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Mulot, François Valentin; Ludwig [Honoree]; David, François Anne [Ill.]
Le Museum De Florence Ou Collection Des Pierres Gravées, Statues, Médailles et Peintures: Qui se trouvent à Florence, principalement dans le Cabinet du Grand Duc de Toscane; Dédié & présenté à Monsieur, Frère du Roi (Band 1): Pierres Antiques — Paris: David, 1787

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https://doi.org/10.11588/diglit.75293#0077
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DË FL0 RFNCE. 67
intelligent s'eft bien gardé de l'omettre : le tenis ne l'avoit pas refpe&ée;
mais l'illuftre Léon Strozzi , Amateur éclairé de toutes fortes d'Antiqui-
tés, qui a enrichi fon Muféum de cette belle Pierre que nous examinons , l'a
fait réparer avec foin & a fait remettre des Pierres ou diamans aux endroits
où ils pouvoient manquer.
Planche XXII.
Voici un Camée, fait d'un fuperbe Onyx, vraiment antique, &, quoique
la production d'un fièclq où les Arts avoient perdu leur fplendeur, digne
cependant de nos regards , & honorable pour l'Artifte qui l'a travaillé. Sa
grandeur feule, parfaitement égale à notre Gravure , lui donneroit un grand
prix; mais ce qu'il repréfente doit le rendre encore plus précieux. Sur cette
Pierre magnifique on voit un Empereur portant fa barbe, debout, nuds pieds,
n'ayant que le gras de la jambe orné, vêtu militairement , & décoré de la
chlamyde. Sa tête eft couverte d'un cafque furmonté d'un dragon, qui fe ter-
mine par une queue de cheval. De fon épaule pend une efpèce de baudrier
garni d'une épée; fon bras gauche eft couvert d'un bouclier rond, fur lequel
eft fculptée une tête de Gorgone: fon bras droit eft étendu, & fa main tient
une coupe femblable à celle des Sacrificateurs. En face eft une femme que
nous croyons être une Déeffe ; elle regarde avec complaifance l'Empereur
prêt à faire des libations. Elle a la tête ornée d'un diadème, des pendans d'oreille,
& fes cheveux fe féparent en boucles qui retombent fur fon col. Sa main
droite raffemble les plis de fa longue robe, tandis que de la gauche elle
tient un fceptre fur lequel elle femble s'appuyer ; au-deffus de ce fceptre &
détachée de lui, fe voit une étoile. Entre ces deux perfonnages eft un petit
enfant ailé qui, debout devant un autel, tient de la main droite une coupe
avec laquelle il fait une offrande , & fupporte de la gauche une caffolette.
Plus on examine la tête de l'Empereur & chaque trait de fon vifage, moins
on peut douter que ce foit le portrait de Julien l'Apoftat. Et comment pour-
roit-on héfiter, d'après la Peinture que Marcellin nous trace de ce Prince? Tel
étoit fon portrait, nous dit-il, fa taille étoit médiocre; fes cheveux molle-
ment arrangés comme avec un peigne : fa barbe hériffée fe terminoit en pointe:
fes yeux, que furmontoient de beaux fourcils, brilloient d'un vif éclat fans perdre
leur agrément, c'étoit le fidèle miroir de fon ame : fon nez etoit droit & fa
bouche un peu fendue : fa tête étoit forte & courbée : il avoit les épaules larges;
& fa force fe peignoit fur fes mufcles. Cette Peinture de Julien, comme Ion
le
 
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