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Nicolle, Marcel [Editor]
Rembrandt: aux expositions d'Amsterdam et de Londres — Paris: Librairie Paul Ollendorff, 1899

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https://doi.org/10.11588/diglit.71577#0084
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56 L'EXPOSITION REMBRANDT
contraste, aucun désaccord; au contraire, les tonalités s'harmonisent, et dans
ces galeries bien éclairées de ht Royal Academy, il règne une couleur
générale chaude et ambrée. L'exposition d'Amsterdam fut, croyons-nous,
plus instructive, elle a mis en relief, pour la première fois, par une suite inin-
terrompue d'œuvres typiques, toutes les phases de la carrière de Rembrandt;
celle de Londres, d'une tenue peut-être plus séduisante au premier aspect,
porte moins à l'étude et à la discussion des œuvres, et l'on s'y laisse plus
volontiers aller à simplement regarder, c'est-à-dire à admirer.
Les portraits, et autres études du môme genre, forment la grande majo-
rité des tableaux exposés, ils appartiennent à peu près à toutes les époques
de la carrière de l'artiste. De ses débuts, nous avons des études d'après ses
parents, sa mère (n° 1 au Dr. Bredius), sa sœur (n° 26, au Dr. IL de Groot),
déjà vus à Amsterdam, et plus importants, le portrait de son père, Harmen
Gerritsz, d'un coloris clair et froid, avec des tonalités verdâtres dans les
ombres, mais vigoureusement fouillé dans le visage (n° 27, à M. F. Fleisch-
mann), et une tête de vieille femme, encapuchonnée d'une lourde et riche
étoffe brodée d'or, d'un ton profond ; nous reconnaissons les traits de la mère
de Rembrandt dans ce visage ridé, finement détaillé; l'exécution en est
remarquable; la couleur générale est encore grise, mais déjà un emploi heu-
reux du clair-obscur rattache cette œuvre à celles qui suivront (n° 45, por-
trait connu sous le nom de la Comtesse de Desmoud, à la reine d'Angleterre).
De la même époque, d'une pâte encore un peu mince, mais assez dorée, nous
avons, appartenant également à la reine, le portrait d'un jeune homme, de
tournure élégante, coiffé d'un turban blanc, et qui selon M. E. Michel, serait
Gérard Dou (n° 46).
Nous savons que de 1632 environ, époque de la Leçon d'Anatomie, jusqu'à
1642, époque de la Ronde de. nuit et pendant quelques années encore, Rem-
brandt devenu peintre à la mode, exécute des portraits facilement reconnais-
sables à leur pâte assez lisse, très dorée, à un faire souvent précieux dans les
accessoires, à de belles qualités dans l'exécution des vêtements, notamment
des étoffes noires d'un ton savoureux et profond, rappelant souvent celles de
Keyser. Les portraits de ce genre, et en exemplaires de la meilleure qualité,
ne manquent pas à Londres.
Nous en avons d'abord un charmant spécimen, délicatement et spirituelle-
ment traité dans ses petites proportions, dans ce fin portrait d'homme, aux
 
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