A AMSTERDAM
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musée Ilunter (Université de Glasgow), avec l'étonnant effet de lumière que
l'on peut deviner (n° 28)? La mode devait demander d'autres compo-
sitions moins sévères à Rembrandt, témoin ce curieux tableau : Diane, Actéon
et Callisto dans un paysage, avec quantité de petites femmes nues, finement
traitées, aux allures spirituellement expressives (n° 32, à S. A. le prince de
Salm-Salm, Anhalt). Parmi les œuvres peu connues de l'Exposition, celle-ci
est certainement une des plus inattendues.
Moins inédit est le double portrait connu depuis longtemps sous le nom
du Bourgmestre Paneras et sa femme, qui représente en réalité Rembrandt
et sa femme Saskia, celle-ci essayant une parure. Bien que renommée, cette
peinture est assez froide et vide (n° 36, à S. M. la Reine d'Angleterre). D'une
autre allure est le Rabbin au turban blanc (au duc de Devonshire, n° 39), et
d'un autre charme la Jeune femme à sa toilette (au D' Brédius, n° 40), délicieu-
sement colorée 1
Le Louvre ne possède pas de paysage de Rembrandt, et c'est dommage; à
défaut de la Ruine du musée de Cassel, son chef-d'œuvre en ce genre, on se con-
tenterait volontiers du beau Paysage montagneux qui la rappelle assez bien ici
(n° 41, à M. Georges Rath, Budapest). Les deux autres paysages exposés, le
Paysage avec le bon Samaritain, avec un ciel d'orage et un coin ensoleillé
(n° 42, au musée Czartoryski, à Cracovie), et le petit Paysage du comte de
Northbrook (n° 50) sont encore bien intéressants; ils montrent à quelles
recherches Rembrandt se livrait en ce genre et comme il y a précédé Turner
et Constable.
De 1640, l'année du Ménage du menuisier, du Louvre, une composition
délicatement traitée, un chef-d'œuvre assurément, est cette Visitation, appelée
improprement la Salutation de la Vierge (n° 45, au duc de Westminster) ; toutes
les qualités du maître y sont réunies, clair-obscur, couleur, arrangement
ingénieux, expression des personnages; la figure de la jeune Vierge de
profil, si fine, est inoubliable (signé Rembrandt, 1640); de la môme époque,
une autre composition colorée, l'Expulsion d'Agar (n° 46, à C. A. lonides,
Brighton).
Enfin, la première partie de l'œuvre de Rembrandt s'achève ici par un autre
4 Le même amateur possède un autre portrait de jeune fille, peint vers 1630, dans une gamme
claire, et un accord gris, vert et rose (n° 15). C'est un des plus jolis spécimens de la manière froide
de Rembrandt.
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musée Ilunter (Université de Glasgow), avec l'étonnant effet de lumière que
l'on peut deviner (n° 28)? La mode devait demander d'autres compo-
sitions moins sévères à Rembrandt, témoin ce curieux tableau : Diane, Actéon
et Callisto dans un paysage, avec quantité de petites femmes nues, finement
traitées, aux allures spirituellement expressives (n° 32, à S. A. le prince de
Salm-Salm, Anhalt). Parmi les œuvres peu connues de l'Exposition, celle-ci
est certainement une des plus inattendues.
Moins inédit est le double portrait connu depuis longtemps sous le nom
du Bourgmestre Paneras et sa femme, qui représente en réalité Rembrandt
et sa femme Saskia, celle-ci essayant une parure. Bien que renommée, cette
peinture est assez froide et vide (n° 36, à S. M. la Reine d'Angleterre). D'une
autre allure est le Rabbin au turban blanc (au duc de Devonshire, n° 39), et
d'un autre charme la Jeune femme à sa toilette (au D' Brédius, n° 40), délicieu-
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Le Louvre ne possède pas de paysage de Rembrandt, et c'est dommage; à
défaut de la Ruine du musée de Cassel, son chef-d'œuvre en ce genre, on se con-
tenterait volontiers du beau Paysage montagneux qui la rappelle assez bien ici
(n° 41, à M. Georges Rath, Budapest). Les deux autres paysages exposés, le
Paysage avec le bon Samaritain, avec un ciel d'orage et un coin ensoleillé
(n° 42, au musée Czartoryski, à Cracovie), et le petit Paysage du comte de
Northbrook (n° 50) sont encore bien intéressants; ils montrent à quelles
recherches Rembrandt se livrait en ce genre et comme il y a précédé Turner
et Constable.
De 1640, l'année du Ménage du menuisier, du Louvre, une composition
délicatement traitée, un chef-d'œuvre assurément, est cette Visitation, appelée
improprement la Salutation de la Vierge (n° 45, au duc de Westminster) ; toutes
les qualités du maître y sont réunies, clair-obscur, couleur, arrangement
ingénieux, expression des personnages; la figure de la jeune Vierge de
profil, si fine, est inoubliable (signé Rembrandt, 1640); de la môme époque,
une autre composition colorée, l'Expulsion d'Agar (n° 46, à C. A. lonides,
Brighton).
Enfin, la première partie de l'œuvre de Rembrandt s'achève ici par un autre
4 Le même amateur possède un autre portrait de jeune fille, peint vers 1630, dans une gamme
claire, et un accord gris, vert et rose (n° 15). C'est un des plus jolis spécimens de la manière froide
de Rembrandt.
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