REMBRANDT
Ce qui frappe chez Rembrandt, c'est la puissance, la force et l'éclat.
Il représente la vie dans toute son intensité. On voit ses personnages, on
cause avec eux, il ressuscite et ranime toute une époque. Et à ce don
d'interprétation merveilleux, unique, il joint la sensibilité, la bonté d'un
cœur qui vibre à toutes les misères, à toutes les joies, à toutes les émo-
tions de l'humanité. Il n'appartient à aucune école. Il a ouvert la voie
nouvelle qui s'est refermée derrière lui. Il est Rembrandt, et ça lui
suffit.
Où donc ce fils d'un meunier a-t-il puisé son originalité, son génie?
Où donc a-t-il trouvé la vision particulière qui fut maîtresse de son esprit
et de sa main? A quelle obsession cachée a-t-il obéi dans l'accomplisse-
ment de son œuvre, si multiple et si varié? Les renseignements fournis
par les biographes sont vagues pour ne pas dire nuls.
Michel-Ange aimait à déclarer qu'il devait tout ce qu'il avait de bon et
de fort à l'air d'Arezzo et au sein qui l'avait nourri. Mais Michel-Ange
avait aussi des précurseurs, des aïeux; il avait la tradition, il avait les
modèles légués par ses devanciers, il avait les antiques : — il avait ce
torse admirable que, dans ses vieux jours et presque aveugle, s'il faut en
croire une ingénieuse légende, il caressait de ses mains glorieuses.
Michel-Ange... Dieu me garde de vouloir enlever, en tâchant de l'expli-
a
Ce qui frappe chez Rembrandt, c'est la puissance, la force et l'éclat.
Il représente la vie dans toute son intensité. On voit ses personnages, on
cause avec eux, il ressuscite et ranime toute une époque. Et à ce don
d'interprétation merveilleux, unique, il joint la sensibilité, la bonté d'un
cœur qui vibre à toutes les misères, à toutes les joies, à toutes les émo-
tions de l'humanité. Il n'appartient à aucune école. Il a ouvert la voie
nouvelle qui s'est refermée derrière lui. Il est Rembrandt, et ça lui
suffit.
Où donc ce fils d'un meunier a-t-il puisé son originalité, son génie?
Où donc a-t-il trouvé la vision particulière qui fut maîtresse de son esprit
et de sa main? A quelle obsession cachée a-t-il obéi dans l'accomplisse-
ment de son œuvre, si multiple et si varié? Les renseignements fournis
par les biographes sont vagues pour ne pas dire nuls.
Michel-Ange aimait à déclarer qu'il devait tout ce qu'il avait de bon et
de fort à l'air d'Arezzo et au sein qui l'avait nourri. Mais Michel-Ange
avait aussi des précurseurs, des aïeux; il avait la tradition, il avait les
modèles légués par ses devanciers, il avait les antiques : — il avait ce
torse admirable que, dans ses vieux jours et presque aveugle, s'il faut en
croire une ingénieuse légende, il caressait de ses mains glorieuses.
Michel-Ange... Dieu me garde de vouloir enlever, en tâchant de l'expli-
a