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Nicolle, Marcel [Editor]
Rembrandt: aux expositions d'Amsterdam et de Londres — Paris: Librairie Paul Ollendorff, 1899

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https://doi.org/10.11588/diglit.71577#0082
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L'EXPOSITION REMBRANDT

en ces dernières années, se sont succédées des expositions de portraits histo-
riques, d'art milanais, vénitien, espagnol, etc. ; aujourd'hui on nous convie
à une réunion hors de pair d'œuvres de Rembrandt.
Partout ailleurs, il eût été difficile, au lendemain de l'exposition d'Amster-
dam, de tenter une exhibition similaire avec des chances sérieuses de réus-
site. A Londres au contraire, en pareille matière, tout est possible; quand il
s'agit de réunir des œuvres d'art ancien, les éléments sont tout prêts, il suffit
de prendre dans le pays même, sans qu'il soit besoin de recourir au continent.
Ainsi a-t-on fait une fois encore, pour Rembrandt; les collections anglaises
ont fourni aisément une centaine de tableaux, et l'exposition d'Amsterdam
avait fermé ses portes depuis deux mois à peine que la Royal Academy
pouvait nous montrer une réunion d'œuvres du maître aussi importante que
sa devancière. Combien Bürger était loin de connaître encore la quantité des
richesses d'art de la Grande-Bretagne, et notamment ce qu'elle possédait de
pages de son peintre favori, quand il s'émerveillait des vingt - huit Rembrandt
réunis à Manchester, et comme serait plus que jamais de saison cette
phrase qu'il nous rapporte avoir lue à l'époque dans un journal anglais :
« Quelle gloire réelle et solide pour nous de pouvoir montrer de tels trésors
empruntés à nos maisons 1 ».
L'exposition de la Royal Academy, admirablement composée, a le grand
succès qu'elle mérite ; dans cette centaine de toiles, les morceaux douteux ou
insignifiants sont en infime minorité. Par contre, nombre de pièces impor-
tantes, plusieurs chefs-d'œuvre, tant dans les quarante tableaux déjà vus à
Amsterdam, que dans ceux plus inédits pour nous qu'on leur a adjoints ici,
en voilà plus qu'il ne faut pour faire de cette exhibition une fête d'art hors de
pair. Aussi, pour quiconque a vu les deux expositions Rembrandt, si rappro-
chées, la comparaison s'impose ; et tout de suite l'on cherche laquelle aura été
la plus importante, la véritable exposition Rembrandt A noire avis, il faut
d'abord mettre hors de question la présence dans l'exposition hollandaise des
10p. cil., p. 16. — Nous avons aussi des trésors d'art en France et dans nos maisons; nous
avons eu déjà quelques belles expositions d'art ancien. La plus récente, encore présente au sou-
venir de tous, celle des portraits de femmes et d'enfants réunis à l'Ecole des Beaux-Arts en 1897,
— exposition faite à l'imitation des Fuir women et des Fair children de Londres, — a eu un succès
qui doit encourager pour l'avenir. Ce qui nous manque, c'est la périodicité de ces expositions, la
diversité et la suite logique de leurs programmes. Il y a un bel effort à tenter pour une société
d'amateurs d'art ancien, qui se donnerait pour but de réaliser à Paris ce qui réussit si bien à
Londres.
 
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