198 DESCRIPTION
placée au dessus de la couche blanche lui a donné le moyen de
colorier la draperie , ainsi que les cheveux , la couronne de
laurier qui ceint la tête du Prince , & un bout de bras couvert
d’une armure brillante. Ce portrait, qui a près de deux pouces
de haut, est renfermé dans une bordure ovale, formée par des
moulures alternativement blanches & fauves , exprimées avec beau-
coup de régularité , & il est placé sur un fond dont la couleur
tannée sert à le détacher, à lui donner du relief & à le faire pa-
roître avec plus d’éclat.
De tels accidens dans une pierre ne contribuent pas moins à la
gloire d’un Artifie intelligent, qui en sait profiter,, que la beauté
de la gravure même. 11 seroit à délirer que le blanc qui se trouve
dans celle-ci tirât un peu moins sur le bleu , & il falloit seule-
ment pour cela que la couche en eût été plus épaisse; mais M. Guay
a profité avec une adresse singulière du peu de matière blanche
qui lui étoit fournie par i’Agate. Il a très-bien senti que s’il vou-
loit donner de la saillie aux parties qui, dans son portrait, dé-
voient se porter en avant, il lui falloit nécessairement en refouiller
d’autres , & que plus il abattroit de la matière blanche , plus la
couleur de la Sardoine , qui vient ensuite , produiroit de taches
dans sa tête. Il a donc suivi dans la conduite de son bas-relief la
même méthode qu’employa Césari en gravant le portrait de
Henri II (i) , c’esi-à-dire , que toutes les parties de sa tête , par
rapport aux chairs, sont demeurées sur une surface presque égale;
& si elles paroissent avoir chacune le degré d’élévation qui con-
vient , ce n’est qu’au moyen des touches ménagées à propos, &
du poli qu’on a donné seulement aux parties qu’on a voulu faire saillir.
Une des choses dont l’exécution a le plus coûté à M. Guay,
ainsi qu’il l’a avoué lui-même , c’efi le profil de cette tête : rien
de si difficile en effet que de le prononcer avec cette pureté &
cette netteté qu’on y peut remarquer, & sans qu’il ait été néces-
saire de refouiller par dessous les contours, comme dans presque
tous les camées modernes ; pratique, à la vérité plus prompte,
(r) Voyez ci-dessus page i8ÿ.
placée au dessus de la couche blanche lui a donné le moyen de
colorier la draperie , ainsi que les cheveux , la couronne de
laurier qui ceint la tête du Prince , & un bout de bras couvert
d’une armure brillante. Ce portrait, qui a près de deux pouces
de haut, est renfermé dans une bordure ovale, formée par des
moulures alternativement blanches & fauves , exprimées avec beau-
coup de régularité , & il est placé sur un fond dont la couleur
tannée sert à le détacher, à lui donner du relief & à le faire pa-
roître avec plus d’éclat.
De tels accidens dans une pierre ne contribuent pas moins à la
gloire d’un Artifie intelligent, qui en sait profiter,, que la beauté
de la gravure même. 11 seroit à délirer que le blanc qui se trouve
dans celle-ci tirât un peu moins sur le bleu , & il falloit seule-
ment pour cela que la couche en eût été plus épaisse; mais M. Guay
a profité avec une adresse singulière du peu de matière blanche
qui lui étoit fournie par i’Agate. Il a très-bien senti que s’il vou-
loit donner de la saillie aux parties qui, dans son portrait, dé-
voient se porter en avant, il lui falloit nécessairement en refouiller
d’autres , & que plus il abattroit de la matière blanche , plus la
couleur de la Sardoine , qui vient ensuite , produiroit de taches
dans sa tête. Il a donc suivi dans la conduite de son bas-relief la
même méthode qu’employa Césari en gravant le portrait de
Henri II (i) , c’esi-à-dire , que toutes les parties de sa tête , par
rapport aux chairs, sont demeurées sur une surface presque égale;
& si elles paroissent avoir chacune le degré d’élévation qui con-
vient , ce n’est qu’au moyen des touches ménagées à propos, &
du poli qu’on a donné seulement aux parties qu’on a voulu faire saillir.
Une des choses dont l’exécution a le plus coûté à M. Guay,
ainsi qu’il l’a avoué lui-même , c’efi le profil de cette tête : rien
de si difficile en effet que de le prononcer avec cette pureté &
cette netteté qu’on y peut remarquer, & sans qu’il ait été néces-
saire de refouiller par dessous les contours, comme dans presque
tous les camées modernes ; pratique, à la vérité plus prompte,
(r) Voyez ci-dessus page i8ÿ.