CHAPITRE III.
DENTELLE.
On peut définir la dentelle (1) un réseau formé de fils d’or, d’ar-
gent, de soie, de lin ou de coton, et orné d’un dessin.
En France comme en Angleterre, les premières dentelles furent
désignées par le mot de passement (2), terme générique embrassant
les galons, les lacets et cordonnets, qu’ils fussent d’or, d’argent, de
soie, de lin, de coton ou de laine. La plupart de ces primitives den-
telles ou passements différaient peu d’un galon ou lacet : ils étaient
faits de sils passés ou entrelacés les uns dans les autres, de là le
nom de passement. Par degrés, ce travail sit des progrès; il s’em-
bellit de dessins variés, on y employa un sil plus fin, et le passe-
ment ainsi perfectionné devint avec le temps la dentelle.
Ce n’est qu’au temps de Richard III que le mot lace apparaît en
Angleterre; on le trouve dans un compte de dépenses du couronne-
ment (1483), cérémonie où la reine Anne portait un manteau de
drap d’or garni de lace en soie blanche et en or de Venise.
En France, le mot dentelle n’existe pas dans les anciens vocabu-
laires (3); il faut, pour l’y voir sigurer, que la mode ait produit des
passements dentelés.
Dans les comptes d’Henri II, roi de-France, et de sa femme, il est
souvent fait mention de « passement jeaulne dantelé des deux
(1) En allemand spitze, en italien merletto, trina, pizzo; en espagnol encaje; en anglais
lace, mot qui probablement dérive de l’anglo-normand lacez, et du latin lacinia.
(2) Cotgrave : « Passement, lace ou lacing. »
(3) Les dictionnaires de Rob. Estienne (1549), de Frère de l’Aval (1549), de Nicot (1606)
ne le donnent pas. On trouve dans Cotgrave : « Dentelle, petite bordure dentelée faite au
fuseau ou à l'aiguille. » Dans le Dict. de VAcadémie (1694), on lit aussi : « Dentelle, sorte
de passement à jour et à mailles très fines, ainsi nommé parce que les premières qu'on fit
étoient dentelées. »
LA DENTELLE.
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DENTELLE.
On peut définir la dentelle (1) un réseau formé de fils d’or, d’ar-
gent, de soie, de lin ou de coton, et orné d’un dessin.
En France comme en Angleterre, les premières dentelles furent
désignées par le mot de passement (2), terme générique embrassant
les galons, les lacets et cordonnets, qu’ils fussent d’or, d’argent, de
soie, de lin, de coton ou de laine. La plupart de ces primitives den-
telles ou passements différaient peu d’un galon ou lacet : ils étaient
faits de sils passés ou entrelacés les uns dans les autres, de là le
nom de passement. Par degrés, ce travail sit des progrès; il s’em-
bellit de dessins variés, on y employa un sil plus fin, et le passe-
ment ainsi perfectionné devint avec le temps la dentelle.
Ce n’est qu’au temps de Richard III que le mot lace apparaît en
Angleterre; on le trouve dans un compte de dépenses du couronne-
ment (1483), cérémonie où la reine Anne portait un manteau de
drap d’or garni de lace en soie blanche et en or de Venise.
En France, le mot dentelle n’existe pas dans les anciens vocabu-
laires (3); il faut, pour l’y voir sigurer, que la mode ait produit des
passements dentelés.
Dans les comptes d’Henri II, roi de-France, et de sa femme, il est
souvent fait mention de « passement jeaulne dantelé des deux
(1) En allemand spitze, en italien merletto, trina, pizzo; en espagnol encaje; en anglais
lace, mot qui probablement dérive de l’anglo-normand lacez, et du latin lacinia.
(2) Cotgrave : « Passement, lace ou lacing. »
(3) Les dictionnaires de Rob. Estienne (1549), de Frère de l’Aval (1549), de Nicot (1606)
ne le donnent pas. On trouve dans Cotgrave : « Dentelle, petite bordure dentelée faite au
fuseau ou à l'aiguille. » Dans le Dict. de VAcadémie (1694), on lit aussi : « Dentelle, sorte
de passement à jour et à mailles très fines, ainsi nommé parce que les premières qu'on fit
étoient dentelées. »
LA DENTELLE.
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