DE FLORENCE.
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étonnantes, parce, qu'ajoute-t-il, les Anciens en donnoient à prefque tous
leurs Dieux, comme on peut s'en convaincre en lifant Spanheim. Cette expli-
cation paroît fi peu vraisemblable aux Auteurs de la description des Pierres
gravées d'Orléans, qu'ils ne daignent pas même en rendre compte: ils regar-
dent au contraire une tête fingulièrement reffemblante à celle-ci, comme
l'emblème d'un fleuve, & nous ne fommes pas du tout éloignés d'appliquer
à notre Agathe - Sardoine l'explication que ces Sçavans font de leur Pierre.
Ce qu'il y a de certain, c'eft que notre tête a un caractère mâle , qui ne
convient en aucune manière à une Déeffe.
La Cornaline N°. IV, Plan. LXXXVII , offre une figure bien rare èélfis: N°.IV.
fa tête eft voilée, fes mammelles fortement protubérantes, fes bras au lieu 'L* LXXXVII.
de mains ont des pattes de crocodile: &: l'on voit un de ces animaux grim-
per le long de X'Hermès qui termine cette Divinité. Le crocodile chez plu-
fieurs Nations étoit regardé comme fymbole du Soleil, & dès - lors peut
accompagner très-bien la figure dilfis. Peut-être cette figure repréfente-t-elle
quelqu'Hermés placé aux bords du Nil, & que l'on avoit pu regarder comme
formidable aux crocodiles. Enfin le Graveur peut l'avoir ainlî placé près de
la Déeffe pour annoncer la métamorphofe de Typhon , meurtrier d'Ofiris,
en cet animal fournis au pouvoir àTfis.
Le Lotus étant cher aux Divinités dont nous venons de parler, & les Anciens N°. TII.
l'ayant fait fervir de fiége à Harpocrate, d'ornement aux têtes de Serapis & A'Ijîs pL* XCI^
comme le fruit du Ferfea, il eft affez naturel de placer ici l'Agathe de diverfes
couleurs, N°. III, Plan. XCIV, fur laquelle eft gravée la Nymphe pudique, qui,
pour échapper aux pourfuites de Priape, fe changea en Lotus. On y voit cette
Nymphe nue debout: la moitié des jambes eft cachée dans la touffe principale &
inférieure des feuilles de la plante, & les pieds femblent y avoir pris racine; de
cette touffe s'élèvent des deux côtés du corps des tiges menues, & l'on en voit
une fortir d'une des mains déjà métamorphofée.
Si ce n'efi point la Nymphe Lotis que cette Pierre repréfente, ce pourroit
bien être Dryopé qui fut changée en cette même plante pour en avoir cueilli
des fleurs, & dont Ovide fait raconter ainlî la métamorphofe par fa fœur.
« Parmi les beautés de l'Æchalie, l'une des plus célèbres par fes charmes,
„ Drycpé , fille unique de fa mère, car mon père m'eut d'une autre, après
„ avoir éprouvé la violence du Dieu de Delphes & de Delos, obtint la main