliquot dies in occulto fuiffe, ut adoptio procederet : id que ex litteris ejus ad
fenatum cognitum fuiffe, quibus litteris non ipfe fed Plotina fuferipft, quod in alio
factum fuerat nunquam. Dio. Hift. Rom. Lib. 69. In principio.
(2) Defuncto Trajano , Ælius Adrianus creatus eft princeps, fine aliquâ quidem Trajani
voluntate ; fed operam dante Plotinâ Trajani uxore. Nam eum Trajanus , quamquam
confobrinœ filium , vivens noluerat adoptate. Eutrop. Hift. Rom. Lib. 8.
(3) Nec défunt qui factione Plotinœ , mortuo jam Trajano , Adrianum in adoptionem
adfeitum effe prodiderint, fuppofito qui pro Trajano feffâ voce loqueretur. Æli. Spar.
i> Adr. C. 4.
 
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