DE FLORENCE. 15
Porphyre & Macrobe, qu'a fuivis depuis Court de Gebelin, d'une manière
fi heureufe, croit qu'ils ne font que les emblèmes du paffage du Soleil dans les
douze lignes du Zodiaque: ils furent commandés à Hercule par Eurifikée , Roi de
Mycênes qui, en politique adroit, craignant & les vertus de fon coufin & fou
droit à la Couronne, lui ordonna, pour l'occuper, ces travaux immenfes qui le
couvrirent de gloire. Hercule après les avoir terminés eft cenfé les raconter à
Eurifthée lui-même fur l'Onyx N°. III, Plan. L, où l'on voit ce dernier le
pied appuyé fur une maffe de pierres, foutenant fon menton avec fa main,
fon coude repofant fur fon genou, & parfaitement dans l'attitude d'un homme
qui écoute : entre Hercule & Euriflhée l'on voit une colonne qui eft l'emblême
de la défenfe que fit le Roi de Mycènes à Hercule, d'entrer dans fa Ville
dès qu'il connut fa valeur, fon courage de fes exploits.
Le premier des travaux d'Hercule , fuivant l'ordre que fuit Apollodore , ordre
que nous adoptons , eft la fuffocation du lion de la forêt de Nérnée. Cet animal
énorme que l'on ne pouvoit bleflèr ni avec le fer, ni avec l'airain, ni avec des
pierres, & contre lequel, envain , fuivant quelques Auteurs, Hercule lui-même
commença par lancer fes traits, exigeoit néceffairement la force des bras pour
être dompté. Habitant au pied du Mont Trêtos , il ravageoit fans ceffe le pays
qui étoit entre Mycènes & Nérnée. Hercule plein de courage entra dans la caverne
qui lui fervoit de demeure, & en ayant bouché l'entrée, il le combattit corps à
corps, &, en lui ferrant le col entre fes mains, il l'étrangla. C'efi cette adion
glorieufe de notre Héros que l'on voit repréfentée fur la Cornaline N°. IV de la
Plan. L : ainfi que fur le Jafpe rouge N°. I & la Calcédoine N°. III de la Plan. LL
On voit avec quel foin les Artiftes fe font plu à rendre les efforts du Héros & du
monftre, ^ la fupériorité du premier. Ce n'eft pas fans raifon non plus que fur la
Pierre , N°. I, que le Graveur a placé un carquois renverfé ou fermé qui indique
l'inutilité des flèches lancées d'abord contre le lion.
Suivant Noël le Comte, dans fon interprétation morale de cette Fable, ce lion
n'eft que l'image de l'orgueil que nous devons vaincre , avant tout, fi nous vou-
lons avancer dans le chemin des vertus, & qui, comme le monftre habitoit
dans la forêt de Némée , fe cache auffi fous les ténébreufes retraites que lui
procure notre ignorance. Si ce vice monftrueux n'eft point vaincu, nous ne
pouvons pas efpérer de jouir de la volupté que donnent à l'homme la paix
& la tranquillité de l'ame.
La fuffocation du lion, fuivant immédiatement celle des ferpens, Court de
Gébelin ya tout naturellement du foIRice d'Eté au ligne du lion qui eft le
TomeT
Porphyre & Macrobe, qu'a fuivis depuis Court de Gebelin, d'une manière
fi heureufe, croit qu'ils ne font que les emblèmes du paffage du Soleil dans les
douze lignes du Zodiaque: ils furent commandés à Hercule par Eurifikée , Roi de
Mycênes qui, en politique adroit, craignant & les vertus de fon coufin & fou
droit à la Couronne, lui ordonna, pour l'occuper, ces travaux immenfes qui le
couvrirent de gloire. Hercule après les avoir terminés eft cenfé les raconter à
Eurifthée lui-même fur l'Onyx N°. III, Plan. L, où l'on voit ce dernier le
pied appuyé fur une maffe de pierres, foutenant fon menton avec fa main,
fon coude repofant fur fon genou, & parfaitement dans l'attitude d'un homme
qui écoute : entre Hercule & Euriflhée l'on voit une colonne qui eft l'emblême
de la défenfe que fit le Roi de Mycènes à Hercule, d'entrer dans fa Ville
dès qu'il connut fa valeur, fon courage de fes exploits.
Le premier des travaux d'Hercule , fuivant l'ordre que fuit Apollodore , ordre
que nous adoptons , eft la fuffocation du lion de la forêt de Nérnée. Cet animal
énorme que l'on ne pouvoit bleflèr ni avec le fer, ni avec l'airain, ni avec des
pierres, & contre lequel, envain , fuivant quelques Auteurs, Hercule lui-même
commença par lancer fes traits, exigeoit néceffairement la force des bras pour
être dompté. Habitant au pied du Mont Trêtos , il ravageoit fans ceffe le pays
qui étoit entre Mycènes & Nérnée. Hercule plein de courage entra dans la caverne
qui lui fervoit de demeure, & en ayant bouché l'entrée, il le combattit corps à
corps, &, en lui ferrant le col entre fes mains, il l'étrangla. C'efi cette adion
glorieufe de notre Héros que l'on voit repréfentée fur la Cornaline N°. IV de la
Plan. L : ainfi que fur le Jafpe rouge N°. I & la Calcédoine N°. III de la Plan. LL
On voit avec quel foin les Artiftes fe font plu à rendre les efforts du Héros & du
monftre, ^ la fupériorité du premier. Ce n'eft pas fans raifon non plus que fur la
Pierre , N°. I, que le Graveur a placé un carquois renverfé ou fermé qui indique
l'inutilité des flèches lancées d'abord contre le lion.
Suivant Noël le Comte, dans fon interprétation morale de cette Fable, ce lion
n'eft que l'image de l'orgueil que nous devons vaincre , avant tout, fi nous vou-
lons avancer dans le chemin des vertus, & qui, comme le monftre habitoit
dans la forêt de Némée , fe cache auffi fous les ténébreufes retraites que lui
procure notre ignorance. Si ce vice monftrueux n'eft point vaincu, nous ne
pouvons pas efpérer de jouir de la volupté que donnent à l'homme la paix
& la tranquillité de l'ame.
La fuffocation du lion, fuivant immédiatement celle des ferpens, Court de
Gébelin ya tout naturellement du foIRice d'Eté au ligne du lion qui eft le
TomeT