A AMSTERDAM
Trop souvent des fêtes accompagnant un événe-
ment historique, quels que soient l'éclat, le luxe et
la dépense, en dépit de l'ingéniosité des décorateurs
et de l'enthousiasme de la foule, il ne reste au bout
de bien peu de temps qu'un souvenir vague, n'éveil-
lant plus aucune impression, et presque rien à glaner
pour l'historien de l'art. Vivement et fiévreusement
préparées, vivement vécues d'une vie intense, vive-
ment oubliées, elles ne laissent derrière elles aucune
œuvre durable, aucune leçon féconde; — un lyrisme figé dans la chronique
contemporaine, quelques images rappelant mal les somptuosités éteintes,
une date et rien de plus.
Après tant d'autres, ce serait encore le cas des solennités d'hier à Amster-
dam, malgré la jeunesse et la grâce de la souveraine, la joie populaire et la
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