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Nicolle, Marcel [Hrsg.]
Rembrandt: aux expositions d'Amsterdam et de Londres — Paris: Librairie Paul Ollendorff, 1899

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https://doi.org/10.11588/diglit.71577#0014
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TT REMBRANDT
quer, une parcelle (le son génie, mais cependant je ne puis oublier ce
jardin des Médicis où il passa les plus belles heures de sa jeunesse.
Pour celui-ci, Rembrandt, rien de pareil. Il n'avait rien vu. En tout
cas, ce qui avait frappé ses yeux n'avait aucun rapport, aucun lien artis-
tique, si l'on peut dire avec le rêve qui a illuminé son imagination. Ses
aïeux, on les cherche vainement : le fils du meunier hollandais n'en a
point. L'air d'Arezzo, pour lui, c'est l'atmosphère (lu moulin paternel.
Son maître ? nous n'en voyons pas d'autre : le rayon de soleil qui pénètre
discrètement dans les greniers vastes et mystérieux, pour donner la vie
aux grains dorés des poussières soulevées par les meules 'au mouvement
monotone. C'est là que l'enfant a connu tout un monde fantastique,
éblouissante C'est là qu'il a passé des heures à sonder l'air obscur autour
de lui, et que par la vertu de son regard prédestiné il a vu ce que
des yeux inattentifs ne voient point : la vie de l'ombre. Son art était
trouvé.
Poussé par la force impérieuse des choses, docile à sa vocation, il
voulut être peintre. Aussi bien, nous disent naïvement les biographes,
« il était récalcitrant à l'élude (lu latin ». Son père, homme sage, ayant
consenti facilement à son désir, il entra chez un maître de nulle envolée,
Lastman, dont le nom, sans son immortel élève, n'aurait probablement
pas survécu. Ses progrès furent si rapides, ses débuts si brillants, qu'il ne
tarda pas à quitter le moulin de Leyerdorp pour aller tenter la fortune à
Amsterdam. Là, il s'abandonne à son jeune tempérament et les œuvres
se succèdent avec abondance.
A vrai dire, ces premières œuvres de Rembrandt, — avec toute l'admi-
ration que j'ai pour lui, je ne crois pas manquer de respect à sa mémoire
en avouant que si elles portent déjà la marque de son talent, elles ont
aussi des hésitations, des lourdeurs, des mollesses d'exécution ; heureuse-
ment tout cela ne tardera pas à disparaître. Il aime alors ces tons verdâtres
plombés, sans valeur sur les chairs, comme on en voit dans la Présen-
tation au Temple, du musée de La Haye, et ces tons-là, malgré la disposi-
tion majestueuse du fond et la puissance de l'effet, affadissent en quelque
 
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