328 XI. ETUDE DU MYTHE
par lescpjels le héros prend sa route. C'est ainsi que Ligys (1),
Albion (2), Belgion{$), Celto ou Celtiné(4), Latinus (5), indi-
quent la Ligurie, la Grande-Bretagne, la Belgique, les Gaules
et le Latium. Nicandre (6) citait parmi les nations vaincues par
Hercule, au retour de son expédition contre Géryon, les
Celtes, les Chaones, les Thesprotes et les Épirotes en général.
Remarquez qu'après être revenu en Grèce, Hercule livre les
génisses à Eurysthée et celui-ci les sacrifie à la Junon d'Ar-
gos (7), divinité tellurique et lunaire qui se confond avec lo (8\
Ainsi les génisses sont abandonnées de nouveau par Hercule
pour être immolées aux divinités telluriques.
Dans les luttes mythologiques, le dieu qui triomphe n'arrive
au terme de son entreprise qu'après avoir couru mille dangers,
(1) Tzetz. ad Lycophr. Cassandr. 649 et 1312; Eudoe. Violarium, ed. Villoison.
t. I, p. 214.
(2) Pomp. Mel. IT, 5. Cf.Apollod. II, 5, (0.
(3) Pomp. Mel. II, 5. Dans toutes les éditions on lit Bergion. Lés manuscrits four-
nissent les variantes Bergium, Bergiona, Burgiona, et Gergion. Boccace ( Genealog,
Deorum, XIII, 1 et X, 12) avait lu Bargion ou Bergion. Quelques interprètes veulent
reconnaître dans le nom Bergion le mot Berg, montagne et dans Àlbion, les Alpes.
D'autres , regardant avec raison Albion comme la personnification de l'ile Albion, la
Grande-Bretagne, cherchent dans le second brigand le nom de l'île Hibernia, l'Ir-
lande, Ouspvtov, Bergion, Bernium. D'après Eustathe («<iDionys. Perieg. 566) l'île
Hibernia se nommait Bepvta. On cite aussi l'île Bergos située vers le nord. Plin. H. N.
IV, 30, 16. Valois [Not. Galliarum , p. 123), se fondant sur la variante Gergion, pro-
posait la correction de Gergion eu Géryon, nom qui en effet n'est pas fort éloigné de la
leçon que donnent les manuscrits. Enfin on a proposé encore de lire Cercjona, qui
est un fils de Neptune. Aul. Gell. Noct. Att. XV, 21. Voyez toutes ces discussions phi-
lologiques dans les notes de Pomponius Mêla, éd. de Tzschucke, t. III, p. 388 et suiv.
et t. VI, p. 479 et suiv. M. Ch. Lenormant à son tour me communique une correction
qui me semble la plus raisonnable : la Gaule-Belgique est voisine de File à1 Albion,
pourquoi n'aurions-nous pas ici les personnifications de ces deux pays ? Albion repré-
sentant géographique de l'Angleterre, Belgion personnification de la Belgique.
(4) Etym. M. y. KeXroi ; Parthen. Erotica, 30.
(5) Conon. Narrât. 3. Cf. encore Lacinius qui indique le promontoire Lacinium.
Serv. ad Virg. Mn. III, 552. Aux antagonistes d'Hercule qui lui disputent la posses-
sion des génisses, il faut ajouter encore Wélée. Philostrat. Heroica, III, p. 096, ed.
Olear. De là une liaison entre le mythe de Géryou et la guerre de Pylos dont nous
avons parlé.
(6) J[>. Anton. Lib. Metam. 4.
(7) Apollod. II, 5, 10.
(8) Nom de la lune dans le plus ancien dialecte argien. Suid, tub verbo; Eustath
ad Dionys. Perieg. 92.
par lescpjels le héros prend sa route. C'est ainsi que Ligys (1),
Albion (2), Belgion{$), Celto ou Celtiné(4), Latinus (5), indi-
quent la Ligurie, la Grande-Bretagne, la Belgique, les Gaules
et le Latium. Nicandre (6) citait parmi les nations vaincues par
Hercule, au retour de son expédition contre Géryon, les
Celtes, les Chaones, les Thesprotes et les Épirotes en général.
Remarquez qu'après être revenu en Grèce, Hercule livre les
génisses à Eurysthée et celui-ci les sacrifie à la Junon d'Ar-
gos (7), divinité tellurique et lunaire qui se confond avec lo (8\
Ainsi les génisses sont abandonnées de nouveau par Hercule
pour être immolées aux divinités telluriques.
Dans les luttes mythologiques, le dieu qui triomphe n'arrive
au terme de son entreprise qu'après avoir couru mille dangers,
(1) Tzetz. ad Lycophr. Cassandr. 649 et 1312; Eudoe. Violarium, ed. Villoison.
t. I, p. 214.
(2) Pomp. Mel. IT, 5. Cf.Apollod. II, 5, (0.
(3) Pomp. Mel. II, 5. Dans toutes les éditions on lit Bergion. Lés manuscrits four-
nissent les variantes Bergium, Bergiona, Burgiona, et Gergion. Boccace ( Genealog,
Deorum, XIII, 1 et X, 12) avait lu Bargion ou Bergion. Quelques interprètes veulent
reconnaître dans le nom Bergion le mot Berg, montagne et dans Àlbion, les Alpes.
D'autres , regardant avec raison Albion comme la personnification de l'ile Albion, la
Grande-Bretagne, cherchent dans le second brigand le nom de l'île Hibernia, l'Ir-
lande, Ouspvtov, Bergion, Bernium. D'après Eustathe («<iDionys. Perieg. 566) l'île
Hibernia se nommait Bepvta. On cite aussi l'île Bergos située vers le nord. Plin. H. N.
IV, 30, 16. Valois [Not. Galliarum , p. 123), se fondant sur la variante Gergion, pro-
posait la correction de Gergion eu Géryon, nom qui en effet n'est pas fort éloigné de la
leçon que donnent les manuscrits. Enfin on a proposé encore de lire Cercjona, qui
est un fils de Neptune. Aul. Gell. Noct. Att. XV, 21. Voyez toutes ces discussions phi-
lologiques dans les notes de Pomponius Mêla, éd. de Tzschucke, t. III, p. 388 et suiv.
et t. VI, p. 479 et suiv. M. Ch. Lenormant à son tour me communique une correction
qui me semble la plus raisonnable : la Gaule-Belgique est voisine de File à1 Albion,
pourquoi n'aurions-nous pas ici les personnifications de ces deux pays ? Albion repré-
sentant géographique de l'Angleterre, Belgion personnification de la Belgique.
(4) Etym. M. y. KeXroi ; Parthen. Erotica, 30.
(5) Conon. Narrât. 3. Cf. encore Lacinius qui indique le promontoire Lacinium.
Serv. ad Virg. Mn. III, 552. Aux antagonistes d'Hercule qui lui disputent la posses-
sion des génisses, il faut ajouter encore Wélée. Philostrat. Heroica, III, p. 096, ed.
Olear. De là une liaison entre le mythe de Géryou et la guerre de Pylos dont nous
avons parlé.
(6) J[>. Anton. Lib. Metam. 4.
(7) Apollod. II, 5, 10.
(8) Nom de la lune dans le plus ancien dialecte argien. Suid, tub verbo; Eustath
ad Dionys. Perieg. 92.