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Institut Archéologique <Paris> / Section Française [Editor]
Nouvelles annales — 1.1836

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Lenormant, Charles: Étude de la religion phrygienne de Cybèle, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.9421#0240

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230 IX. ÉTUDE DE LA. RELIGION PHRYGIENNE

cipée que j'ai tirée à la fin du paragraphe précédent, repose sur
un fondement solide, ou si l'on doit renoncer encore à pénétrer
le sens de l'énigme dont je vais aborder l'examen.

IL Avant tout, j'ai besoin d'exposer sous forme de principes
généraux, la manière dont j'ai été conduit à envisager le carac-
tère universel et en quelque sorte le génie de la religion chez
les anciens. On me pardonnera si je parais ici m'exprimer d'une
manière trop absolue, me dispenser de preuves, et tenir peu de
compte des exceptions : les exceptions exigeraient des dévelop-
pements que je dois ici m'interdire. Ce n'est pas sans doute au
hasard et sur des indices superficiels que je me suis fait de sem-
blables idées ; chacune de mes assertions, au contraire, repose
sur une longue série de déductions, erronnées peut-être, mais
éprouvées sans relâche et avec la plus complète bonne foi.
D'ailleurs, l'application que je vais bientôt faire de ces princi-
pes à la religion de Cybèle, montrera suffisamment par quelle
méthode je me suis guidé, et, si je me trompe, quelle nature
de raisonnement m'a conduit, en dépit de moi-même, à l'er-
reur (1).

III. La pensée que j'ai rencontrée partout dans la religion
païenne, est celle du panthéisme, c'est-à-dire l'adoration de la
nature entière sous une forme plus ou moins une ou com-
plexe. L'essence d une divinité panthée > c'est d'être à la fois une
et plusieurs. Gomment se concilient ces deux caractères oppo-
sés, Y unité ei la pluralité? par la cohésion, parle lien. Aussi le
lien est-il le symbole le plus éminemment religieux de l'anti-
quité. Quand je parle ainsi, je ne fais aucune distinction entre
les religions savantes et les religions grossières • je crois ferme-
ment que quelles qu'aient été les erreurs populaires, il s'est
trouvé partout et dans tous les temps, des hommes capables de
comprendre la religion dans son sens véritable ; toute forme
religieuse a pu être ainsi réduite à un certain nombre de pro-
positions abstraites.

(l) Ici se rencontrent nécessairement un grand nombre des idées qui faisaient la
base des travaux entrepris entre M. Panofka et moi, et qui devaient paraître dans
l'ouvrage souvent annoncé et jusqu'à présent inachevé de YArcadie.
 
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