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https://doi.org/10.11588/diglit.28157#0264
ï46 description
à un tel excès de frénéfîe & d’emportement, qu’on les donnoit
souvent au milieu des feflins (i).
Les Gladiateurs étoient ou des criminels condamnés à mort,
ou des Esclaves. Quelquefois cependant des hommes libres, attirés
par l’appas du gain ou par d’autres motifs semblables, se dévouoient
volontairement à cet infâme métier. Ils ne rougissoient pas de ven-
dre leurs cruels services à un chef nommé Lanifta (2) , en faisant
contre eux-mêmes des imprécations horribles , & se soumettant à
toutes les tortures imaginables & à la mort même, s’ils venoient
un jour à s’acquitter négligemment de leur devoir (3).
Les chefs ou maîtres des Gladiateurs les préparoient à se mon-
trer en public par une sorte d’éducation convenable à leur état ;
ils leur donnoient des leçons sur la manière de porter les coups
& de les parer , & l’enceinte dans laquelle ils les formoient se
nommoit Indus, Ce nom commun à tous les lieux d’exercices pu-
blics , sembloit convenir particulièrement à celui-ci, où il ne se
livroit que des combats fiâifs.
Il falloit s’adresser à ces chefs lorsqu’on vouloit des combats
de Gladiateurs , & alors ils donnoient le lignai de s’entr’égorger
à des hommes élevés ensemble & unis au moins par les liens
de l’habitude, s’ils ne l’étoient point par ceux de l’amitié : image
trop fidèle, dit un Ancien, de ce qui se pasie tous les jours dans
le monde (4). Les Gladiateurs combattoient deux à deux , &
s’ils ne s’offroient pas de bonne grâce au combat, ou qu’ils man-
(1) Sil. Italie. Lib. 2.
Petr. Chrysolog. Serm. 137.
(2) Ifîdore interprète le mot Lanifta. par celui de Carnlsex, â laniando fcillcet
corpora.
(3) Adrian. Turneb. Lib. 2. Advers. cap. 20.
Lævin. Torrent, in Horat. Lib. 2. Satyr. 6.
(4) Non alia quam in ludo Gladiatorio vita est, cum iisdem viventium pugnan-
tiumque.
Senec. de ira , cap. VIL
à un tel excès de frénéfîe & d’emportement, qu’on les donnoit
souvent au milieu des feflins (i).
Les Gladiateurs étoient ou des criminels condamnés à mort,
ou des Esclaves. Quelquefois cependant des hommes libres, attirés
par l’appas du gain ou par d’autres motifs semblables, se dévouoient
volontairement à cet infâme métier. Ils ne rougissoient pas de ven-
dre leurs cruels services à un chef nommé Lanifta (2) , en faisant
contre eux-mêmes des imprécations horribles , & se soumettant à
toutes les tortures imaginables & à la mort même, s’ils venoient
un jour à s’acquitter négligemment de leur devoir (3).
Les chefs ou maîtres des Gladiateurs les préparoient à se mon-
trer en public par une sorte d’éducation convenable à leur état ;
ils leur donnoient des leçons sur la manière de porter les coups
& de les parer , & l’enceinte dans laquelle ils les formoient se
nommoit Indus, Ce nom commun à tous les lieux d’exercices pu-
blics , sembloit convenir particulièrement à celui-ci, où il ne se
livroit que des combats fiâifs.
Il falloit s’adresser à ces chefs lorsqu’on vouloit des combats
de Gladiateurs , & alors ils donnoient le lignai de s’entr’égorger
à des hommes élevés ensemble & unis au moins par les liens
de l’habitude, s’ils ne l’étoient point par ceux de l’amitié : image
trop fidèle, dit un Ancien, de ce qui se pasie tous les jours dans
le monde (4). Les Gladiateurs combattoient deux à deux , &
s’ils ne s’offroient pas de bonne grâce au combat, ou qu’ils man-
(1) Sil. Italie. Lib. 2.
Petr. Chrysolog. Serm. 137.
(2) Ifîdore interprète le mot Lanifta. par celui de Carnlsex, â laniando fcillcet
corpora.
(3) Adrian. Turneb. Lib. 2. Advers. cap. 20.
Lævin. Torrent, in Horat. Lib. 2. Satyr. 6.
(4) Non alia quam in ludo Gladiatorio vita est, cum iisdem viventium pugnan-
tiumque.
Senec. de ira , cap. VIL