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Palliser, Bury ; Clermont-Tonnerre, Gédeon de [Übers.]
Histoire de la dentelle — Paris: Firmin-Didot, 1892

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https://doi.org/10.11588/diglit.61747#0030
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26

HISTOIRE DE LA DENTELLE.

Parmi de curieux échantillons de lacis exposés il y a quelques
années au musée de Kensington à Londres, il y en avait deux en
silet de soie de couleur, l’un brodé d’écussons et de croix (fig. 7),
l’autre orné d’un dessin du moyen âge (sig. 8). On voyait dans la
même collection un parement d’autel à la vieille mode d’Allemagne,
en gros silet brodé en losanges (1). Mais l’objet le plus artistique
était un ornement d’église, d’environ trois mètres de long, et dont
le dessin représentait les Apôtres, des anges et des saints. Ces deux
derniers morceaux dataient du quatorzième siècle.
Quand on l’appliquait aux nappes d’autel, aux rideaux de lit ou
aux couvre-pieds, on alternait d’ordinaire le lacis avec des carrés de
toile unie asin de produire plus d’effet. Ces ouvrages furent longtemps
en faveur dans plusieurs provinces de France. On y ajoutait aussi les
armes de la famille, des couronnes, des chiffres, enfin des fleurs
de lis et quelquefois même les bêtes de l’Apocalypse lorsque ces
ouvrages devaient servir à l’église. Ces broderies furent aussi em-
ployées pour des draps mortuaires, comme l’indiquent des sujets
tels qu’ossements, têtes de mort, larmes, etc. Jusqu’en 1850, les
cercueils des pêcheurs de la ville de Dieppe étaient recouverts d’un
splendide drap en point coupé, don que leur avait fait en ex-voto
une dame sauvée d’un naufrage, et qui voulut perpétuer ainsi par
son ouvrage le souvenir de sa reconnaissance. On retrouve encore
de ces broderies dans quelques couvents du Midi et aussi en Suède,
où les dames en font des ornements pour les draps de lit destinés
aux hôtes distingués : les paysannes exécutent sur les collets des
vêtements de leurs maris un semblable travail, et il y a un demi-siècle
à peine que les blouses des laboureurs anglais portaient du col aux
épaules des bandes posées en croix, et couvertes d’une espèce de
point coupé, rappelant fort les surplis du seizième siècle.
(1) Une partie de ces antiquités élégantes ont été acquises par le Musée britannique,
entre autres, des pièces de réseuil d’or avec dessins brodés en sil d’or et soie de couleur.
Telles étaient les « serviettes de Cadix » de Marguerite d’Autriche, l’une ouvrée d’or et
d'argent sur filet, et bordée d’or et de gris, l’autre de soie grise et verte, bordée d’une
tresse de mêmes couleurs.
 
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