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Palliser, Bury ; Clermont-Tonnerre, Gédeon de [Transl.]
Histoire de la dentelle — Paris: Firmin-Didot, 1892

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https://doi.org/10.11588/diglit.61747#0210

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CHAPITRE XX.

HOLLANDE,. ALLEMAGNE ET SUISSE.
HOLLANDE.
Nous savons peu de chose des premières dentelles de Hollande.
Quoiqu’on les fabriquât sur une grande échelle, elles étaient reléguées
dans l’ombre par leurs voisines de la Flandre. « Les Hollandais, dit
Moryson, qui visita la Hollande en 1589, portent très peu de dentelle
et point de broderies. Leurs robes sont le plus souvent noires, sans
dentelle ni ornements, mais leurs fraises sont de toile très sine. »
Nous apprenons qu’en 1667 la France devint rivale de la Hollande,
en exportant directement ses produits en Espagne, en Portugal et en
Italie. La Hollande, pour n’avoir alors rien à lui demander, fonda des
fabriques de dentelles, et trouva par ses relations maritimes un débit
rapide de ces produits, même en France (1).
Quelques années plus tard, la révocation de l’édit de Nantes chassa
d’Alençon 4,000 dentellières dont un grand nombre se réfugièrent en
Hollande. Elles furent traitées « comme des artistes », dit un auteur
du temps, et fondèrent, en 1685, une manufacture du point appelé
dentelle à la Reine (2), dans la maison des orphelins, à Amsterdam.
Peu de temps après, un autre protestant, Zacharie Châtelain, intro-
duisit en Hollande l’industrie alors très importante de la dentelle d’or
et de celle d’argent. Les Hollandais possédaient un avantage que leur
enviaient les autres nations, surtout l’Angleterre : c’était le sd
(1) En 1689, paraît un arrêt du roi, qui ordonne l’exécution de la sentence du maître de
poste de Rouen, portant confiscation des dentelles venant d'Amsterdam. (Arch. nat, collect.
Rondonneau.)
(2) On trouve de fréquentes mentions de ce point avant qu’on en fît en Hollande. « Les
dames mettent ordinairement deux cornettes de point à la Reyne ou de soie écrue, rare-
ment de point de France, parce que le point clair sied mieux au visage. » (Mercure, 1678.)
 
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